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Actualités - CHRONOLOGIE

Akkar : une occasion pour des retrouvailles (Photo)

Les routes du Akkar, généralement désertes, sont particulièrement fréquentées en ce dimanche 30 mai et certains villages connaissent des embouteillages inhabituels. L’échéance municipale dans ce caza du Liban-Nord se déroule dans un climat curieusement chaleureux. Et pour cause : les élections constituent pour beaucoup de familles installées à Beyrouth et dans sa banlieue l’occasion d’heureuses retrouvailles. Les Akkariotes sont nombreux, à être venus pour exercer leur droit de vote. Rien d’étonnant à cela et le taux de participation se situe autour de 60 % dans certains villages dépassant les 70 % dans d’autres. Mais dans les 154 villages du Akkar, la bataille électorale revêt essentiellement un caractère familial. Les enjeux politiques sont presque inexistants dans ce caza qui compte près de 200 000 électeurs. Une ambiance fébrile mais bon enfant règne dans la plupart des localités et ce n’est que dans le périmètre des bureaux de vote qu’une certaine tension est perceptible, alimentée surtout par l’exubérance des délégués. Aucun incident majeur n’a été signalé à l’exception d’un seul, à Bakiite, évoqué en soirée par le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, dans sa conférence de presse. Dans ce village, une altercation entre des candidats rivaux a dégénéré et a porté l’armée et les forces de sécurité à intervenir. Les belligérants ont été interpellés. À Kfartoune, situé à la frontière avec la Syrie, la consultation a un goût de fête champêtre. Le bureau de vote est installé sous un arbre, qui protège mal les fonctionnaires chargés de veiller au bon déroulement de l’opération électorale du soleil de plomb qui rend la chaleur insupportable. Un isoloir de fortune a été mis en place. Malgré tout, le chef du bureau de vote et son adjoint veillent quand même au respect des règles de vote. À Halba, chef-lieu du caza, l’ambiance est beaucoup plus sérieuse. Elle est surtout survoltée. Dans cette ville qui compte 6 177 électeurs, plus de 3 000 personnes avaient voté en fin de journée pour un conseil municipal formé de 15 membres. Ici, trois listes croisent le fer, dont une seule complète, celle de « l’unité des fils de Halba » présidée par l’ancien président de la municipalité, Abdel Hamid Halabi, et soutenue par le parti Baas. « La liste de la décision de Halba » est, elle, appuyée par le Parti communiste et une troisième formation, « la liste de la solidarité et du développement », sans couleur politique déterminée, est formée des principales familles de la ville. Celle-ci est considérée pour deux raisons comme étant favorite : elle bénéficie de l’appui des familles et son élection permettra, selon ses partisans, de briser l’hégémonie politique exercée sur le conseil municipal de la ville par la Syrie, à travers le parti Baas. Dans cette bourgade, on refuse de parler de pressions politiques devant favoriser l’élection de telle ou telle autre liste. Le panachage est pratiqué, mais à une échelle réduite. La liste du président sortant du conseil municipal semble en perte de vitesse, surtout que des procès lui ont été intentés par des habitants du village. Dans le village de Halba, c’est la guerre des cousins : les trois listes rivales comprennent des membres de mêmes familles. À Kobeyate où trois listes briguent les 18 sièges du Conseil municipal, l’ambiance est beaucoup plus tendue. Des tracts et des contre-tracts truqués, déformant un communiqué électoral publié par « la liste de Kobeyate 2004 », (soutenue par l’ancien ministre Fawzi Hobeiche) pour lui donner un ton diffamatoire, ont mis en émoi les habitants du village. Petits et grands ne parlaient que de cet événement qui a poussé les membres de la liste du dévelopement de Kobeyate, appuyée par le député Mikhaël Daher, à porter plainte auprès des autorités judiciaires. La troisième liste en lice est celle de l’opposition.
Les routes du Akkar, généralement désertes, sont particulièrement fréquentées en ce dimanche 30 mai et certains villages connaissent des embouteillages inhabituels. L’échéance municipale dans ce caza du Liban-Nord se déroule dans un climat curieusement chaleureux. Et pour cause : les élections constituent pour beaucoup de familles installées à Beyrouth et dans sa banlieue...