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L’objectif du caricaturiste français est de passer un message à travers ses dessins Plantu fait son show à la bibliothèque du Congrès à Washington

« Heureusement que j’ai mes dessins avec moi », dit, dans un anglais qu’il qualifie lui-même « d’approximatif », le caricaturiste Plantu du quotidien français « Le Monde » venu faire son show à l’invitation de la bibliothèque du Congrès à Washington. «Je ne suis pas un vrai journaliste, je ne suis pas un vrai artiste, je suis au milieu. En France, on dit entre deux chaises », tente-t-il d’expliquer à la soixantaine de personnes venues l’écouter, dont cinq caricaturistes américains. Son crayon feutre noir l’aide à s’exprimer. D’un geste assuré, il trace sur un transparent une caricature qui s’affiche sur un grand écran grâce à un rétroprojecteur. L’objectif de Plantu est que ses dessins fassent passer un message. « Beaucoup de photos n’ont pas de sens », regrette-t-il. Il ironise sur la politique française et l’agacement que suscitent parfois ses dessins. Ainsi, récemment, le ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, lui a envoyé une lettre pour se plaindre de la mouche qu’il dessine habituellement au-dessus de sa tête. Le président français Jacques Chirac lui a aussi écrit pour se plaindre d’un détail. « J’aime beaucoup vos dessins, mais pour moi, ce serait mieux sans cela », rapporte Plantu à propos d’une lettre de M. Chirac sur le postillon dessiné tout près de son menton. Être caricaturiste peut se révéler problématique juridiquement. Ainsi avec Jean-Marie Le Pen, « il faut être prudent », dit Plantu en croquant le leader d’extrême droite. Il ne peut pas dessiner une croix gammée sur son brassard : « Si je fais cela, j’ai un problème. J’écris seulement FN (Front national)... et de loin cela y ressemble », plaisante-t-il. Il joue avec son art de caricaturiste pour faire passer ses opinions sans risquer d’être poursuivi. En dessinant un spot lumineux derrière le crâne de M. Le Pen, il peut se permettre de tracer une ombre sur le front et la lèvre supérieure, faisant soudain de l’homme politique français un sosie de Hitler. Quand il n’est pas d’accord avec ses compatriotes français, il les dessine avec un béret, un gros nez aviné et l’air grognon. « Quand j’aime mon pays, je dessine Marianne », symbole plus gracieux de la France, ajoute-t-il. Il a apporté avec lui quelques dessins sur les États-Unis, notamment Men in Iraq 2003, au moment de la guerre en Irak en 2003, en référence au film Men in Black, caricaturant le président américain George W. Bush et le président irakien Saddam Hussein. « Le petit chien, c’est pour représenter la position britannique », dit-il, suscitant les rires de l’assistance. Moins sérieux, il présente un dessin avec l’ancienne secrétaire d’État américaine Madeleine Albright accompagnée des commentaires de l’Israélien Ehud Barak et du Palestinien Yasser Arafat. « Elle n’est pas vraiment canon, la mémé », dit Barak. « Pour une fois, on est d’accord », répond Arafat. Certains de ses dessins n’ont pas été publiés, parfois en raison de leur caractère osé ou leur mauvais goût, telle cette caricature du président français François Mitterrand entreprenant la reine d’Angleterre et lui disant : « Tu le sens, mon traité de Maastricht ? », en référence au traité européen d’adhésion à l’euro. Mais Plantu est surtout très fier d’un dessin signé de Yasser Arafat et de Shimon Peres, montrant un drapeau palestinien et un drapeau israélien des deux côtés d’un tracé frontalier – préfigurant deux États vivant côte à côte.
« Heureusement que j’ai mes dessins avec moi », dit, dans un anglais qu’il qualifie lui-même « d’approximatif », le caricaturiste Plantu du quotidien français « Le Monde » venu faire son show à l’invitation de la bibliothèque du Congrès à Washington.
«Je ne suis pas un vrai journaliste, je ne suis pas un vrai artiste, je suis au milieu. En France, on dit entre...