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Les lecteurs ont voix au chapitre

Question de priorités Nul ne nie le passé patriotique du général Aoun. Cependant, depuis son retour au Liban, on est en droit de se poser des questions sur sa transformation. En effet, ses alliances électorales plus que douteuses puis ses attaques incessantes contre le gouvernement actuel, et à sa tête un Premier ministre fort et déterminé contre les ingérences syro-iraniennes (chose qu’on n’a pas vu depuis des lustres), ne mènent qu’à la division du 14 mars et au renforcement du 8 mars. Aussi, le plus aberrant c’est qu’aujourd’hui il défend ces manifestants qui clament la gloire de la Syrie et de l’Iran. Il attaque les Forces libanaises car ils ont osé proposer de faire une marche de protestation contre les assassinats politiques perpétrés par les Syriens au Liban, et plus spécialement en mémoire du très regretté Gebran Tuéni. Nul ne défend la corruption. Un jour viendra où nous devrons la combattre, c’est un fait. Mais à l’ordre du jour, nous avons une nation à défendre contre les voisins. Joseph MERHEB Couvre-feu politique La scène politique est en ébullition en ces temps où abondent les discours enfiévrés chez nous et ailleurs. Nous avons besoin d’un comité de salut, une sorte d’« états généraux » auxquels participeraient le clergé et la classe politique, afin d’instaurer un couvre-feu politique. Le pays est en état de siège. Ce qui manque, c’est un état d’esprit pour se mettre d’accord sur la nécessité d’avoir des hommes d’État qui gouvernent au nom de la raison d’État, certains politiciens sous-entendant par leurs discours un État fédéral ou des États à axe variable. Un « conclave » politique devra se tenir pour définir les fondamentaux de l’État ; le couvre-feu ne sera levé qu’à l’émission de la fumée blanche. Ainsi, on aura un État dans toute l’acception du terme. Sami CHALHOUB Le français au Liban Je lis votre journal en-ligne presque chaque matin. Je suis un Québécois de vieille souche, mes ancêtres sont ici depuis 1640, venus de France. Aux XIXe et XXe siècles, des Libanais chrétiens, chassés par l’insécurité, ont élu domicile au Québec. On les appelait des Syriaques car le Liban politique n’existait pas et ce n’est que vers 1920 que fut proclamé par la France du mandat la République du Grand-Liban. Actuellement, l’immigration a repris. Le quartier de Montréal où je vis est un petit Liban, quoique, dernièrement, les immigrants libanais ne soient pas tous de langue française. Je lis dans votre journal : « Hoda Liliane Nasser est libanaise, mais elle ne parle pas la langue du pays. » Or, Mme Nasser est de Marseille, comptoir méditerranéen reliant la Phénicie, devenue le Liban, depuis des millénaires et où on parle maintenant le français. Devrais-je conclure à la mauvaise nouvelle que le français n’est plus langue officielle et nationale au pays du Cèdre ? Jean-Yves MORIN NDLR : Cher M. Morin, la langue officielle au Liban est l’arabe. Mais le français, tout comme l’anglais, continue d’avoir une place de choix dans la vie quotidienne. Libanais et fier de l’être Dans votre courrier des lecteurs du 4/01/06, sous le titre « Champions toutes catégories », l’auteur affirme que les chrétiens libanais se sont arabisés par conviction et que personne ne pourra mettre notre appartenance arabe en doute. Je souhaite rappeler à votre lecteur, qui réside au Canada, que le Canada est canadien et non pas français ou anglais, et qu’il y a des Canadiens anglophones et des Canadiens francophones, mais qu’ils sont tous canadiens, sans plus. Pour en revenir au Liban, parler, lire et écrire une langue n’a rien à voir avec une nationalité et n’est surtout pas une identification. Petite leçon d’histoire, une fois pour toutes : les chrétiens libanais ont préservé la langue arabe pendant toute la période ottomane, puis exporté les livres imprimés