Boxe L’Américain O’Neil Bell sur les traces de Holyfield

L’Américain O’Neil Bell, champion IBF de boxe des lourds-légers, est convaincu de déjouer les pronostics demain face au Français Jean-Marc Mormeck, détenteur des titres WBC-WBA, pour devenir le premier boxeur en 18 ans à unifier les couronnes de la catégorie. « Toute ma vie, j’ai toujours été considéré comme celui que l’on donnait le challenger, explique Bell. Ce sera une nouvelle fois le cas. Cela m’est égal. Mon heure a sonné. Samedi, je repartirai chez moi avec trois beaux “brillants”. » En cas de victoire, Bell rejoindrait dans l’histoire Evander Holyfield, dernier à unifier les titres de la division en 1988. Bell, qui affiche 25 victoires (dont 23 avant la limite), 1 défaite et 1 nul, est arrivé de sa Jamaïque natale aux États-Unis à l’âge de 7 ans. Après avoir grandi dans l’État du Delaware, il déménagea à 21 ans à Atlanta (Géorgie), où il réside toujours. Très athlétique (1,83 m et 90 kg), le champion américain de 31 ans a d’abord pratiqué plusieurs disciplines au lycée (lutte et football américains) avant de se tourner définitivement vers le « noble art » en 1996. « J’ai toujours voulu faire ce métier, se rappelle celui qui est passé professionnel en avril 1998. Mon père me parlait toujours de boxe quand j’étais petit. J’ai étudié la technique des plus grands : Ali, Sugar Ray Robinson, Norton, Trinidad et bien d’autres. » « J’aime rentrer dedans » Le Noir Américain se souvient encore de ses interminables heures passées à la salle. « J’y étais tous les jours du lundi au dimanche, raconte-t-il fièrement. Je peux même encore vous donner les heures d’ouverture : 5 heures à 20 heures. » « Super nova », du surnom dont on l’affuble, s’est montré très actif ces derniers mois sur le ring, contrairement à Mormeck qui n’a plus combattu depuis le 2 avril dernier lorsqu’il avait ravi aux points le titre WBC au boxeur de la Guyane britannique Wayne Braithwaite. Bell a arraché la couronne IBF en mai dernier à Hollywood, aux points, au Canadien Dale Brown. Il a ensuite conservé sa ceinture, en août au même endroit, en battant l’Israélien Sebastian Rothmann par KO à la 11e reprise. Ce droitier s’entraîne toujours sans plan préétabli et dit pouvoir s’adapter à tous les styles. « Mormeck ne me posera pas de problèmes. Il aime avancer. Il aime cogner. C’est un beau spécimen d’un point de vue physique. Mais cela tombe bien. Car moi aussi j’aime rentrer dedans », souligne celui qui a subi sa seule défaite en avril 1998 lors de son deuxième combat.