Développement - Une initiative de l’Unescwa et de la Fondation Saradar avec la collaboration de partenaires publics et privés E-Caravan, une école itinérante gratuite d’informatique destinée aux habitants du Liban-Sud

Une école d’informatique itinérante, aménagée dans une caravane, sillonnera dès lundi prochain, et durant trois ans, les villages de la zone libérée du Liban-Sud. Cette école, équipée de 10 ordinateurs à écran plat, de deux connexions Internet, d’une imprimante, d’un projecteur LCD avec écran géant, et d’un système de climatisation, vise, par le biais d’instructeurs spécialisés, à introduire les nouvelles technologies de l’information dans la région du Sud et à familiariser les habitants avec l’Internet. C’est à la Maison des Nations unies qu’a été lancé hier ce projet pour le Liban-Sud, baptisé E-Caravan, mis en place par l’Unescwa avec la coopération de la Fondation Saradar, au cours d’une conférence de presse conjointe donnée par les partenaires du projet des secteurs public et privé, en présence de la secrétaire générale adjointe de l’Escwa, Mervat Tallawy, de l’ambassadeur de Grande-Bretagne, James Watt, également partenaire dans le projet, de représentants des ministères des Télécommunications et des Affaires sociales, des nombreux partenaires privés et de personnalités du Liban-Sud. En route pour Naqoura Ce projet, destiné à l’ensemble de la population des zones libérées, élèves, étudiants et adultes des deux sexes, a pour objectif de former environ 1 660 personnes par an, dans le cadre de 1 248 sessions de 18 heures chacune. « L’objectif de la E-Caravan est de susciter la curiosité, d’introduire des besoins et de permettre à chaque individu de bénéficier du droit à l’accès à l’information », précise Tania Hélou, directrice générale de la Fondation Saradar, ajoutant que la caravane est accessible aux handicapés. La participation à ces sessions est totalement gratuite. Mais la collaboration des municipalités est néanmoins requise. « Nous demandons à celles-ci de fournir à la caravane le courant électrique, d’en assurer la sécurité et de s’occuper des formalités administratives, notamment de l’inscription des participants », indique encore Mme Hélou. La caravane, qui a quitté hier le siège de l’Escwa, au centre-ville de Beyrouth, en direction de Naqoura, entame la phase pilote du projet qui durera 4 mois. Phase durant laquelle elle effectuera quatre stations, à Naqoura, Majdel Zoun, Aïta el-Chaab et Bint Jbeil, chacune de ces stations étant également destinée à assurer des formations aux populations des villages environnants. Les municipalités de ces villages se chargeront de prévenir et de mobiliser les populations qui seront par la suite triées par tranche d’âge et par niveaux, car la caravane ne peut accueillir que huit personnes à la fois. Toute personne désireuse de bénéficier d’une formation de base sur Word, Excel ou Internet est donc invitée à s’inscrire auprès de la municipalité de son village. Mais les programmes des sessions diffèreront en fonction des besoins des habitants, qu’ils soient débutants ou qu’ils se destinent à devenir eux-mêmes formateurs. Améliorer les capacités de la population, contribuer au développement socio-économique et enrayer la pauvreté dans la région du Sud, les objectifs du projet E-Caravan sont louables, même s’ils ne représentent qu’une petite initiative dans une région aux besoins énormes, où les taux d’analphabétisme et de chômage sont extrêmement élevés. A.-M. H.