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Actualités - OPINION

La vérité qui libère

Qu’il est rare, hélas, de voir réaliser ce verset divin : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera. » Le 14 mars, dans l’élan de la marée humaine, qu’on pensait devoir balayer le règne de la duplicité et de la tutelle, les protagonistes n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de la victoire. Leurs adversaires, qui avaient pourtant observé un profil bas pendant un court laps de temps, ont pu ainsi reprendre leurs revendications et leurs diatribes comme si rien n’avait changé avec la décision 1559 et comme si l’Organisation des Nations unies n’avait pas accouru à notre chevet, remplissant son devoir fondamental d’assistance à pays en perdition. Ainsi, même après que les trois présidents, Lahoud, Berry et Mikati, aient proclamé la décision du Liban d’appliquer les mesures salvatrices de la 1559, le jour même où ils rentraient ensemble de Rome après avoir assisté à l’intronisation du nouveau pape, nous eûmes droit à des refrains haineux éclaboussant le pouvoir (les trois présidents compris). Dans an-Nahar du 24/4/05, nous avons pu lire : « La décision 1559 n’a pas comme cible unique la Résistance, mais le Liban tout entier ; et les chantres de cette décision se transformeront en hommes-liges et en laquais des Américains. » Pareils propos n’ont pas été tenus dans la rue par un gavroche irresponsable, mais durant une grande cérémonie commémorative, par le président du groupe parlementaire de soutien à la Résistance, Mohammed Raad lui-même. Et personne n’a réagi... Et la vérité, où a-t-elle passé ? Qu’en avons-nous fait ? Comment nous libérera-t-elle lorsque nous la laissons bafouer ? Autre exemple de recul sur la voie de la vérité : les « vainqueurs du 14 mars », après les législatives de mai dernier et pour l’élection du bureau de la Chambre, ont renouvelé le mandat du même président, qui aura ainsi occupé le perchoir 16 ans de suite, chose sans précédent dans aucune démocratie parlementaire. Cette situation a rendu possible le flottement politique interminable et ses tristes répercussions dans tous les domaines. Et la vérité libératrice, qui a été négligée par un pouvoir dépourvu de foi et de courage, va-t-elle nous échapper et risque-t-elle de rentrer dans la mythologie et redescendre dans son puits ? Ou bien nos responsables sauront-ils enfin secouer cette poussière qui nous étouffe pour reprendre et tenir ferme les rênes du pays ? Albert SARA N.B. Ceux qui parlent de reprendre le dialogue, qu’ils ont tant méprisé (voir leur citation ci-dessus), pourront-ils se départir de la langue de bois, leur outil inséparable, et coopérer avec sincérité dans un gouvernement reconstitué ?
Qu’il est rare, hélas, de voir réaliser ce verset divin : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera. »
Le 14 mars, dans l’élan de la marée humaine, qu’on pensait devoir balayer le règne de la duplicité et de la tutelle, les protagonistes n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de la victoire. Leurs adversaires, qui avaient pourtant...