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EXPOSITION Pierre Bonnard, peintre classique, peintre moderne

Artiste à la palette éblouissante, virtuose de la composition insolite mais toujours figuratif quand triomphe l’abstraction, Pierre Bonnard (1867-1947), à qui le Musée d’art moderne de la ville de Paris consacre une grande exposition, est un classique chez les modernes. Jusqu’au 7 mai, l’exposition «Pierre Bonnard, l’œuvre d’art, un arrêt du temps» célèbre la réouverture au public du musée parisien, fermé depuis deux ans pour travaux. Quelque 90 toiles, des photos, des dessins sur les carnets personnels de Pierre Bonnard, composent la plus grande exposition consacrée à ce peintre à Paris depuis une rétrospective il y a 22 ans au Centre Pompidou. Des prêts exceptionnels, notamment de musées russes, américains, australiens et japonais, permettent de retracer l’itinéraire d’un peintre habité par «un projet moderne», affirme à l’AFP Suzanne Pagé, directrice du musée et commissaire de l’exposition. L’accrochage respecte grosso modo un ordre chronologique, le modulant de «séquences» sur les thèmes récurrents du peintre : nu féminin, paysages et terrasses, intérieurs et natures mortes, salles à manger, derniers paysages du Midi et autoportraits. Cette «présentation séquentielle permet de voir comment, d’un motif à l’autre, le travail de Bonnard est complètement différent, dans la composition, dans le cadrage, la gamme de couleurs», indique Mme Pagé, car «le vrai sujet de Bonnard, c’est la peinture elle-même». Dans le foisonnement végétal de L’atelier au mimosa, éclaboussé de jaune, un «petit personnage se perçoit sur le côté. Bonnard rappelle qu’il y a toujours un sujet, mais une lecture attentive dépasse le sujet», ajoute la commissaire. Bonnard n’est «ni Matisse, ni Picasso, il travaille dans quelque chose de plus irrésolu, de plus ouvert, il a découvert les impressionnistes, mais c’est surtout un très grand indépendant. Ce grand coloriste a découvert sa voie, s’est enfermé dans sa propre mission qui est de dire que la finalité de la peinture, son vrai sujet, c’est le tableau. C’est en cela qu’il forme un projet moderne», ajoute-t-elle. Pour Mme Pagé, Bonnard n’est pas le «peintre du bonheur», comme il est souvent qualifié. « Il a écrit lui-même “celui qui chante n’est pas toujours heureux ” », rappelle-t-elle, en ajoutant : « En fait, une grande nostalgie se dégage de sa peinture. Il réussit à saisir cet instant de bonheur total, de tendresse, et ce moment paraît en même temps irréel. C’est cette alliance qui engendre la mélancolie. » Des photographies prises par Bonnard, des petits carnets de croquis et de notes sont rassemblés dans une salle.
Artiste à la palette éblouissante, virtuose de la composition insolite mais toujours figuratif quand triomphe l’abstraction, Pierre Bonnard (1867-1947), à qui le Musée d’art moderne de la ville de Paris consacre une grande exposition, est un classique chez les modernes.
Jusqu’au 7 mai, l’exposition «Pierre Bonnard, l’œuvre d’art, un arrêt du temps» célèbre la...