SOMMET L’APEC appelle l’Union européenne à faire preuve de « flexibilité »

Les dirigeants du forum Asie-Pacifique (APEC), réunis en sommet en Corée du Sud hier, ont demandé aux Européens un effort supplémentaire pour la libéralisation du commerce mondial, un agenda contre lequel la rue a violemment protesté. Les dirigeants ont voulu envoyer un message fort pour sortir de l’impasse des négociations entamées au niveau mondial, qui menace de faire échouer la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de Hong Kong, en décembre. « Les responsables de l’APEC se sont mis d’accord sur le fait que si nous ne réussissons pas dans les négociations à Hong Kong, il faudra attendre un long moment avant d’avoir une autre occasion de progresser », a déclaré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Ban Ki-moon, lors d’une conférence de presse. « Il y a une possibilité que nous perdions l’élan dans nos négociations, si on ne fait rien à Hong Kong », a-t-il insisté. Faisant fi des déclarations répétées de Bruxelles qui a indiqué ces derniers jours qu’elle n’irait pas plus loin dans la réduction de ses subventions agricoles, l’APEC a considéré que seule l’UE pouvait débloquer la situation. Enfonçant le clou encore un peu plus, le président mexicain Vicente Fox a stigmatisé la France et l’Espagne comme étant les nations « les plus réticentes » à accepter de nouvelles concessions. À la détermination de l’UE, l’APEC a opposé la force cumulée de ses 21 membres, qui représentent 57 % de son économie et 45 % de la population mondiale. À Pusan, à un kilomètre environ du centre de réunion, de violents heurts ont éclaté entre environ 12 000 manifestants altermondialistes et la police sud-coréenne, faisant deux blessés chez les manifestants et « quelques-uns » chez les forces de l’ordre, selon un premier bilan officiel. En marge du sommet, qui doit s’achever aujourd’hui, plusieurs rencontres bilatérales et multilatérales ont, par ailleurs, eu lieu. Le Chili et la Chine ont ainsi paraphé un accord de libre-échange, qui va permettre à 92 % des exportations chiliennes de pénétrer sur le juteux marché chinoissans barrières douanières.