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« L’Orient-Le Jour » accompagne la mission Drake dans l’Antarctique

Pour mesurer les conséquences du réchauffement climatique, la mission Drake part le 14 janvier 2006 dans le détroit du même nom entre l’Antarctique et la pointe de l’Amérique du Sud. Objectif : surveiller un indice précieux : le débit du courant circumpolaire antarctique. Une libanaise, Nadine Chouaib, sera à bord et rendra compte régulièrement à « L’Orient-Le Jour » de l’avancement de la mission. Situé entre le cap Horn et la pointe du continent antarctique, le passage de Drake est un lieu mythique. Siège de vents légendaires, cette zone, dite des « cinquantièmes rugissants », est crainte par les marins depuis sa découverte. En 1577, Sir Francis Drake, corsaire anglais devenu explorateur, sort du détroit de Magellan, seul passage maritime alors connu joignant l’Atlantique et le Pacifique. Il est alors pris dans une terrible tempête pendant près de 3 semaines. Les 4 autres navires de sa flotte sont perdus, le sien est déporté vers le Sud par des vents violents, et c’est ainsi qu’il tombe, par hasard, sur le passage qui prendra son nom. Mais pour les scientifiques, cette région est avant tout un excellent avant-poste d’observation des changements du climat. Toutes les eaux des océans du globe transitent par cette bande de mer large d’à peine 700 km, à travers le courant circumpolaire antarctique. Les humeurs de ce courant – le plus puissant du monde – ont un impact important sur le climat mondial, en influant notamment sur le Gulf Stream. Or en raison de sa difficulté d’accès, cette région a été peu étudiée jusqu’à présent. La seule série continue de mesures prises au travers du passage date des années 70 : avant l’ère de l’observation spatiale. Depuis, de nombreux satellites ont arpenté le globe, fournissant une foule d’informations sur les océans et le climat. Pourtant, certaines zones d’ombre demeurent, car les satellites se contentent d’observer la surface de l’eau. C’est pourquoi il est maintenant indispensable d’aller sur les lieux. Rien ne remplace le travail de terrain. L’objectif de la mission Drake est de mesurer physiquement la salinité, la température et la vitesse de l’eau, mais aussi d’étudier les espèces chimiques, la faune et la flore. Les quarante scientifiques de la mission pilotée par Christine Provost du Locean* embarqueront à bord du Polarstern, le brise-glace allemand, nec plus ultra des bâtiments scientifiques. Nous partirons de Punta Arenas, au sud du Chili, pour une traversée de 3 semaines. Nous déploierons 10 mouillages, c’est-à-dire des instruments de mesure, immergés à différentes profondeurs, destinés à être récupérés au bout de 2 ans pour livrer leurs secrets. À l’issue de ces 2 années seulement, les scientifiques pourront, pour la première fois, comparer les données relevées directement dans le mythique passage, aux données satellites. Notre grand espoir est de mieux comprendre les conséquences du réchauffement planétaire afin de contribuer à prévenir les bouleversements climatiques à venir. Nadine CHOUAIB * Laboratoire d’océanographie et du climat : expérimentation et approches numériques


Pour mesurer les conséquences du réchauffement climatique, la mission Drake part le 14 janvier 2006 dans le détroit du même nom entre l’Antarctique et la pointe de l’Amérique du Sud. Objectif : surveiller un indice précieux : le débit du courant circumpolaire antarctique. Une libanaise, Nadine Chouaib, sera à bord et rendra compte régulièrement à « L’Orient-Le...