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Catastrophe maritime - Les rescapés du bathyscaphe russe racontent leur périple Moscou n’a pas tiré les leçons du naufrage du « Koursk », accuse la presse

L’opération de sauvetage du bathyscaphe russe AS-28 par un robot britannique a montré que Moscou n’a pas tiré de leçons de la catastrophe du sous-marin nucléaire Koursk il y a cinq ans, estimait la presse russe hier, alors que les sous-mariniers, à nouveau sur la terre ferme, racontaient leur périple. « Une leçon mal apprise. Il a fallu une aide étrangère pour sauver un mini-sous-marin russe », titrait le quotidien libéral Gazeta. « Le système de sauvetage de la marine russe ne fonctionne pratiquement pas », affirmait encore Gazeta. Le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta (RG) dénonce pour sa part le culte du secret qui a entouré l’accident du mini-sous-marin russe. L’épouse du capitaine du bathyscaphe Viatcheslav Milachevski, Elena, n’a appris l’accident qu’un jour plus tard en regardant la télévision locale. Izvestia se félicite cependant du fait que le pouvoir russe ait « franchi une barrière psychologique » et ait cette fois demandé l’aide étrangère, dans un éditorial intitulé « AS-28 contre la guerre froide ». « Pourquoi la flotte russe ne s’est-elle pas dotée d’un appareil comme le Scorpio britannique ? » demande le quotidien libéral Vremia Novosteï. Pourquoi de nombreux travaux scientifiques ne concernent pas la sécurité des marins et sont plutôt orientés vers les produits militaires d’exportation ? Comment est-il possible qu’un bathyscaphe travaille au fond de la mer sans assurances, c’est-à-dire en absence d’un appareil analogue à bord d’un bateau de sauvetage ? Les interrogations sont nombreuses et hier, le ministre russe de la Défense, Sergueï Ivanov, a annoncé la création d’une commission d’enquête sur les circonstances du naufrage du bathyscaphe. Pendant ce temps, les rescapés savourent leur retour et racontent leur odyssée. Malgré la raréfaction de l’oxygène et le rationnement de l’eau et des vivres, ils n’ont jamais perdu l’espoir de s’en sortir. « La première chose que je voulais faire en sortant, c’est fumer », explique Guennadi Bolonine, un responsable du bureau d’études Lazourite. « Tout le monde sait que cette baie stratégique est pleine de secrets militaires, qu’il y a une antenne d’observation des sous-marins américains », dit-il, mais depuis la fin de l’URSS, il n’y a plus de surveillance terrestre de la zone et les bateaux de pêche viennent s’y aventurer, laissant leurs filets et rendant hasardeuse chaque plongée pour les sous-marins. Valeri Lepetioukha, commandant d’une division de sauvetage et âgé d’une quarantaine d’années, explique comment les hommes se relayaient dans le poste de commandement du bathyscaphe, pendant que les autres restaient allongés, blottis les uns contre les autres dans un compartiment de quatre mètres de long et un mètre et demi de large, économisant leur souffle et tentant de se réchauffer. La nourriture et l’eau étaient aussi sévèrement rationnées, avec quelques morceaux de biscuits secs et deux à trois gorgées d’eau seulement par jour. Et malgré la joie de s’en être sorti, le commandant Lepetioukha avoue un regret : « C’est dommage, maintenant on ne nous laissera pas travailler avant un an » dans un sous-marin.

L’opération de sauvetage du bathyscaphe russe AS-28 par un robot britannique a montré que Moscou n’a pas tiré de leçons de la catastrophe du sous-marin nucléaire Koursk il y a cinq ans, estimait la presse russe hier, alors que les sous-mariniers, à nouveau sur la terre ferme, racontaient leur périple. « Une leçon mal apprise. Il a fallu une aide étrangère pour sauver...