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Hay el-Sellom - 50 personnes arrêtées, Ghosn met en garde contre une répétition des émeutes dans d’autres régions Réunion exceptionnelle du Conseil des ministres aujourd’hui

Le calme est revenu depuis vendredi soir à Hay el-Sellom, mais l’agitation a gagné les milieux politiques. En effet, les contacts se sont intensifiés durant le week-end entre les différents pôles politiques et ont favorisé la tenue d’une séance extraordinaire du Conseil des ministres aujourd’hui lundi, qui sera tout particulièrement consacrée aux incidents survenus jeudi dans la banlieue sud. Le Conseil des ministres discutera des causes qui ont conduit jeudi aux incidents dans certains quartiers de la banlieue de Beyrouth, notamment les affrontements entre l’armée et les manifestants, les tirs des francs-tireurs sur la route de l’Aéroport international de Beyrouth et le saccage du ministère du Travail, à la lumière des informations recueillies auprès des services de sécurité, des instances et des autorités concernées. Contacté par L’Orient-Le Jour, le ministre de l’Environnement Farès Boueiz a indiqué que l’objectif de la séance était de passer en revue les incidents de jeudi et de déterminer les responsabilités à la lumière du prérapport qui va être soumis au Conseil des ministres. Les ministres évoqueront également l’affaire du décret sur la baisse du prix du bidon d’essence qui n’a pas été immédiatement appliqué la semaine dernière, a-t-il indiqué. Ghosn met en garde Le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a indiqué de son côté que le Premier ministre Rafic Hariri l’avait contacté vendredi pour l’ouverture d’un dialogue responsable, dans le but de trouver des solutions rapides aux différents problèmes. Dans un entretien accordé à l’agence al-Markaziya, M. Ghosn a mis l’accent sur le fait qu’il n’y avait pas eu de dérapage au niveau de la centrale syndicale jeudi dernier. « Les principaux points de rassemblement étaient sous le contrôle de la CGTL », a-t-il indiqué. « Certains affirment que le mouvement a échappé au contrôle de ses organisateurs, ce qui est faux », a-t-il ajouté, précisant que « la manifestation de Hay el-Sellom s’était formée spontanément, exprimant une frustration sociale et économique vécue et ressentie par les habitants de ce quartier ». Le président de la CGTL a par ailleurs mis en garde contre « une expansion du phénomène Hay el-Sellom à d’autres régions du Liban si la crise socio-économique vient à empirer et demeure sans solutions, parce que la pauvreté et la famine touchent la quasi-totalité des Libanais ». 100 000 dollars de pertes, 50 arrestations 100 000 dollars. C’est le montant des pertes enregistrées au niveau du système informatique à la suite du saccage du ministère du Travail jeudi soir, selon le ministère du Développement administratif. Lequel s’est voulu rassurant, précisant que l’ensemble du système a prouvé son efficacité puisque les données enregistrées dans le réseau – en l’occurrence les formalités des citoyens – ont été sauvegardées. Le directeur de l’informatisation au sein du ministère, l’ingénieur Abdo Chalhoub, a inspecté les dégâts au siège du ministère du Travail. M. Chalhoub a indiqué dans son rapport que le réseau informatique avait été détruit et brûlé au premier étage du bâtiment, et que 22 ordinateurs, 10 imprimantes, 22 UPS avaient été brûlés ou volés. Sur le plan sécuritaire et judiciaire, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire, le magistrat Jean Fahed, a poursuivi son enquête relative aux incidents de la banlieue sud, en collaboration avec le responsable de la Police militaire, le général Nabil el-Ghafari, et du commissaire adjoint du gouvernement, le magistrat Raif Ramadan. Les trois hommes ont examiné les dépositions de 130 personnes interpellées pour les besoins de l’enquête. À la lumière des résultats de ces interrogatoires, le juge Fahed a décidé d’arrêter 50 personnes qui avaient avoué avoir participé aux actes de vandalisme. Par ailleurs, sept personnes ont été placées aux arrêts au ministère de la Défense à Yarzé : certaines d’entre elles ont participé, selon l’armée, au pillage et à la destruction du ministère du Travail, tandis que les autres ont été arrêtées par les services de renseignements de l’armée. L’une d’elles, Mohammed Hassan Youssef, a avoué avoir jeté une grenade sur une patrouille des commandos de l’armée à Ouzaï, sur la route de l’Aéroport international de Beyrouth. Dix militaires avaient été blessés. Mohammed Youssef a été déféré devant les autorités concernés. Avalanche de réactions L’incident de Hay el-Sellom a continué à susciter des réactions durant le week-end. Le ministre de la Défense Mahmoud Hammoud a précisé que l’armée assurait le maintien de la sécurité conformément aux décisions du pouvoir politique. M. Hammoud a plaidé en faveur du droit de manifester, mais dans le respect des lois en vigueur, notamment celles relatives à la défense d’agresser les forces de sécurité et les institutions et de porter atteinte à la stabilité. Le député Michel Pharaon a appelé à l’ouverture d’une enquête sur les dessous de la manifestation de jeudi dernier, estimant que « l’armée, la sécurité et la stabilité sont des lignes rouges ». M. Pharaon s’est étonné de « la volonté de certains manifestants de recourir, intentionnellement ou pas, à des actes étranges qui portent atteinte, de manière essentielle, au droit constitutionnel qu’est la liberté d’expression ». Il s’est par ailleurs demandé « pourquoi la brigade antiémeute n’avait pas été mobilisée pour assurer un cordon de sécurité à Hay el-Sellom, dans le but d’empêcher de mêler directement l’armée aux politiques de la rue », appelant enfin à « un dialogue entre le gouvernement et les responsables syndicaux sur les questions essentielles » et à la « création d’un comité d’urgence socio-économique pour suivre la situation qui se dégrade en raison de la paralysie du gouvernement ».
Le calme est revenu depuis vendredi soir à Hay el-Sellom, mais l’agitation a gagné les milieux politiques. En effet, les contacts se sont intensifiés durant le week-end entre les différents pôles politiques et ont favorisé la tenue d’une séance extraordinaire du Conseil des ministres aujourd’hui lundi, qui sera tout particulièrement consacrée aux incidents survenus jeudi...