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Actualités - OPINION

La croix et le croissant

Quelle image forte que celle de tous ces anonymes réunis autour de la tombe du président martyr Rafic Hariri, où l’on voit une femme tenant une bougie et, au bout d’un pendentif, la croix sur sa poitrine, ayant à ses côtés une autre femme voilée, un Coran à la main ! L’une est en train de prier et termine par un signe de croix sa prière, l’autre récite les versets coraniques avec ferveur. Quel écho plus fort que celui des cloches des églises et les appels du muezzin, pour rappeler au monde entier ce qu’est le Liban ! Cette image et les voix, qui représentent le message de Jean-Paul II, où les croyances d’Orient sont entremêlées dans un respect mutuel et sans fanatisme, ne sont-elles pas la leçon que le monde devrait retenir ? Si l’assassinat du président Hariri a pu cimenter dans une symbiose particulière le chrétien et le musulman, sa mort porte en elle la vraie semence qui devrait caractériser les peuples du Liban. Jusqu’à ce jour fatidique, nous étions, malgré le pacte de 43 et tous les pactes qui ont pu suivre (jusqu’à Taëf), des peuples de religions. En effet, même au niveau de la représentation nationale, nos députés sont élus en fonction de leur appartenance religieuse. Nous sommes toujours à la recherche de notre identité. À ce jour, nul n’a pu définir l’identité libanaise applicable à tous les citoyens, toutes religions confondues. Savoir ménager l’autre, sans nager à contre-courant, en instituant des lois qui ne heuteraient pas diverses communautés, est une gageure à tenir. Seules la tolérance de certains politiciens et hommes de religion et leur sagesse doivent permettre une cohabitation harmonieuse qui verra naître le citoyen libanais de demain. L’opportunité de la renaissance d’un Liban nouveau est, aujourd’hui plus que demain, tributaire des voix de ceux qui se font entendre depuis l’assassinat du président martyr Rafic Hariri, loyalistes et opposants confondus. Le sujet est vaste et ne se résume pas en un simple article de presse, mais il est très important, afin que nos dirigeants religieux et politiques y puisent le meilleur, pour en faire une éthique. Fouad J. TABET

Quelle image forte que celle de tous ces anonymes réunis autour de la tombe du président martyr Rafic Hariri, où l’on voit une femme tenant une bougie et, au bout d’un pendentif, la croix sur sa poitrine, ayant à ses côtés une autre femme voilée, un Coran à la main !
L’une est en train de prier et termine par un signe de croix sa prière, l’autre récite les versets coraniques...