Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

La faiblesse humaine au service du 7e art Les sorties de la semaine

Jarhead, de Sam Mendes Après le portait cinglant du rêve américain dans American Beauty et de la corruption dans Road to Perdition, le cinéaste Sam Mendes revient avec un film sur la guerre, atypique et surprenant. Jarhead est adapté du livre éponyme d’Anthony Swofford, publié aux États-Unis en 2003. L’ancien marine y raconte ses expériences pendant l’opération «Tempête du désert», lors de la première guerre du Golfe. À l’image du livre, le film présente une approche subjective de la guerre. Toute l’histoire nous est montrée à travers les yeux d’un homme à la recherche de lui-même. Ainsi, la plupart des scènes commencent par un plan rapproché du personnage de Swofford. Nous ne voyons donc à l’écran que ce que lui et ses camarades sont en mesure de voir. Mendes montre effectivement une vérité passée en sourdine. Car si la guerre est effectivement synonyme de violence, d’explosion et de sang, un tout autre monde reste sournoisement caché. Ce monde, c’est celui de l’attente, de la frustration et de l’ennui. Voilà l’enfer que filme Mendes. Il suit le quotidien aberrant de ces marines qui ont été conditionnés pendant des mois à tuer et qui se retrouvent finalement face à un ennemi fantôme, en plein désert. Appréciez toute la symbolique du lieu. Si aucune dénonciation directe n’est faite, Jarhead rentre dans le cercle d’un cinéma américain qui se veut de plus en plus engagé. Certes, les conflits armés ne sont pas mis en exergue, mais Mendes met le doigt sur une vérité bien plus secouante, à savoir l’absurdité de la guerre. Le titre même du film renvoie à une idée de vacuité. Jarhead, littéralement «tête de jarre», est le nom que se donnent les marines entre eux. Il rappelle évidemment la coupe de cheveux qui leur confère une allure particulière, mais il est également synonyme du vide (zéro ennemi, zéro action). Les soldats visionnent Apocalypse Now, ils écoutent Jim Morrison, ils citent The Deer Hunter: que de références aux Vietnam, mais des références qui prouvent que ces soldats n’ont absolument aucune identité propre à eux. Ils puisent dans le passé car ils n’ont pas de présent. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, la beauté du film repose dans la virtuosité à filmer la vacuité. Mendes réalise le tour de force de filmer l’ennui sans ennuyer. L’attention se construit rapidement et solidement. Nous ne pouvons en effet qu’être stimulés par la mise en scène inventive, le script intelligent et les excellentes interprétations. Mention spéciale à Jake Gyllenhaal qui, dans le rôle-titre, hypnotise autant que les paysages et l’ambiance générale du film. Kaslik, Freeway, Empire ABC/Sodeco/Dunes/GaLAxy Prime, de Ben Younger Une communauté juive, l’île de Manhattan, un psy… que d’éléments qui rappellent étrangement le cinéma de Woody Allen et, pourtant, il s’agit là du long-métrage de Ben Younger. Moins percutant et intelligent que les comédies du célèbre binoclard, le long-métrage de Younger a cependant le mérite de divertir. L’histoire suit la relation amoureuse atypique entre Rafi, une femme de 37 ans, et David, un jeune homme de 23 ans. La situation se corse lorsque la psy de Rafi réalise qu’il s’agit de son propre fils. Prime repose essentiellement sur son excellente distribution, composée de Meryl Streep et d’Uma Thurman. Les actrices parviennent en effet à donner du relief, de la fraîcheur et de la vie à des personnages en apparence banals. Leurs face-à-face présentent d’ailleurs les scènes les plus réussies du film et participent à nous faire oublier les clichés gigantesques: les balades classiques des tourtereaux (tête-à-tête au parc, au restaurant), l’incontournable acolyte rigolo de service, la typique grand-mère juive, etc. Gentillette, légère et amusante, cette comédie romantique, loin de nous transcender, nous offre cependant un agréable moment de cinéma. Concorde, Abraj, Zouk Fun with Dick and Jane, de Dean Parisot Fun with Dick and Jane est le remake de la comédie éponyme réalisée par Ted Kotcheff en 1977. Jim Carrey et Téa Leoni reprennent les rôles tenus à l’origine par George Segal et Jane Fonda. Comme le titre l’indique, l’histoire suit les aventures de Dick et de Jane, un couple ruiné suite à l’effondrement financier de la société où travaillait Dick. Les époux décident alors que la meilleure solution pour gagner de l’argent rapidement est de se lancer dans des braquages. L’occasion parfaite pour le cinéaste Dean Parisot de jeter Jim Carrey et Téa Leoni dans des situations abracadabrantes censées déclencher des fous rires. Malheureusement, les perruques et les costumes extravagants des acteurs ne suffisent pas. Le film souffre de trop d’exagérations et de poncifs pour finir à tourner en rond. Espace, Freeway, Circuit Empire-sauf Sofil Chaos, de Tony Giglio Le cinéaste Tony Giglio est un homme de son temps puisqu’il surfe sur la vague actuelle du retour du polar. Chaos est effectivement un film d’action sur fond de braquages, de flics et de trahisons. Au-devant de la scène, Jason Statham et Wesley Snipes, des spécialistes du film du genre, ainsi que Ryan Phillippe. Si le cinéaste se veut tendance, le film l’est nettement moins. Il jette effectivement pêle-mêle des thèmes ultraclassiques. Ainsi, l’histoire est ponctuée de corruptions policières, de rebondissements incessants, de faux-semblants, de courses-poursuites, d’explosions et de trahisons. Giglio nous sert même l’incontournable structure dramatique du flic ancien qui devient le mentor du jeune flic apprenti. Si Chaos est honnêtement filmé et joué, il repose sur trop d’éléments vus et revus, préalablement pour gagner notre approbation. Concorde, Abraj, Zouk Sorties prévues pour le jeudi 26/01/2005 (sous réserves): – Zathura, de Jon Favreau, avec Tim Robbins, Jonah Bobo, Josh Hutcherson, Dax Shepard et Kirsten Stewart. – Underworld : Evolution, de Len Wiseman, avec Kate Beckinsale et Scott Speedman.
Jarhead,

de Sam Mendes

Après le portait cinglant du rêve américain dans American Beauty et de la corruption dans Road to Perdition, le cinéaste Sam Mendes revient avec un film sur la guerre, atypique et surprenant. Jarhead est adapté du livre éponyme d’Anthony Swofford, publié aux États-Unis en 2003. L’ancien marine y raconte ses expériences pendant...