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Qoreï et la « vieille garde » du Fateh poussés vers la sortie

Les élections législatives palestiniennes, le 25 janvier, devraient consacrer la perte de pouvoir de la « vieille garde » du Fateh et en particulier du Premier ministre Ahmed Qoreï, architecte des accords d’Oslo de 1993. Après ce scrutin « certains membres de la vieille garde de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et du Fateh vont quitter la scène avec honneurs et médailles, d’autres avec une retraite confortable », estime Mehdi Abdoul Hadi, directeur d’un centre de recherche en relations internationales de Jérusalem-Est. Ahmed Qoreï, 68 ans, « va recevoir une “compensation politique” en rejoignant le Comité exécutif de l’OLP », qui regroupe plusieurs mouvements palestiniens, dont le Fateh et les Fronts populaire et démocratique de libération de la Palestine, prédit le chercheur. M. Qoreï, un compagnon de route de la première heure du défunt leader Yasser Arafat, fait partie des architectes de l’Autorité palestinienne, créée dans la foulée des premiers accords de paix israélo-palestiniens de 1993, dont il a été l’un des artisans. Le Premier ministre, qui avait pris ses fonctions en septembre 2003 et avait vu son influence diminuer après la mort du chef historique des Palestiniens en novembre 2004, a connu un dernier mandat mouvementé. Il avait dû revenir à deux reprises en 2005 devant le Parlement pour obtenir l’investiture des députés qui refusaient d’accorder leur confiance à une équipe accusée de corruption et jugée incapable d’appliquer des réformes. Par la suite, les parlementaires avaient à plusieurs reprises croisé le fer avec M. Qoreï, qu’ils considéraient comme incapable de maîtriser la situation sécuritaire chaotique dans les territoires palestiniens. Le professeur de sciences politiques et sociales de l’université de Gaza, Jihad Hamad, pense, lui aussi, que M. Qoreï devrait être relégué à l’arrière-plan, mais doute que ces élections ne sonnent sa mort politique. « Il ne sera certes plus sur le devant de la scène, ne mènera plus les négociations de paix avec les Israéliens. Mais Ahmed Qoreï est intelligent, c’est un homme fort et il gardera une position au Fateh pour jouer un important rôle en coulisses », ajoute M. Jihad. Mais plus largement, la perte de pouvoir de M. Qoreï s’inscrit dans le phénomène plus général de l’affaiblissement des caciques du Fateh, compagnons de route de Yasser Arafat. « Il y a une bataille entre les jeunes du Fateh, menés par Marwan Barghouthi, et les vieux cardinaux qui tirent leur légitimité des anciennes gloires de la révolution », explique M. Hadi. Et, ajoute-t-il, « les jeunes ont plus de soutien aujourd’hui car la rue est lasse de la corruption ». Il n’hésite pas à qualifier cette étape de « transformation historique » de la vie politique palestinienne. « Il n’y a plus de révolution pour donner de la légitimité, seul le travail du terrain est pris en compte », dit-il. Pour la députée et candidate Hanane Achraoui, les élections vont conduire à une « redéfinition du Fateh ». Le parti « fait face à de sérieux défis internes, dont celui de la démocratisation. Il ne pouvait pas entrer dans les élections avec une vieille plate-forme électorale », estime-t-elle pour expliquer la montée en puissance de la jeune génération. Mehdi LEBOUACHERA (AFP)
Les élections législatives palestiniennes, le 25 janvier, devraient consacrer la perte de pouvoir de la « vieille garde » du Fateh et en particulier du Premier ministre Ahmed Qoreï, architecte des accords d’Oslo de 1993.
Après ce scrutin « certains membres de la vieille garde de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) et du Fateh vont quitter la scène avec...