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Omar Souleiman, comme d’habitude l’homme-clé des futurs contacts Le Caire, à nouveau, passage obligé des Israéliens et des Palestiniens

Grâce à la victoire surprise du Hamas, Le Caire redevient un lieu privilégié de contacts, publics ou secrets, entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens. « C’est excitant, cela me rappelle les années 90 », affirme Yaacov Setty, porte-parole de l’ambassade d’Israël au Caire après le chassé-croisé, mercredi, de dirigeants israéliens et palestiniens. Une semaine après le succès du groupe islamiste Hamas aux législatives palestiniennes, c’est ici qu’ont convergé le président palestinien Mahmoud Abbas et la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni. Simultanément, trois leaders du Hamas sont passés par Le Caire, venant de Gaza, pour une tournée d’explication dans le monde arabe. Son chef principal, Khaled Mechaal, y arrivera la semaine prochaine de Damas, où il réside. « Qui d’autre que les Égyptiens a de bonnes relations avec tous, ou les connaît autant, Hamas compris », s’exclame l’ambassadeur palestinien au Caire, Monzer el-Dajani. « Des réunions ici, il va y en avoir... » Pour sa première visite depuis sa nomination, Mme Livni a choisi l’Égypte. « C’est le leader du monde arabe », a-t-elle souligné après avoir rencontré le président Hosni Moubarak et son homologue égyptien, Ahmad Aboul Gheit. « Et sa connaissance des Palestiniens et du caractère délicat de la situation peut aider à apporter la stabilité », a-t-elle noté au cours d’une conférence de presse. Mahmoud Abbas, qui n’avait pas quitté Ramallah depuis la déroute de son parti, le Fateh, le 25 janvier, a consulté en priorité les Égyptiens avant de négocier avec le Hamas la formation du nouveau gouvernement. De manière surprenante, ce n’est pas lui, mais le chef des services secrets égyptiens, l’incontournable Omar Souleiman, qui a énoncé les trois conditions que poserait Abbas au Hamas. L’ambassadeur palestinien en Égypte en reste encore interloqué. « C’est au président Abbas de s’exprimer sur le sujet », affirme M. el-Dajani. « Abbas n’ose pas le dire publiquement, et c’est pourquoi il a besoin de l’Égypte pour pousser le Hamas à accepter les accords d’Oslo », note Imad Gad, chercheur au centre d’études stratégiques d’al-Ahram. Selon des sources concordantes, Israéliens et Palestiniens, de l’Autorité palestinienne ou du Hamas, ne se sont pas rencontrés secrètement dans la capitale égyptienne. « Pas de cache-cache, ces visites étaient fortuites », jure Yaacov Setty, qui se rappelle le « bon temps » des visites parfois très discrètes au Caire de l’ancien Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, assassiné en 1995 après avoir signé avec Yasser Arafat, deux ans plus tôt, les accords de paix d’Oslo entre Israël et les Palestiniens. Mais si le contexte n’a plus rien à voir, les efforts pour ranimer le processus de paix, ou plutôt éviter que la situation soit encore plus tendue après la victoire du Hamas, passent indéniablement par l’Égypte. Tous conviennent que l’homme-clé des futurs contacts est le chef des renseignements égyptiens Omar Souleiman. Ce général respecté par tous les acteurs du conflit et par les Américains jouit d’une grande confiance du président Moubarak qui lui confie tous les dossiers sensibles intérieurs et extérieurs. C’est lui qui négocia des trêves au printemps 2005 avec les factions palestiniennes, y compris le Hamas, ainsi qu’au moment du retrait d’Israël de Gaza, en septembre dernier.
Grâce à la victoire surprise du Hamas, Le Caire redevient un lieu privilégié de contacts, publics ou secrets, entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens.
« C’est excitant, cela me rappelle les années 90 », affirme Yaacov Setty, porte-parole de l’ambassade d’Israël au Caire après le chassé-croisé, mercredi, de dirigeants israéliens et palestiniens.
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