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Chacune à sa façon, Nayla Moawad et Sethrida Geagea ont installé le politique au cœur du scrutin Dans les cazas de Zghorta et de Bécharré, une affaire de femmes (Photo)

Nayla Moawad et Sethrida Geagea. L’une avait pour but d’installer l’État de droit dans le caza de Zghorta, et d’en finir avec le clientélisme ; l’autre de rappeler que la libération de Samir Geagea et la reconnaissance de la cause qu’il défend vont de pair avec le développement de Bécharré. L’une affrontait l’omnipotent Sleimane Frangié ; l’autre une troïka parlementaire formée de Gebrane Tok, Kabalan Issa el-Khoury et Nader Succar. Les deux femmes croisaient chacune le fer, par le truchement des listes qu’elles parrainaient, avec des rivaux appuyés par des hommes-lige du régime syrien. L’une, qui a commencé par être la veuve d’un chef de l’État assassiné et qui est vite devenue l’égérie de l’opposition parlementaire et extraparlementaire, n’a plus rien à prouver sur l’échiquier politique ; l’autre, qui jusqu’à hier était seulement l’épouse du plus célèbre prisonnier politique, a joué et gagné une légitimité personnelle tout aussi politique. L’une et l’autre sont archipopulaires. L’une, dont la stature nationale a acquis une ampleur nouvelle depuis l’annonce, il y a quelques mois, de sa candidature-choc à la présidence de la République, doit toujours batailler fort, qu’il s’agisse de législatives ou de municipales, pour consolider et blinder son zaïmat local ; l’autre, prophète en son caza, a encore tout à prouver sur le plan national. Nayla Moawad, avec toute l’expérience qui est désormais la sienne, a joué un gros pari : prouver que les Zghortiotes sont capables de penser à autre chose qu’aux seuls services dont ils pourraient bénéficier, qu’ils sont capables de préférer le droit et les principes démocratiques et les faire primer sur les vices inhérents à une préférence affichée en faveur d’une entente qui nivelle tout par le bas. Sethrida Geagea, qui fait ses débuts en politique, a joué aussi un gros pari : prouver que les Bécharriotes sont effectivement ces irréductibles Gaulois auxquels l’on ne peut rien dicter, capables de délivrer un véritable message à l’échelle nationale. La candidate à la succession d’Émile Lahoud travaillait dans un environnement particulièrement hostile ; l’icône FL était en terrain conquis. Les deux femmes ont redonné hier, chacune à sa façon, chacune avec ses moyens, chacune en fonction du niveau de difficulté qui était le sien, un peu de sourire à une opposition plurielle qui n’avait connu, depuis le 2 mai, que de très tristes déboires. Tout en installant le politique au cœur du scrutin, et en préparant le terrain, déjà, pour les législatives 2005. Ziyad MAKHOUL
Nayla Moawad et Sethrida Geagea. L’une avait pour but d’installer l’État de droit dans le caza de Zghorta, et d’en finir avec le clientélisme ; l’autre de rappeler que la libération de Samir Geagea et la reconnaissance de la cause qu’il défend vont de pair avec le développement de Bécharré. L’une affrontait l’omnipotent Sleimane Frangié ; l’autre une troïka...