en arabe par les moines maronites de Kaslik. Les Libanais ont toujours été des champions toutes catégories : trilingues, grands voyageurs, commerçants, enseignants, et j’en passe. Des dons que nous tenons de nos ancêtres phéniciens. Oui, je le dis en toute fierté : je suis francophone, anglophone, arabophone, libanais et fier de l’être. André JABBOUR Paris « Bonne arrivée à l’AIB » Elle n’est pas aussi bonne que cela, l’arrivée à l’Aéroport international de Beyrouth. Une arrivée tant vantée sur tous les panneaux. Mais vantée seulement. Car, si vous êtes handicapé, un peu courbé par les ans, que vous avez un enfant en bas âge ou si vous avez simplement une fracture à la jambe et que vous avez besoin d’un ascenseur pour arriver aux services de la Sûreté générale, vous ne pouvez compter sur personne. Personne d’autre que vous-même. À votre descente d’avion déjà, vous avez le choix entre une bonne trentaine de marches à dévaler, un escalier électrique ou à un ascenseur « fermé à clé ». Pourquoi fermé ? « Vous avez besoin d’une autorisation », répond l’employé de service. Et bien évidemment, lorsque vous n’avez pas d’autre choix, vous attendez cette sacrée autorisation. Pendant ce temps, tous les passagers débarquent et défilent devant vous. Et vous vous trouvez, avec votre enfant, la personne âgée ou le handicapé, pris dans une queue interminable. L’autorisation arrachée, surprise : ce fameux ascenseur tant souhaité ne mène finalement pas au bon endroit, mais à un autre bout de l’aéroport où vous devez de nouveau marcher jusqu’aux guichets des services de la Sûreté générale. Ce ne sont là que de petits détails de la grande misère qui s’attache à votre arrivée. Mais quelle honte que tout cela pour un aéroport dit moderne et doté d’une infrastructure qui a coûté des millions de dollars au contribuable libanais. Quelle honte de prétendre être en mesure de recevoir des milliers de touristes alors que l’on n’est même pas capable d’un minimum de respect pour un invalide, une personne âgée ou tout simplement envers une mère avec un enfant en bas âge. Quelle honte d’accueillir dans son propre pays un compatriote âgé, handicapé, infirme sans pouvoir lui assurer de quoi se déplacer dans la dignité, sans recours à un « permis » pour utiliser ne serait-ce qu’un vulgaire ascenseur. Mais le Liban est le royaume des privilèges. Et l’ascenseur en est un dans certains cas. Myriam RAMADAN YASHROUTI Un petit pays pas comme les autres Un petit pays, oui c’est un petit pays. Comment vivre dans un petit pays avec un grand cœur. Un cœur marqué par le sang, un sang marqué par la sueur des martyrs, des martyrs marqués par un courage, un courage marqué par une cause, une cause marquée par le sang, un sang marqué par des martyrs. Un petit pays, oui, c’est un petit pays. Petit comme un petit pays. Comment vivre dans un petit pays avec plusieurs religions ? Des religions marquées par la diversité. Une diversité marquée par le chaos. Un chaos qui a marqué le Liban par le sang. Un sang marqué par des martyrs. Un petit pays, oui, c’est un petit pays. Petit comme un petit pays. Comment vivre dans un petit pays avec tellement de héros ? Des héros marqués par le destin. Un destin marqué par une conviction.Une conviction marquée par la mort. Une mort marquée par le sang. Un sang marqué par des martyrs. Peut-on nous permettre, avec un petit pays, petit comme un petit pays, de le marquer de nouveau par le sang qui a marqué tellement de martyrs ? Peut-on nous permettre de remettre un petit pays, petit comme un petit pays dans le chaos dont a souffert ce pauvre peuple durant plus de trente ans ? Peut-on nous permettre avec un petit pays, petit comme un petit pays de laisser notre destin s’écrire avec les intérêts personnels de Walid Joumblatt, Saad Hariri, Michel Aoun, Hassan Nasrallah et Samir Geagea ? Peut-on nous permettre avec un petit pays, petit