Le procès de Saddam Hussein reporté au 13 février Nouvelles violences en Irak : 27 tués et 112 blessés

Vingt-sept personnes ont été tuées hier et 112 blessées dans de nouvelles violences en Irak, où le procès de Saddam Hussein s’est poursuivi en l’absence des huit accusés et des avocats de la défense avant d’être reporté au 13 février. À Bagdad, les violences ont fait 20 morts et 90 blessés. Seize personnes ont été tuées et 90 blessées dans 2 attentats à la voiture piégée dans le quartier al-Amine, après la mort à l’aube de 4 personnes dans des heurts entre soldats américains et miliciens chiites à Sadr City. À la sortie sud de la capitale, 2 passagers d’un minibus civil ont été tués et 7 blessés par les tirs en provenance d’un véhicule tout-terrain utilisé par les gardes de sécurité étrangers. Dans le nord de l’Irak, 3 policiers ont été tués et 10 autres blessés dans 3 attaques à Mossoul, alors qu’un gigantesque incendie s’est déclaré dans un complexe de stockage de brut dans la région de Kirkouk après un sabotage. Dans le sud du pays, un commandant du renseignement de la police et son chauffeur ont été tués par des tirs d’hommes armés à Bassora. Par ailleurs, 19 corps ont été découverts à travers le pays, dont 14 dans une fosse à la limite est de Bagdad, alors que l’armée américaine a annoncé la mort mercredi de 5 de ses soldats dans 3 attaques. En outre, l’armée américaine a indiqué que 11 Syriens, soupçonnés d’être des combattants arabes, et 4 rebelles irakiens ont été arrêtés hier lors d’un raid mené par des soldats irakiens, soutenus par les forces US, à Ramadi. Entre-temps, la dixième audience du procès du président irakien déchu s’est déroulée, en présence des avocats commis d’office, devant le Haut Tribunal pénal irakien à Bagdad. Elle a été marquée par la déposition de 2 témoins, dissimulés derrière un rideau, devant un prétoire vide. Comme il s’agissait des seuls témoins pour ce jour, le juge Raouf Rachid Abdel Rahmane a annoncé « le report du procès au 13 février ». Saddam Hussein et ses 7 coaccusés sont jugés pour le massacre de 148 villageois chiites ayant suivi une attaque du cortège présidentiel en 1982 à Doujaïl, au nord de Bagdad. Ils risquent la peine de mort, mais plaident non coupables. En début de séance, le juge Abdel Rahmane a expliqué que « certains des accusés ont refusé d’assister (à l’audience) et que d’autres se sont comportés d’une manière qui a poussé le tribunal à commencer sans eux ». « Étant donné que Saddam Hussein, Barzan al-Tikriti, Taha Yassine Ramadan et Awad al-Bandar ont persisté dans leur refus d’assister à l’audience, le tribunal ne les y a pas conviés », a-t-il dit. Les 4 autres accusés sont venus au tribunal, mais ont « provoqué du chaos » et il a été décidé de tenir l’audience sans eux, a ajouté le juge. Saddam Hussein a suivi l’audience sur un écran de télévision dans l’immeuble abritant le tribunal, selon un diplomate occidental. Déjà la veille, la neuvième audience s’était déroulée de façon chaotique en l’absence du président déchu, de 4 de ses lieutenants et des avocats de la défense. Selon une source proche de la défense, le délai avant la reprise du procès devrait être en principe mis à profit pour entrer en contact avec les avocats de la défense et repartir sur de nouvelles bases. Pour retourner au tribunal, ces avocats exigent notamment la révocation du juge Abdel Rahmane qui « manifeste de l’hostilité à l’égard des accusés » et le transfert du procès « dans un pays qui offre la sécurité », a indiqué leur chef Khalil al-Doulaïmi. La défense réclame également une « protection effective » pour ses avocats, 2 d’entre eux ayant été tués au début du procès, en octobre 2005. En outre, un autre avocat de la défense, le Jordanien Salah Armouti, a jugé « nulle et non avenue » la décision de désigner des avocats commis d’office.