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Actualités - CHRONOLOGIE

Le CIG avance le nom d’Allaoui pour le poste de Premier ministre irakien du futur gouvernement souverain Accrochages à Koufa et Najaf, deux journalistes japonais tués (Photo)

Deux journalistes japonais ont été tués en Irak où des combats ont repris vendredi entre Américains et miliciens chiites, alors que le Conseil intérimaire de gouvernement (CIG) irakien a coopté en son sein hier le futur Premier ministre de l’Irak, le chiite Iyad Allaoui, qui devrait être en charge après le 30 juin, date du transfert de souveraineté aux Irakiens. Shinsuke Hashida, 61 ans, un correspondant de guerre indépendant et expérimenté, et son neveu Kotaro Ogawa, 33 ans, ont été tués jeudi soir avec leur interprète irakien. Leur voiture a été touchée par une roquette antichar au sud de Bagdad. L’un des journalistes, blessé, a été achevé par les assaillants, d’après la police. Il a été retrouvé « en caleçon » avec « une balle entre les yeux », a affirmé un policier. L’équipe revenait de Samawa, ville du sud-est de l’Irak où sont basés les 550 soldats japonais. À Koufa (centre), des combats sanglants ont opposé forces américaines et miliciens du chef radical chiite Moqtada Sadr malgré la trêve proclamée 24 heures plus tôt. Ils ont fait quatre morts et 13 blessés, selon des sources hospitalières. Retranché depuis début avril à Najaf, ville sainte voisine de Koufa, le chef rebelle de 25 ans n’a pas prononcé son prêche habituel du vendredi à Koufa, mais a fustigé, dans un sermon lu en son nom, le silence des autorités religieuses chiites face aux combats. « Le dôme de la mosquée de l’imam Ali est touché et vous restez silencieux. Votre peuple est sous la botte de l’occupant et vous restez silencieux. Les lignes rouges dont vous avez parlé concernent-elles seulement les bureaux de la marjaiya ? » Telle est en effet la substance du sermon lu au nom de Moqtada Sadr. Sur al-Jazira, Moqtada Sadr s’est toutefois dit prêt à se conformer à tout ordre des dirigeants religieux du pays. Il a en revanche écarté le démantèlement de sa milice tant que les forces d’occupation n’auront pas quitté l’Irak. À Najaf, la prière s’est achevée dans la confusion avec une fusillade à la sortie nord du mausolée d’Ali, qui n’aurait pas fait de victimes. La voiture d’un représentant du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak, cheikh Saddredine al-Koubbanji, a également essuyé des tirs alors qu’il quittait le mausolée. Seize obus de mortier ont aussi été tirés sur une base américaine près de Najaf, selon la coalition. Elle a qualifié les accrochages de Koufa de violation du cessez-le-feu. Un millier de personnes ont manifesté à Bagdad pour soutenir les autorités chiites, à l’issue d’un prêche demandant une souveraineté complète pour l’Irak. Brahimi respecte la décision du CIG Concernant le futur gouvernement irakien, le Conseil de gouvernement transitoire a proposé l’un de ses membres, le chiite Iyad Allaoui – proche de la CIA –, pour le poste de Premier ministre. Washington s’est gardé de se prononcer. « Je me réjouis que M. Allaoui ait ce soutien mais nous travaillons avec l’ambassadeur Lakhdar Brahimi et il est celui dont nous attendons l’avis », a déclaré le secrétaire d’État Colin Powell. Selon un porte-parole qui a reconnu que les Nations unies avaient été prises de court, M. Brahimi « respecte » la proposition du Conseil de gouvernement transitoire. Le président russe Vladimir Poutine et son homologue égyptien Hosni Moubarak ont de leur côté réclamé une résolution de l’Onu qui donne une « réelle souveraineté » aux Irakiens et ne pérennise pas la présence étrangère – sans évoquer toutefois l’idée d’une date butoir au départ des troupes coalisées, défendue par la France et la Chine mais rejetée par l’Allemagne et le Mexique. Vladimir Poutine s’est aussi entretenu par téléphone