comme un petit pays de placer nos espoirs dans des personnes qui ont été la cause de notre souffrance, de placer notre espoir dans des personnes qui ont mené la guerre, dans des personnes qui ont du sang sur les mains ? Wadih KHALIFÉ Montréal, Canada Hommage à Riad Salamé Il est peu probable que nous en ayons dix. Ses réussites et son parcours tiennent lieu d’exception. Quand un nom devient une institution et qu’un parcours devient un exemple à suivre, il y a lieu de s’interroger : cet homme est-il le premier des Libanais ? Par hasard, il y a quelques soirs, je suis tombé sur l’émission de Sabine Oueiss sur le canal Future. Une interview avec un Riad Salamé qui, avec le drapeau libanais à ses côtés, nous a parlé du Liban qui avance, du marché qui n’en finit pas d’exploser tout comme le secteur des banques et la BDL en particulier. Vilipendé par une campagne médiatique très argentée, Riad Salamé a attendu que la tempête s’essouffle avant de nous expliquer clairement ses réalisations dans le cadre de l’affaire de la banque al-Madina, ou encore des avoirs propres à la BDL. Après une année triste et noire, l’homme en or du Liban prouve qu’il n’attend rien pour travailler et donner d’éclatants résultats. Loin des discours politiques stériles, loin de l’opportunisme et de ceux qui, pour un siège, vendraient principes et pays, Riad Salamé n’a rien cédé sur des principes et continue de nous faire rêver d’un Liban dont il serait le capitaine. Dr Hala SELWAN Il n’est jamais trop tard pour dire son amour Ce courrier d’un lecteur pour, nous écrit-il, « un ami, dont la dépouille restera virtuelle car jamais rendu aux siens. Je lui devais de le rappeler à notre mémoire. Pour tous les miliciens oubliés » : Georges, Ton sourire me revient, à l’heure de dépoussiérer notre conscience, tu es plus vivant que jamais.Tu refais surface, dépouillé, exhumé. Tu ne savais pas pleurer mais tu voulais qu’on te pleure, ta mort était annoncée et le reste n’était que détails, où et comment, ce serait à nous de récupérer ta mémoire, ta dépouille traînée à travers une ville ingrate. Je te réveille, tu refais surface, épargné par la misère du temps. Tu as été le plus fort. Tes moustaches blondes et ton rire à fleur de lèvres me rattrapent. J’ai honte de ton souvenir, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé ; revoir les tiens était trop traître. Je te dois de m’avoir protégé, donné refuge chez vous, à la permanence du parti. Nous avions déserté ensemble, nous étions famille, notre monde était parallèle, mais même là, notre amitié résistait. Tu étais retourné au front, j’étais retourné à l’absurde de notre quotidien.Tu voulais un pays pour Marlène, pour tes enfants, pour ta mère. Ton martyre, dernier resistant d’un combat absurde, d’une bataille inégale, est plus présent que jamais. Tu aurais eu 49 ans aujourd’hui. Milicien inconnu pour beaucoup, tu voulais ton martyre pour tous ceux qu’on oubliait, qu’on oublierait, de tous bords, sans distinction. Une maturité, une philosophie qui nous dépassait, au message précoce. Aujourd’hui, je te réveille, ta vie m’a appris la générosité des démunis, ta mort m’a fait connaître le sacrifice des initiés. Aujourd’hui, je trouve le courage de te dire mon amour. Ton passage annoncé à 20 ans m’a appris le courage de dire mes sens. Je t’écris mon passé, depuis 1976, je t’offre le reste. Je voudrais te présenter à mes enfants. Il n’est jamais trop tôt, il n’est jamais trop tard pour dire son amour, disais-tu. Jean-Claude DELIFER Montréal, Canada
Question de priorités

Nul ne nie le passé patriotique du général Aoun. Cependant, depuis son retour au Liban, on est en droit de se poser des questions sur sa transformation. En effet, ses alliances électorales plus que douteuses puis ses attaques incessantes contre le gouvernement actuel, et à sa tête un Premier ministre fort et déterminé contre les ingérences...