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L’homme de cœur, Rafic Hariri

En cette première commémoration de l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, je veux rendre hommage à la mémoire de celui qui a été un grand homme d’État, capable d’insuffler une nouvelle approche de la politique, un chef d’entreprise aimé et respecté, un père de famille dévoué, un père pour ceux qui étaient pauvres et venaient le trouver. Membre le plus représentatif du Parlement libanais et de toute la classe politique, il a su acquérir une stature internationale lui permettant d’aborder et d’être écouté des plus grands de ce monde. Son action a marqué l’histoire du Liban moderne, replaçant le pays sur les rails de l’indépendance et lui redonnant la place qui devait être la sienne sur la scène internationale. Il représentait le Liban du futur. Homme de cœur avant tout, magnanime, noble et généreux, il était toujours prêt à donner. Il a poussé ses amis sur la voie de la réussite, ne faisant aucune différence d’ordre confessionnel. Ils étaient avant tout libanais et c’était leur qualité première. Il leur est resté fidèle. Il a su pardonner à ses opposants et détracteurs, ne rejetant pas aussi ceux qui l’avaient trahi. Sa générosité était exemplaire et illimitée. Je ne peux oublier l’action sociale qu’il a menée pour son pays : les bourses d’études de la Fondation Hariri, accordées à des dizaines de milliers d’étudiants libanais souvent démunis, sans distinction communautaire ou confessionnelle, et les écoles qu’il a créées, les aides octroyées à des associations caritatives. Il croyait à la coexistence pacifique, à la convivialité entre toutes les communautés. Il ne cessait de rappeler à toutes les occasions et dans ses discours que « le Liban appartient à tous ses fils, chrétiens et musulmans ». Malheureusement, il n’a pas eu l’occasion de réaliser son rêve, l’unité nationale. Il a fait don de sa vie à son pays, acceptant juste après les événements tragiques et à un moment difficile la dure tâche de devenir Premier ministre pour servir sa patrie. Le Liban venait de sortir de la guerre, il fallait tout reconstruire sur des bases saines, tant les institutions étatiques que les infrastructures du pays, il fallait tout rénover. Toutes les traces de la guerre devaient être effacées, à commencer par le centre-ville de Beyrouth, cœur symbolique du pays, dont la réhabilitation lui a valu une distinction de l’ONU. Malgré tous ces honneurs, il ne s’est pas départi de sa modestie naturelle ; il est resté proche de ses compatriotes, il continuait de les écouter, prenant connaissance de leurs problèmes et les aidant de tout son cœur. Sa porte restait ouverte à tous. Alors qu’il était encore à la tête de son entreprise et avant qu’il ne soit désigné Premier ministre, il avait la même attitude avec tous ses employés. Il trouvait des solutions à tous ceux qui venaient le voir et lui présenter leurs doléances. En quittant son bureau, ils étaient tous satisfaits de ce que Abou Baha’ leur avait proposé. Il était présent aux conférences de Genève et de Lausanne où étaient réunis des ministres, des députés et des chefs de guerre. Il a été aussi un des principaux acteurs de la conférence de Taëf avec le prince Saoud el-Fayçal, ministre des Affaires étrangères du royaume. Tous deux n’ont pas ménagé leurs efforts pour rapprocher difficilement les points de vue. Avec la bonne volonté de tous les participants, ils ont réussi et hâté la conclusion d’un traité de paix pour sauver le Liban. Elle s’est soldée par le fameux accord de Taëf qui tient lieu actuellement de la nouvelle Constitution libanaise. Rafic Hariri était récompensé, sa joie était immense à la conclusion de cette entente qui allait mettre fin à une guerre meurtrière. Aujourd’hui, un an s’est écoulé depuis son lâche assassinat qui a endeuillé tout le pays ainsi que toute la région. Le Liban venait de perdre un homme remarquable, exceptionnel. Rares sont ceux qui ont laissé un aussi grand vide après leur disparition ; ses amis, ses fidèles sont restés sans guide suprême. Heureusement, sa mémoire est bien vivante dans nos cœurs et nous suivrons la voie qu’il avait tracée. C’est le plus grand hommage que nous lui rendrons ; il reposera ainsi en paix. Varoujan KANTARJIAN Membre du conseil municipal de Beyrouth
En cette première commémoration de l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, je veux rendre hommage à la mémoire de celui qui a été un grand homme d’État, capable d’insuffler une nouvelle approche de la politique, un chef d’entreprise aimé et respecté, un père de famille dévoué, un père pour ceux qui étaient pauvres et venaient le trouver.
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