avec le président américain George W. Bush. Les deux dirigeants sont prêts à « travailler ensemble » pour faire adopter une résolution, selon Washington. Bush assure une « pleine souveraineté » aux Irakiens Les 500 soldats danois déployés en Irak resteront après le 30 juin « aussi longtemps que le décidera le gouvernement » intérimaire, a annoncé le Premier ministre danois après une rencontre avec M. Bush. Le président américain a de son côté cherché à rassurer ses interlocuteurs internationaux en affirmant que le futur gouvernement irakien bénéficierait d’une « pleine souveraineté » après le 30 juin. Il a également fait état de progrès dans les discussions concernant le projet de résolution. Le président français s’est pour sa part livré hier à une nouvelle charge contre l’unilatéralisme qui, selon lui, conduit à une « impasse », sans citer les États-Unis, mais dans une allusion claire à leurs différences sur l’Irak. La France remonte au créneau Depuis quelques jours déjà, la France est remontée au créneau cette semaine, insistant pour que l’Irak retrouve au plus vite sa souveraineté de peur qu’il n’entraîne tout le Moyen-Orient dans une spirale de violence. Jeudi, le président Chirac s’était ainsi déjà fait plus pressant sur la nécessité d’amender un projet de résolution américano-britannique au Conseil de sécurité de l’Onu transférant la souveraineté des forces d’occupation à un nouveau gouvernement irakien au 30 juin. Après avoir accueilli ce texte comme une « bonne base de discussion » lors d’une conversation téléphonique avec le président George W. Bush, le président français a insisté pour «sérieusement l’améliorer ». Et, dans une conférence de presse au Guatemala, il avait détaillé les points du contentieux. La résolution doit fixer le principe selon lequel le futur gouvernement intérimaire irakien « doit avoir une capacité de décision sur l’engagement de ses propres forces et sur les opérations majeures de la force multinationale », a-t-il déclaré. « La résolution doit prévoir que le gouvernement intérimaire exercera une souveraineté entière dans tous les domaines, politique, économique, sécuritaire, judiciaire, diplomatique, et qu’il aura notamment le contrôle des ressources naturelles de l’Irak », a encore souligné Jacques Chirac. Hier, le ministre allemand des Affaires étrangères, Joshka Fischer, a d’ailleurs déclaré dans un entretien à un quotidien allemand que l’étendue du contrôle des ressources naturelles par le futur gouvernement irakien, notamment des revenus tirés du pétrole, doit être précisée dans le projet de résolution. Trou noir Si les Irakiens n’ont pas la conviction que leur pays est redevenu souverain, a-t-il prévenu, « la situation ne pourra que se détériorer davantage ». Le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier avait déjà qualifié l’Irak de « trou noir qui est en train d’aspirer le Moyen-Orient et, au-delà, le monde ». Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques, constate, « aussi bien à Paris qu’à Berlin », la crainte que « les Anglais et surtout les Américains » ne veuillent faire « une dévolution du pouvoir en trompe-l’œil qui ne change pas réellement la situation sur le terrain ». « Il y a une volonté française et allemande de réconciliation, mais il y a en même temps dans les deux capitales une très grande inquiétude (...) par rapport à ce qui est perçu comme un autisme américain », a-t-il ajouté. Les Français et les Allemands « essayent au maximum d’arrondir les angles, mais cela ne peut pas aller jusqu’à accepter des solutions qui ne vont pas dans le bon sens ». Pour deux tiers des Américains, la coalition est enlisée en Irak Environ deux tiers des Américains considèrent que la coalition est enlisée en Irak, et près de 60 % que leur président George W. Bush n’a pas de plan pour s’en sortir, selon un sondage Washington Post-ABC publié hier. Seules 