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Actualités - CHRONOLOGIE

Terrorisme - Londres s’oppose à la demande d’extradition US en cas de menace de peine de mort Le sort judiciaire d’Abou Hamza suscite un début de polémique en Grande-Bretagne (Photo)

Le sort d’Abou Hamza suscitait un début de polémique hier en Grande-Bretagne, des représentants modérés de la communauté musulmane doutant d’un procès équitable aux États-Unis, et Londres s’opposant à la demande d’extradition américaine en cas de menace de peine de mort. « Nous savons tous qu’il est nécessaire de parvenir à un accord sur cette extradition, et cela signifie qu’il y doit y avoir un engagement (de Washington) selon lequel, quelle que soit la peine prononcée, ce ne sera pas la peine de mort », a déclaré le ministre britannique de l’Intérieur, David Blunkett. Si les procédures d’extradition prennent en général trois ou quatre ans, selon les propres termes du ministre hier, celui-ci s’est cependant engagé à tout faire pour que ce dossier « soit réglé en quelques semaines ». De leur côté, de nombreux musulmans, y compris parmi les plus modérés, doutaient hier de la possibilité pour l’ancien imam de la mosquée de Finsbury Park, au nord de Londres, de disposer d’un procès équitable de l’autre côté de l’Atlantique. « Abou Hamza a été en partie diabolisé », s’inquiétait Iqbal Sacranie, le pourtant très modéré secrétaire général du Conseil musulman de Grande-Bretagne. « Nous assistons en fait au cas d’une personne utilisée pour diaboliser l’ensemble de la communauté musulmane et maintenant, nous avons en plus le sentiment que cette personne est utilisée pour priver de ses droits une communauté entière », s’est insurgé M. Sacranie. Abou Hamza al-Masri, 46 ans, connu pour avoir notamment qualifié Oussama Ben Laden de « type bien » et comparé George W. Bush à Gengis Khan, a été arrêté jeudi matin par les autorités britanniques, à la suite d’une demande d’extradition américaine pour des faits de terrorisme. M. Hamza « est seulement coupable parce qu’il est musulman et parce qu’il s’oppose à la politique étrangère américaine et britannique », a également accusé Omar Mohammed Bakri, le chef d’el-Mouhadjiroun, un groupe fondamentaliste musulman basé à Londres. Critiqué par une large partie de la presse pour l’incapacité de la justice britannique à se saisir elle-même du dossier Abou Hamza, le ministre de l’Intérieur David Blunkett s’était plus tôt dans la matinée défendu de tout laxisme. « Si nous avions eu une preuve dans ce pays d’un crime commis ici, alors bien sûr nous aurions pris les mesures nécessaires », avait assuré M. Blunkett à la BBC Radio, soulignant que les écoutes téléphoniques à la base de l’inculpation de M. Hamza pour une prise d’otages au Yémen en 1998 « ne seraient pas recevables devant un tribunal britannique ». Regrettant visiblement de ne pas disposer de la même marge de manœuvre que les autorités américaines en la matière, le ministre britannique a cependant souligné que la question de la recevabilité de telles preuves était actuellement à l’étude en Grande-Bretagne et qu’il espérait pouvoir rendre ses conclusions sur ce thème d’ici à l’automne 2004. Si la justice britannique n’a jamais formellement inculpé Abou Hamza pour un quelconque délit, le gouvernement de Tony Blair avait cependant entamé une procédure en avril 2003, destinée à priver l’imam radical de son passeport britannique. Fin avril, l’examen de l’appel déposé par l’ancien imam de Finsbury Park avait cependant été reporté au 10 janvier 2005 par la justice britannique. L’islamiste turc Metin Kaplan est à Cologne, affirme son avocat L’islamiste turc Metin Kaplan, dit le « Calife de Cologne », qui fait l’objet d’une procédure d’expulsion vers la Turquie, se trouve toujours à Cologne (ouest de l’Allemagne), a affirmé hier son avocate, au lendemain de la levée d’un mandat d’arrêt à l’encontre de son client. Accusé d’avoir voulu commettre un attentat en 1988 en Turquie, Kaplan se présentera en début de semaine prochaine à la police allemande conformément à ses obligations, a déclaré l’avocate Ingeborg Naumann à l’agence de presse allemande DPA. La police de Cologne avait annoncé jeudi soir avoir cessé de rechercher l’islamiste réclamé par Ankara, qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt pendant moins de 24 heures. Le mandat a été levé après que le tribunal administratif de Cologne, saisi par l’avocate de M. Kaplan, a jugé en référé que l’islamiste ne pouvait être expulsé dans les deux prochains mois. Des « menaces graves » pèseraient sur la visite de Bush en Italie De « graves menaces » concernant la sécurité et l’ordre public pèsent sur la visite que le président américain George W. Bush doit effectuer les 4 et 5 juin en Italie, a affirmé hier le ministre italien de l’Intérieur Giuseppe Pisanu. M. Pisanu semblait faire allusion aux risques de violences lors des manifestations prévues à l’occasion de la visite du président américain et de heurts avec les forces de l’ordre provoqués par des groupuscules anarchistes d’extrême gauche. « Je veux qu’il soit bien clair pour tous que nous ne laisserons aucun espace à la violence », a-t-il affirmé. Les autorités italiennes n’ont pas dévoilé le dispositif de sécurité prévu, mais selon la presse, quelque 10 000 hommes y participeront, côté italien, sans compter les Américains, dont plusieurs dizaines sont à pied d’œuvre depuis plusieurs semaines à Rome. Les États-Unis et l’UE signent un accord pour le transfert d’informations sur les passagers aériens Washington et Bruxelles ont signé un accord prévoyant le transfert aux autorités américaines, par les compagnies aériennes, d’informations privées concernant leurs passagers sur des vols à destination des États-Unis, a annoncé hier le département américain de la Sécurité intérieure. Cet accord permet à l’Administration américaine des douanes et de la protection des frontières (CBP) d’obtenir les informations relatives à tous les passagers (« Passager Name Record ») à bord des avions se rendant aux États-Unis, précise le ministère dans un communiqué. Bien que les compagnies aériennes fournissent déjà ces données aux autorités américaines depuis mars 2003, cet accord établit la base juridique pour que de telles informations confidentielles soient collectées et transférées, conformément aux législations américaine et de la Communauté européenne. Cet accord, paraphé malgré l’opposition du Parlement européen qui avait demandé d’attendre l’avis de la Cour de justice, restera en vigueur trois ans et demi. Des renégociations doivent débuter un an avant son expiration.
Le sort d’Abou Hamza suscitait un début de polémique hier en Grande-Bretagne, des représentants modérés de la communauté musulmane doutant d’un procès équitable aux États-Unis, et Londres s’opposant à la demande d’extradition américaine en cas de menace de peine de mort. « Nous savons tous qu’il est nécessaire de parvenir à un accord sur cette extradition, et...