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Actualités - OPINION

Cérémonial d’absences

Lève-toi Les quais ont démarré avant l’aube Les wagons ont embarqué sans gages Le dernier convoi a vomi la poussière D’un jour sans aveux. Est-ce vrai que l’on meurt sans faire d’adieux Comme un pardon qui tache de nuit le jour Prisonnier sans escale Vendu déjà pour une chasse à courre Crime d’identité Pour unique baptême. Pourquoi Seigneur Cette saveur de venin Pour souiller ton langage. Est-ce vrai que le canon séduit par son courage Crache son véhicule sur le tracé d’une vie Que la ville séquestrée largue en bannières Autant d’aiguilles à vif Sur la maturité des jours. Pourquoi Seigneur Cette odeur de tranchées Pour dénoncer l’amour. Lève-toi L’impôt du sang N’est pas un suaire d’adieu L’arme du pauvre c’est autant les pieux Que la rage Le convoi s’ébranle chaque jour en otage La mort à chaque coin de rue S’arrête les bras en croix. Pourquoi Seigneur Cette fureur debout Pour annuler la terre. Âpre croisière qui tire son chaland Sur une raclée d’eau La mer gémit d’avoir trop de sel sur sa peau Sa plainte accuse l’imposture De laver à son flanc une large blessure De fer et de ciment. Mouettes condamnées aux rides Rafistolées de blanc Jungle de floraisons apatrides. Lève tes mains Que le sang se retire Relève ton corps que la mort aspire L’impôt de l’âme est encore vivant… Mona GEBARA
Lève-toi
Les quais ont démarré avant l’aube
Les wagons ont embarqué sans gages
Le dernier convoi a vomi la poussière
D’un jour sans aveux.
Est-ce vrai que l’on meurt sans faire d’adieux
Comme un pardon qui tache de nuit le jour
Prisonnier sans escale
Vendu déjà pour une chasse à courre
Crime d’identité
Pour unique baptême.
Pourquoi Seigneur
Cette saveur de...