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Actualités - OPINION

ÉDITION « Le droit fondamental à la justice », du professeur Nasri Diab

À une heure fatidique de l’histoire du Liban contemporain, le professeur Nasri Diab publie un ouvrage intitulé Le droit fondamental à la justice. Étrange coïncidence. La classe politique libanaise, tous bords confondus, n’a de cesse de haranguer les foules, d’accorder des interviews afin de faire prévaloir la mise en application de l’accord de Taëf. Louable initiative s’il en faut, nonobstant les divergences quant aux mesures concrètes de cette mise en application. Entre une lecture exégétique de Taëf et une approche plutôt réaliste, voire pragmatique du même Taëf, le pays sombre dans la diatribe. D’aucuns sont convaincus que l’ère d’une indépendance nouvelle, rajeunie parce que débarrassée des peurs et des angoisses du passé, basée sur une – apparente ? – solide entente nationale s’annonce. D’autres en revanche assènent que le climat actuel ne peut engendrer qu’une situation à l’irakienne. Au demeurant, et à l’heure des pronostics alarmants, encourageants ou carrément défaitistes, il est vital de comprendre le désastre de vivre dans une société de non-droit. La formule pourrait choquer? Probablement. Cependant n’est-elle pas le reflet de la situation telle qu’elle prévaut aujourd’hui à Beyrouth ? La société de non-droit ne signifie point une absence de lois. Elle signifie davantage une carence quant à l’applicabilité des règles de droit et surtout quant à l’équité de leur application. L’État de droit nécessite – à l’instar de ce que notre collègue et ami Nasri Diab observe – une kyrielle de droits fondamentaux : le droit au « bon juge » et le droit à « un recours effectif ». Liberté, impartialité, indépendance et probité sont les paramètres indispensables au « bon juge ». Le Liban a besoin de vivre à nouveau dans un espace de droit. Le droit est le pendant de la liberté. La liberté au sens linguistique du terme. La liberté au sens juridique du terme. La liberté au sens constitutionnel du terme. Le retour des droits fondamentaux au sein de la société libanaise est salutaire non seulement pour le pays en tant qu’entité juridico-sociale, mais aussi et surtout aux Libanais désireux de retrouver leur Liban. À chacun ses remèdes, à chacun ses choix. Néanmoins, il y a longtemps déjà, un des nôtres avait avancé une idée qui mérite d’être méditée avant qu’il ne soit trop tard : « Pour avoir un sens, la Constitution devrait être imprimée dans les mœurs, pas seulement sur du papier. » (N. Diab, op. cit. pages 22 et 23). Taëf ou toute autre Constitution devrait être imprimée dans nos mœurs, pas seulement sur du papier. Sachons gré au professeur Nasri Diab d’avoir réussi un ouvrage savant, clair et opportun. Puisse-t-il augurer d’un avenir juridico-social meilleur. Melhem EL-KIK Juriste à la Banque du Liban
À une heure fatidique de l’histoire du Liban contemporain, le professeur Nasri Diab publie un ouvrage intitulé Le droit fondamental à la justice.
Étrange coïncidence.
La classe politique libanaise, tous bords confondus, n’a de cesse de haranguer les foules, d’accorder des interviews afin de faire prévaloir la mise en application de l’accord de Taëf.
Louable initiative s’il en...