Nouveaux heurts devant l’ambassade britannique à Téhéran

De nouveaux affrontements ont opposé hier les forces antiémeutes et les islamistes qui tentaient de prendre d’assaut l’ambassade du Royaume-Uni à Téhéran, devenue l’exutoire des Iraniens contre l’occupation de l’Irak et la « profanation » des lieux saints des chiites. Les policiers ont repoussé à plusieurs reprises à la matraque les plus durs des deux à trois cents islamistes radicaux qui essayaient de briser le cordon de sécurité déployé autour de la représentation diplomatique, et de répéter le coup fondateur de la prise de l’ambassade des États-Unis en 1979, a constaté un journaliste sur place. Les heurts ont fait plusieurs blessés légers. Un photographe iranien travaillant pour l’agence EPA a été molesté par des manifestants. À défaut de représentation diplomatique américaine en Iran, l’ambassade britannique a une nouvelle fois été la cible de jets continus de pierres et de puissants pétards. C’est la sixième fois depuis le 16 mai qu’elle attire la protestation, plus ou moins violente, des islamistes iraniens contre l’occupation de l’Irak et le déroulement de combats dans les villes saintes de Najaf et Kerbala. Certains des manifestants faisaient partie des centaines de Téhéranais qui, au sortir de la prière collective, se sont portés volontaires pour mener des opérations-suicide dans les villes saintes d’Irak contre les troupes d’occupation, à Jérusalem, mais aussi pour mettre à exécution la sentence de mort contre l’écrivain britannique Salman Rushdie. Ils répondaient à l’appel d’un « comité pour la glorification des martyrs du mouvement islamique mondial », une organisation assez obscure. Mohammed Yasser Samadi, se présentant comme le porte-parole de cette organisation, a expliqué que les opérations-suicide étaient « le seul moyen de combattre l’oppression ». Il a cependant précisé que le comité n’organiserait pas de tels attentats si le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, ne les approuvait pas.