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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak - Les chiites contre un gouvernement de consensus Le juge de Saddam Hussein démissionne pour protester contre les critiques qui l’assaillent

Le président du tribunal irakien jugeant Saddam Hussein, le Kurde Rizkar Amine, a présenté sa démission pour protester contre les critiques qui l’assaillent, posant une nouvelle fois le problème de l’indépendance d’un tel procès dans le contexte irakien actuel. Le gouvernement a reçu la lettre de démission de Rizkar Amine il y a quelques jours, a indiqué à l’AFP une porte-parole du Premier ministre irakien Ibrahim Jaafari, sans préciser quelle avait été sa réaction. « Le juge Rizkar Mohammed Amine, président de la 1re Chambre criminelle (du Haut Tribunal pénal), a démissionné pour des raisons personnelles et non sous la pression du gouvernement, contrairement à ce que la presse a annoncé », a assuré, dans un communiqué officiel, le Haut Tribunal. « Le gouvernement ne s’ingère jamais dans les affaires judiciaires », a ajouté le communiqué qui a affirmé que la prochaine audience du premier procès de Saddam Hussein aura lieu, comme prévu, le 24 janvier. Cependant, selon une source proche du Haut Tribunal pénal, le juge a démissionné pour protester contre « les dures critiques » dont il est l’objet de la part d’hommes politiques, y compris au gouvernement, qui n’apprécient pas sa manière, jugée molle, de conduire le procès de l’ancien président. Le ministre de la Justice, Abdel Hussein Chandal, avait lui-même qualifié les juges de « peu expérimentés », selon un quotidien. L’ancien président et sept coaccusés sont jugés pour le massacre de près de 150 villageois chiites après une attaque contre le convoi de Saddam Hussein en 1982 à Doujaïl, village situé au nord de Bagdad. La démission du juge pose de nouveau la question de l’organisation, en Irak même, du procès des anciens dirigeants irakiens, alors que les clans politiques ou religieux se déchirent. Sur le plan politique, la publication des conclusions de la Mission internationale pour les élections irakiennes (MIEI) n’aura lieu que jeudi, a indiqué hier à l’AFP l’un des membres de la mission, Mazen Chouaib. Ce report va probablement retarder la publication par la Commission électorale irakienne des résultats définitifs des élections du 15 décembre. « Nous ne publierons pas nos résultats tant qu’ils (les experts) n’auront pas publié leur rapport », avait indiqué à l’AFP Abdel Hussein al-Hindaoui, membre de la commission électorale. La publication du résultat des élections est attendue pour donner le véritable coup d’envoi pour la formation du nouveau gouvernement qui pourrait demander plusieurs mois. Par ailleurs, le plus puissant dirigeant chiite d’Irak a affirmé ce week-end que le prochain gouvernement devra refléter le rapport de force né des législatives du 15 décembre. « Le consensus signifie la fin de la démocratie, du pouvoir de la majorité et des élections », a déclaré le chef du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), Abdel Aziz Hakim, au quotidien al-Sabah de samedi. M. Hakim, dirigeant la liste de l’Alliance irakienne unifiée (AIU, chiite conservatrice), donnée gagnante des législatives, a plaidé en revanche pour un gouvernement de participation. « Nous pensons qu’il y a des composantes du peuple irakien, qui doivent participer, en ce moment, à la planification et à la réalisation de la politique générale du pays », a-t-il dit. Le dirigeant chiite a défendu l’existence d’une « véritable opposition pour parachever la structuration d’un système démocratique ». Ces prises de position tranchent avec les appels de dirigeants kurdes, soutenus par les Américains, pour la formation sur une base consensuelle d’un gouvernement d’union nationale, incluant toutes les composantes irakiennes, y compris les partis sunnites. Sur le terrain, un marine américain a été retrouvé mort samedi à la suite d’un tir « non hostile », dans l’Ouest irakien, selon l’armée américaine. En outre, un officier de police irakien a été tué par des hommes armés à l’ouest de Baaqouba.
Le président du tribunal irakien jugeant Saddam Hussein, le Kurde Rizkar Amine, a présenté sa démission pour protester contre les critiques qui l’assaillent, posant une nouvelle fois le problème de l’indépendance d’un tel procès dans le contexte irakien actuel.
Le gouvernement a reçu la lettre de démission de Rizkar Amine il y a quelques jours, a indiqué à l’AFP une...