SIGNATURE Ce soir, l’auteur signera son premier roman au Golden Room de l’hôtel «Bristol», de 17h à 21h30 Danielle Trad a « l’Arabie au cœur »

De ses longues années vécues auprès de son époux Philippe au pays de l’or noir, au pays de tous les luxes, de tous les interdits, de toutes les possibilités aussi, dans la discrétion la plus totale, au pays des amitiés fidèles qui durent, Danielle Trad en a gardé les meilleurs souvenirs, qu’elle a transformés en roman. « L’Arabie au cœur », paru aux éditions Tamyras, est un « roman basé sur des faits authentiques ». La formule consacrée « tous les personnages du livre sont fictifs et toute similarité avec des personnes réelles est pure coïncidence » est bien présente. Pourtant, la plupart des personnages qui évoluent dans ce livre ont bel et bien existé. Et Danielle Trad, en citant Rafic Hariri, René Moawad et quelques autres figures dont elle a préféré modifier le nom, tels Fouad Iskandar et Oussama Ben Nedal, mais qui sont parfaitement identifiables, ne fait que donner à l’ambiance du roman plus de réalisme et de précision. Décrivant avec fidélité le contexte international de la fin des années 90, période à laquelle se situe l’histoire. Pour les autres, Nour Khoury, cheikh Ahmed Zadi et son épouse, Sarah, la sultane Diari et leurs amis, ou encore Walter Smith, ils sont inspirés « par la bourgeoisie saoudienne que nous avons eu la chance de connaître », précise l’auteur. Un bel exil Dix-sept années de rêve, de découvertes, de parfaite adaptation, 17 années où le pétrole a donné à l’Arabie son nouveau visage et qui font de Danielle Trad le témoin d’un pays qui change. Un pays méconnu et défiguré par les médias internationaux et dont elle n’a connu et retenu que de belles choses. Alors, écrire un roman, qui a tout de même pris quatre ans de préparatifs, pour cette licenciée en lettres et histoire, et qui fut autrefois journaliste à Magazine, choisir ce sujet qui lui tient à cœur depuis si longtemps était somme toute une démarche assez logique. « Nous avons eu le privilège de connaître la famille royale et la grande bourgeoisie saoudienne, un milieu en général inaccessible», explique l’auteur. L’Arabie au cœur et ses 271 pages foisonnent de tous ces détails vécus, les traditions, les fêtes religieuses, les mariages, les rapports avec l’Occident, le quotidien extraordinaire de gens peu ordinaires, les relations humaines et familiales, les hiérarchies et l’exil, sur fond de guerre civile au Liban. Sur fond, aussi, d’histoires d’amour, d’amitié, de passion et de trahison. Le tout à travers le regard de Nour Khoury, jeune Libanaise licenciée es lettres de la Sorbonne, qui débarque dans le palais saoudien des Zadi, engagée comme dame de compagnie de Sarah, la « amma » et épouse du cheikh Ahmed, et comme professeur de français de leurs trois enfants, Nof, Rima et Walid. « Elle va découvrir un monde qui lui est très nouveau. Et qui, malgré son apparence occidentale, reste profondément oriental dans les traditions et les règles qui le régissent. Elle va également découvrir l’amitié et l’amour, » poursuit Danielle Trad. Et de préciser : « Je n’ai pas voulu écrire un roman qui puisse choquer, mais qui soit léger, sans tomber dans la facilité. Je n’ai pas voulu écrire “contre” quelque chose, mais “pour” un pays, des amis et une expérience que j’ai eu la chance de vivre. Je voulais surtout que de ce livre se dégage une atmosphère fidèle à celle que j’ai connue. » Livre de femmes, l’Arabie au cœur semble écrit pour elles et par une femme qui a sincèrement, et cela se lit, l’Arabie dans le cœur. Avec sa sensibilité et son regard, emprunts de détails tout en finesse. Le roman s’achève sur une interrogation, quant à l’avenir de Nour. Une suite serait-elle à prévoir ? « On verra, répond Danielle Trad. On verra si les gens apprécient celui-ci. Peut-être alors… » Peut-être nous emportera-t-elle alors vers de nouvelles aventures, avec, cette fois-ci, le Liban au cœur… Carla Henoud