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Actualités - CHRONOLOGIE

P-O - Le Premier ministre israélien présentera demain au gouvernement l’option de l’évacuation graduelle Plan de retrait : Sharon renonce au compromis (Photo)

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a causé la surprise hier sur le dossier du retrait de la bande de Gaza en renonçant à une solution de compromis d’évacuer seulement à ce stade trois des vingt-trois colonies. Option à laquelle il semblait s’être résigné jeudi, mais sur laquelle il a réalisé qu’il n’avait pas de majorité au sein du cabinet. Hier, il a donc décidé de présenter dimanche à un gouvernement dont il n’est pas assuré du soutien son plan de retrait par étapes de la bande de Gaza. Toutefois, Ariel Sharon ne devrait pas demander un vote du cabinet sur son plan, a rapporté la télévision publique israélienne. Plusieurs ministres proches du Premier ministre ont d’ailleurs pressé hier Sharon de renoncer à un vote demain, selon cette source. En vue de la réunion, le secrétaire du gouvernement a transmis aux ministres les détails du « plan de séparation » en quatre étapes et les copies des échanges de lettres entre M. Sharon et le président américain George W. Bush du 14 avril 2004, date de la dernière rencontre Sharon-Bush à Washington. Ce plan prévoit au bout du compte le démantèlement de toutes les colonies de la bande de Gaza dont les maisons seront rasées dans le cadre d’un retrait israélien de tout le territoire sauf la zone tampon de Rafah le long de la frontière avec l’Égypte. Il prévoit en outre le démantèlement dès la seconde phase de quatre colonies isolées du nord de la Cisjordanie. M. Sharon veut exploiter le temps court qui lui reste avant la réunion de dimanche pour faire le forcing auprès de ses ministres. M. Sharon a déjà subi un revers cuisant début mai avec le rejet par son propre parti, le Likoud, lors d’un référendum, d’une première mouture du plan qui prévoyait une évacuation des 25 colonies d’un seul coup. Pour les analystes, Ariel Sharon est aujourd’hui confronté à une crise politique majeure. M. Sharon risque en effet de devoir choisir entre deux possibilités catastrophiques lors du Conseil des ministres dimanche : soit être mis en minorité par son propre cabinet en cas de vote, ce qui constituerait un nouveau revers, soit renoncer à faire adopter un plan sur lequel il a engagé sa crédibilité, notamment vis-à-vis des États-Unis. S’il perd un vote lors de la réunion du cabinet, « alors tout est possible, à commencer par la formation d’un nouveau gouvernement, et si ce n’est pas possible, alors de nouvelles élections », estime un responsable gouvernemental qui a requis l’anonymat. Une démission semblait toutefois exclue compte tenu de la personnalité de M. Sharon. La presse israélienne prédisait que M. Sharon essaierait de mettre sur pied un gouvernement d’union nationale en remplaçant deux partis de droite nationaliste et d’extrême droite par l’opposition travailliste, qui approuve un retrait total de Gaza. Il s’agirait d’une situation idéale pour M. Sharon. Le leader du Parti travailliste, Shimon Peres, y serait favorable. Mais il est douteux qu’un tel gouvernement dispose d’une majorité absolue à la Knesset (120 membres), la majorité des 40 députés du Likoud étant contre le plan de retrait. Bref, « il est vraiment dans une impasse », résume l’analyste Dan Schueftan. « S’il ne peut pas faire passer son plan, alors tôt ou tard il est fini », estime-t-il. Dans ce cas de figure, « il se peut qu’il ne démissionne pas immédiatement, mais il sera condamné ». Et ce notamment en raison du soutien accordé par Wahsington au plan de retrait. « Israël est aujourd’hui isolé » dans le monde, « à l’exception des États-Unis », explique M. Schueftan. Si M. Sharon échoue, « notre soutien stratégique le plus important, le soutien américain, partira en fumée ». Dans une carrière bien remplie, M. Sharon a survécu à des situations délicates, mais cette nouvelle crise semblait de loin la plus grave, car cette fois-ci ses adversaires sont au sein de son propre camp.
Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a causé la surprise hier sur le dossier du retrait de la bande de Gaza en renonçant à une solution de compromis d’évacuer seulement à ce stade trois des vingt-trois colonies.
Option à laquelle il semblait s’être résigné jeudi, mais sur laquelle il a réalisé qu’il n’avait pas de majorité au sein du cabinet.
Hier, il a...