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PEINTURE Marché de l’art : comment reconnaître le vrai du faux ?

Dans le marché de l’art, comment reconnaître le vrai du faux ? Quelle différence entre un faux, une copie, un pastiche ? La question, à laquelle ont tenté de répondre les experts européens d’art, a fait l’objet d’un colloque à Paris. Le colloque « Vrai ou faux, les critères de l’authenticité dans le marché de l’art », doublé d’une exposition, était organisé par la Confédération européenne des experts d’art (Cedea) à Drouot-Montaigne. Une quinzaine d’experts du marché de l’art – peinture, céramique, photographie, livres, instruments de musique, etc. – y ont expliqué les critères développés dans leur spécialité. Qu’est ce qu’un faux ? Pour Éric Turquin, expert en tableaux anciens, « il n’y a de faux que quand le tableau est fait pour tromper, ce qui n’est pas le cas de la copie ». Dans le faux, « il y a deux participants majeurs, le faussaire et le client » qui veut y croire. L’expert évoque ainsi un procès intenté en 1949 au faussaire hollandais Hans van Meegeren. L’homme avait lui-même peint – et vendu – des toiles qu’il présentait comme des Vermeer. « Vermeer était alors à la mode, comme Georges de La Tour aujourd’hui », a indiqué M. Turquin. Van Meegeren « a cherché à peindre ce que ses clients attendaient. Le marché cherchait des Vermeer, c’est le marché qui les a fournis », a-t-il ajouté. L’expert doit prendre garde aux «démarquages». M. Turquin cite ainsi le cas d’un retable réalisé dans les années 1880 et présenté comme un primitif italien du XVe siècle. Or, cette Vierge à l’enfant portait un manteau rouge « alors que l’Église catholique impose le manteau bleu. Si le tableau avait été réellement peint au XVe, on brûlait le tableau et on brûlait l’artiste ! » dit-il. Mais le « véritable instrument de vérification du faux, c’est la loupe ! » ajoute M. Turquin. Le fond du faux retable était blanc alors que la préparation blanche n’a commencé qu’en 1780, dit l’expert, également historien de l’art. Néanmoins, ajoute-t-il, le faux est « quelque chose de marginal » dans sa spécialité, beaucoup plus exposée aux problèmes de fausses attributions. Sur « 5000 tableaux, il y a 1000 copies et 20 faux, dont des œuvres en fait très restaurées », dit-il. Les « mystificateurs sont peu nombreux et les faux rares », renchérit Michel Maket, expert pour le XIXe et le XXe siècle. Là encore, « la contrefaçon apparaît au gré du succès des artistes, de sa cote sur le marché de l’art ». La première impression – face à une palette trop rousse par exemple pour un faux de Diaz de la Pena – « est souvent la bonne », dit l’expert. Mais « les solutions techniques convainquent davantage un propriétaire que des considérations esthétiques ». Ainsi, un passage aux ultraviolets révèle une signature – et une tache de peinture du faussaire maladroit ! – apposée sur la couche de vernis, ce qui démontre le faux. Le pastiche consiste à exécuter un sujet connu sous un nouvel angle. « Plus le faussaire est doué, plus l’authentificaiton est difficile. Heureusement, même les plus adroits commettent des erreurs et des maladresses. » Ainsi, un pasticheur de Raoul Dufy se trompera de type de papier. « Il n’y a pas de méthode générale pour débusquer le faux, mais autant de méthodes que de tableaux. Le faux appartient à la petite histoire de l’art. Mais on ne doit pas confondre le faussaire avec un héros, car il nuit à l’image des artistes qu’il contrefait », conclut-il.
Dans le marché de l’art, comment reconnaître le vrai du faux ? Quelle différence entre un faux, une copie, un pastiche ? La question, à laquelle ont tenté de répondre les experts européens d’art, a fait l’objet d’un colloque à Paris.
Le colloque « Vrai ou faux, les critères de l’authenticité dans le marché de l’art », doublé d’une exposition, était...