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Actualités - CHRONOLOGIE

Les affrontements entre les manifestants et l’armée auraient fait sept tués et une cinquantaine de blessés Déchaînement de violence et actes de vandalisme à Hay el-Sellom, Moucharrafieh et Ouzaï (Photo)

Un calme tendu régnait hier soir dans la banlieue sud après l’intervention musclée des troupes de choc de l’armée à Moucharrafieh et sur la route de l’AIB. Le mouvement de contestation pacifique initié dans le pays par la CGTL contre la politique de taxation de l’État a sérieusement dérapé dans la banlieue sud pour opposer les manifestants à l’armée dans une confrontation sanglante qui, selon la chaîne NBN, aurait fait sept tués parmi les civils et 50 blessés. Par ailleurs, un responsable des services de sécurité a indiqué à l’AFP que 18 personnes ont été interpellées et interrogées par l’armée. Malgré les appels au calme lancés par la CGTL, le Hezbollah et Amal, les accrochages entre les manifestants et les forces de l’ordre ainsi que les actes de vandalisme se sont étendus l’après-midi pour atteindre les régions d’Ouzaï et de Chiyah. C’est ainsi que le ministère du Travail, à Moucharrafieh, a été pris d’assaut par quelque 300 jeunes qui ont commencé par désarmer les six gendarmes de faction, avant de mettre le feu aux locaux du ministère. Au moins un étage du bâtiment, qui en compte sept, semble avoir été entièrement brûlé. Quatre voitures de pompiers, soutenues par quatre jeeps, s’employaient à circonscrire l’incendie en début de soirée dans ce secteur où d’importants renforts de l’armée ont été acheminés. Une fois le calme rétabli dans le quartier, le ministre du Travail, Assaad Hardane, a inspecté les dégâts survenus dans le bâtiment. Selon plusieurs témoignages concordants, ces jeunes ont jeté des ordinateurs par les fenêtres, volé les dossiers et quitté l’immeuble après y avoir mis le feu. En outre, un fast-food dans la région de Chiyah a été pillé et détruit par un autre groupe de jeunes gens. Autre incident grave : à 17h30, sur la route de l’AIB, qui avait été coupée, comme tant d’autres artères de la banlieue sud, avec des pneus brûlés, une grenade a été lancée sur un camion de l’armée, faisant sept blessés, alors qu’auparavant dans la journée, treize militaires avaient été blessés par des jets de pierres. Au nombre des blessés figure un officier. Tout a commencé le matin, à Hay el-Sellom. L’armée a précisé dans un communiqué que des soldats, intervenus pour ouvrir les routes bloquées par les manifestants, ont tiré en l’air pour disperser les protestataires. L’armée a été contrainte de tirer sur « certains manifestants qui cherchaient à s’emparer » de véhicules militaires, tuant l’un d’eux et blessant trois autres dont un grièvement, ajoute le communiqué. Des soldats, munis de fusils d’assaut, ont tiré en l’air devant quelque 600 manifestants en colère qui leur lançaient des pierres. Un officier est tombé à terre, le visage ensanglanté, alors que des soldats casqués lançaient des pierres sur les manifestants. Selon des habitants du quartier, cités par l’AFP, des militants du Hezbollah se trouvaient sur le terrain, sans armes, et évitaient de se mêler à la foule. Après les heurts, des véhicules blindés ont pénétré dans Hay el-Sellom, que des renforts de la troupe ont quadrillé. Des manifestants ont alors bloqué, à l’aide de pneus enflammés, plusieurs artères, dont celle menant à l’AIB. Des journalistes ont été également pris à partie, parmi eux Georges Hourani, reporter au quotidien al-Balad. De nombreux contacts ont été effectués tout au long de l’après-midi, pour tenter de rétablir l’ordre dans la banlieue sud. Le secrétaire général de la CGTL, Ghassan Ghosn, s’est ainsi rendu sur les lieux pour entamer des négociations avec l’armée, en présence des notables de la région et des représentants des partis influents (Hezbollah et Amal). Dans un communiqué publié l’après-midi, la centrale syndicale a demandé aux manifestants de mettre un terme au mouvement de protestation et de recourir à des moyens d’expression plus pacifiques. Rien n’y a fait, et la situation semblait effectivement échapper au contrôle de toutes les parties. À la tombée de la nuit toutefois, l’armée avait renforcé son dispositif autour de la banlieue sud et des patrouilles accompagnées de paniers à salade sillonnaient les rues de la capitale.
Un calme tendu régnait hier soir dans la banlieue sud après l’intervention musclée des troupes de choc de l’armée à Moucharrafieh et sur la route de l’AIB.
Le mouvement de contestation pacifique initié dans le pays par la CGTL contre la politique de taxation de l’État a sérieusement dérapé dans la banlieue sud pour opposer les manifestants à l’armée dans une...