SOCIÉTÉ - 78 % soupçonnent leurs épouses de les tromper Les tests de paternité ont la cote auprès des travailleurs migrants chinois

En Chine, de plus en plus de travailleurs migrants, éloignés de leurs foyers une bonne partie de l’année, n’hésitent pas à recourir aux tests de paternité pour vérifier qu’ils sont bien les pères de leurs enfants, écrivait hier le China Daily. « Nous sommes toujours très occupés avant le Nouvel An (chinois, à la fin janvier). C’est l’heure de pointe pour les tests de paternité », a expliqué au quotidien Cui Yugui, responsable d’un centre spécialisé dans les tests à Nankin, qui dépend de l’hôpital de la province du Jiangsu (Est). Son centre reçoit plus de dix demandes par jour contre deux ou trois normalement, une hausse due aux travailleurs migrants qui profitent de cette période de vacances traditionnelle en Chine pour rentrer chez eux et venir avec leurs enfants pour être rassurés. Cette affluence se retrouve dans la centaine de centres autorisés en Chine pour pratiquer les tests, selon le China Daily. « Certains se montrent sceptiques sur leurs enfants nouveaux-nés », a expliqué au journal M. Cui. « Ils sont séparés de leurs épouses une bonne partie de l’année. Ils ne gagnent pas beaucoup, mais ils ne regardent pas à la dépense sur ce test. C’est vraiment dommage », a-t-il ajouté. L’an dernier, pendant cette même période, quelque 500 tests ont été effectués, dont 350 concernaient des travailleurs migrants. Selon une étude réalisée par le centre, 78 % soupçonnent leurs épouses de les tromper, mais, selon M. Cui, depuis le début de ce service en 2001, dans 80 % des cas, le père soupçonneux a été rassuré. Cependant, pour Wu Zebin, sociologue à l’Université de Pékin, ce recours croissant aux tests est le signe d’une crise. « Dans cette société qui change tellement vite, les gens ne se font plus confiance, même s’ils sont mari et femme », note-t-il.