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Actualités - CHRONOLOGIE

KOWEÏT - L’excédent budgétaire serait de 23 milliards de dollars L’émirat connaît la plus grande prospérité de son histoire

Le Koweït, dont l’émir, cheikh Jaber al-Ahmed al-Sabah, s’est éteint hier, connaît grâce à l’envolée spectaculaire des cours du brut la plus grande prospérité de son histoire. Membre de l’OPEP, le petit émirat, dont le sous-sol recèle 10 % des réserves mondiales prouvées de brut, produit actuellement à sa capacité pleine de 2,6 millions de barils par jour (mb/j), bien que son quota de production ne soit que de 2,247 mb/j. Le Koweït a accumulé des excédents budgétaires de 30 milliards de dollars sur les six dernières années, les prévisions pour l’exercice en cours, qui s’achève le 31 mars, faisant état d’un excédent phénoménal de 23 milliards de dollars. Ces chiffres sont à rapprocher de la population du pays, estimée à 2,85 millions d’habitants, dont seulement 950 000 de Koweïtiens, soit environ le tiers. La situation de l’émirat est tellement florissante que ses investissements à l’étranger dépasseraient de nouveau les 100 milliards de dollars, leur niveau d’avant 1990, date de l’invasion irakienne. Les revenus générés par ces investissements, qui ne sont pas inclus dans le budget, sont estimés à environ cinq milliards de dollars par an. Le revers de la médaille est que le Koweït ne parvient pas à diversifier son économie, les revenus du pétrole représentant quelque 94 % des revenus publics. Allant de pair avec la chute de l’ex-dirigeant irakien Saddam Hussein, ce flot de pétrodollars a incité le gouvernement à accroître les dépenses et à relancer des projets géants gelés depuis des années. Le montant de ces investissements est estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars sur les dix prochaines années. Le Koweït compte ainsi construire un pont routier de 25 km au-dessus des eaux du Golfe pour relier Subbiya, dans le nord, à la capitale. Le coût de ce projet, dont les travaux doivent commencer fin 2005 et durer cinq ans, est estimé à 1,5 milliards de dollars. Le gouvernement envisage aussi de développer l’île de Faïlaka, située à 20 km au nord-est de la capitale, pour en faire une destination touristique, un investissement estimé à 2 milliards de dollars. Il compte également construire un port pour conteneurs, d’un coût estimé à 1,2 milliard de dollars, dans l’île de Boubiyane, la plus grande des neuf îles de l’émirat. La fin des travaux est prévue pour 2016. Une voie ferroviaire locale, faisant partie d’un réseau régional au niveau des six monarchies du Golfe, ainsi qu’un métro souterrain sont également à l’étude. Le coût de ces deux projets est estimé à deux milliards de dollars. Tous les citoyens koweïtiens ont des avantages sociaux considérables. Ils ne paient pas d’impôts sur le revenu, bénéficient de soins médicaux et d’éducation gratuits et ont un emploi garanti. En outre, les loyers, l’eau et l’électricité sont très fortement subventionnés. Ces avantages sont strictement limités aux seuls Koweïtiens. Plus de 90 % des Koweïtiens qui travaillent, dont le nombre est estimé à 300 000, sont employés dans le secteur public. L’émirat projette d’investir plus de 44 milliards dollars pour développer son secteur pétrolier, avec notamment la construction d’une raffinerie d’une capacité de 615 000 barils par jour. À terme, le Koweït envisage de porter sa capacité de production à quelque 4 mb/j d’ici à 2020. En 2004, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté nominalement de 19,3 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 16,4 milliards de dinars (56,2 milliards de dollars environ). En termes réels, sa croissance a été de 8,5 %. Les estimations font état d’un taux similaire en 2005. Le revenu par tête est passé à 22 000 dollars en 2004, contre 17 000 dollars en 2003. Mais l’émirat est critiqué pour la lenteur de son processus de réforme, les projets les plus importants étant bloqués par le Parlement, notamment un projet de loi sur la privatisation en discussion depuis... 1992.
Le Koweït, dont l’émir, cheikh Jaber al-Ahmed al-Sabah, s’est éteint hier, connaît grâce à l’envolée spectaculaire des cours du brut la plus grande prospérité de son histoire.
Membre de l’OPEP, le petit émirat, dont le sous-sol recèle 10 % des réserves mondiales prouvées de brut, produit actuellement à sa capacité pleine de 2,6 millions de barils par jour...