33 % des personnes interrogées du 20 au 23 mai pensent que soixante-cinq pour cent des 1 005 personnes interrogées du 20 au 23 mai pensent que des progrès ont été accomplis en Irak. 67 % des sondés se disent inquiets au sujet de l’Irak. Et ils ne sont plus que 41 % à être fiers de ce qui s’y passe, contre 53 % en mars 2003 au début de la guerre. En conséquence, la cote de popularité du président Bush a basculé : 50 % des personnes interrogées ne sont pas satisfaites de son travail en tant que président, contre 48 % qui lui délivrent un satisfecit. Il y a un mois, ces taux étaient respectivement de 47 % et 51 %. Une équipe de NBC relâchée après avoir été kidnappée à Falloujah Une équipe de la chaîne de télévision américaine NBC a été relâchée hier après avoir été enlevée durant plus de 48 dans la ville sunnite de Falloujah, à 50 km à l’ouest de Bagdad, a indiqué la coalition conduite par les États-Unis. Les quatre personnes, trois correspondants de NBC et un journaliste irakien indépendant, ont été enlevés par un petit groupe d’Irakiens armés mardi à Falloujah, a indiqué NBC dans un communiqué. Elles ont été relâchées saines et sauves à l’issue de négociations entre un groupe local et la Brigade de Falloujah, formée d’anciens membres de l’armée irakienne chargés de la sécurité dans la ville, a déclaré le commandant T.V. Johnson, porte-parole de la 1re force expéditionnaire des Marines. La douane jordanienne bloque des camions de déchets irakiens après la découverte de radioactivité La douane jordanienne a bloqué à la frontière irakienne plusieurs camions transportant des déchets après la mise en évidence de traces de radioactivité dans l’un d’entre eux, a rapporté hier le journal progouvernemental al-Raï. L’un des camions transportait « environ 40 tonnes de déchets, auxquels étaient mélangés des matériaux radioactifs », a précisé le journal, citant des sources d’experts. Les douaniers du « poste-frontière de Karama ont passé au crible les camions au moyen d’appareils électroniques et ont réussi à détecter des traces d’uranium enrichi », à la radioactivité bien plus élevée que le niveau toléré, selon le journal. Al-Raï n’a pas précisé le nombre de camions interceptés, mais a indiqué que plusieurs camions avaient été renvoyés en Irak. Un médecin irakien grièvement blessé à Bagdad hospitalisé à Jérusalem Un médecin irakien grièvement blessé il y a quelques jours dans un attentat à Bagdad a été hospitalisé hier à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem-Ouest, a-t-on appris auprès de cet établissement. « Il est grièvement blessé aux yeux et a été admis au département d’ophtalmologie de l’hôpital », a indiqué la porte-parole, Yaël Bossem Levy. La Corée du Sud envoie une mission militaire en Irak La Corée du Sud enverra une mission militaire dans le nord de l’Irak dimanche pour finaliser les plans de déploiement du contingent sud-coréen dans la région, a annoncé vendredi le ministère de la Défense. Le gouvernement sud-coréen a choisi de déployer les 3 600 hommes qu’il a accepté d’envoyer en Irak à Erbil, dans la région kurde autonome du nord de l’Irak, où ils se consacreront à l’aide et à des travaux de reconstruction. La mission sud-coréenne, qui sera composée de 12 membres, rencontrera des responsables kurdes et militaires américains pendant les neuf jours de son séjour en Irak pour discuter des détails pour le déploiement des troupes, a déclaré à la presse le ministre de la Défense Nam Dae-Yeon.
Deux journalistes japonais ont été tués en Irak où des combats ont repris vendredi entre Américains et miliciens chiites, alors que le Conseil intérimaire de gouvernement (CIG) irakien a coopté en son sein hier le futur Premier ministre de l’Irak, le chiite Iyad Allaoui, qui devrait être en charge après le 30 juin, date du transfert de souveraineté aux Irakiens.
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