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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Cinéma pas mort Qui a dit que le cinéma est mort au Liban ? Qui a dit que Hollywood demeure la capitale du cinéma mondial ? Faudrait regarder un peu du côté de chez nous, regarder nos chères élections municipales, pour avoir une petite idée de nos talents en matière de scénario, de mise en scène et même en production. Le scénario ? Simple : un ignard corrompu issu d’une famille enracinée dans une politique pourrie. Ou même mieux encore ! Des personnes issues de la même famille qui se présentent l’une contre l’autre, en se menant une bataille très honorable, et que le meilleur gagne ! La mise en scène est simple : on ressuscite les morts, des acteurs (incarnant le citoyen libanais) viennent de je ne sais où voter pour nous, et le plus drôle, c’est qu’ils tendent fièrement nos cartes électorales... Y a encore pire. Mais je me retiens, car ça gâterait le suspense des spectateurs... Pour la production : plus t’es friqué, plus le budget est haut et plus le film est une superproduction. On achète des voix, on soudoie les taquineurs, et c’est comme ça que l’on s’approprie le titre de producteur. Quand aux effets spéciaux, c’est à faire rougir les plus grands graphistes, animateurs et même prestidigitateurs qui eussent existé : on tabasse les fouineurs, on arrête les assoiffés de démocratie (ils disparaissent tout simplement). Et pour finalement vous couper le souffle, les urnes disparaissent comme par magie. Et vous osez dire encore qu’au Liban y a pas de cinéma ? En tout cas, ce ne sont pas les scénarios qui manquent. Mais en attendant, silence ! On tourne. Lili MATTA – Californie 29 mai 1453, souvenez-vous de Byzance... Le 29 mai 1453, la chute de Constantinople (aujourd’hui Istanbul) aux mains des Turcs marquait la fin d’un empire chrétien de 1123 ans d’existence. Le fait que son passé soit, en général, mal connu est l’une des grandes injustices de l’histoire. Romain à sa fondation, cet empire fut en fait hellène de culture et de langue. L’essentiel de son socle géographique fut la Grèce actuelle et l’Anatolie. À sa grande extension, il s’étendit de l’Euphrate à l’Espagne et sur les deux rives de la Méditerranée. Après s’être battu, tout au long de son existence, contre un grand nombre d’invasions barbares et autres, venus de tous côtés, il les marqua souvent de son sceau civilisateur, voire les assimila. Son mérite fut de garder le dépôt de la culture classique pour la transmettre à la Renaissance, mais aussi de conserver, de codifier, de répandre, d’approfondir et d’épurer la foi chrétienne originale. Le grand coup lui vint en 1204 lors de la IVe croisade, déviée de son objectif, menée par les intérêts mercantiles de Venise et anathémisée par le pape Innocent III. Sa chute, le 29 mai 1453, est une date noire dans l’histoire de la chrétienté. Elle marque aussi l’éclipse de l’hellénisme jusqu’à la révolution grecque de 1821. Pierre A. GEORGIOU Commencer par soi-même Je comprends très bien ce que Leila Mezher vit actuellement, et je lui souhaite bon courage pour la suite, car je suis passée par les mêmes étapes quand je suis arrivée à Paris il y a quelques années, et ce n’était pas évident. Mais je ne vois pas en quoi la dignité est perdue. Si on fait les examens médicaux, c’est pour notre bien, et si la loi en France oblige les citoyens (français et étrangers) de passer chaque année un examen médical pour s’assurer qu’ils sont en bonne santé, c’est afin d’agir s’il y a un problème et d’éviter les catastrophes. En tout respect, faire la queue pour aller dans un service public est une preuve de civilité. Avoir un numéro, c’est être sûr que notre tour va arriver. Je pose une question à Leila Mezher : est-ce qu’elle a été un jour obligée d’aller dans un service public au Liban pour y accomplir une formalité ? S’est-elle rendue dans un ministère pour y faire certifier des documents sans un piston ? S’en est-elle sortie en moins d’une demi-journée avant que les guichets ne ferment et qu’elle ne soit obligée de revenir le lendemain, et encore, en espérant qu’elle aura un tour ? Faire la queue n’est pas une honte, au contraire, ça facilite la vie à tout le monde, les fonctionnaires et les citoyens. On entend toujours dire que l’un des charmes du Liban, c’est son anarchie. C’est faux. Arrêtons de délirer. Il faut essayer de corriger tout ce b... en commençant par soi-même. M.I. – Paris Témoins «On a vidé leur sang, desséché leur plume.» (Fifi Aboudib, «Témoins», L’Orient-Le Jour du 8 mai). N’ayez crainte, madame, qu’ils soient journalistes, résistants de l’image ou simples citoyens, ils ne sont pas morts pour rien puisqu’ils ont tracé le chemin ; on n’a pas tué leurs paroles car d’autres les ont reprises et après eux encore d’autres viendront pour grossir les rangs de ceux qui s’opposent, et le silence ne sera là que le temps de la réflexion. Jacqueline Petmezakis L’amour – absent – du Liban La majorité des lettres figurant au courrier de cette semaine vient de l’étranger. De Paris, de la République dominicaine et de Californie, ce qui est extraordinaire, c’est la variété des vécus dont ces lettres sont le reflet. On y retrouve le déchirement du départ dont certains continuent de faire l’expérience, ou la permanence de la désillusion qui les a conduits à s’expatrier, ou encore la nostalgie qui les envahit et les pousse à vouloir goûter à nouveau à l’ivresse du Liban. Ce qui frappe dans certains courriers, c’est la férocité avec laquelle le Liban est critiqué. Il y a là une blessure toujours béante. Il nous manque, en tant que peuple, d’être éduqués à l’amour du Liban et de faire la part des choses. De l’étranger toujours, une lectrice redit son écœurement de voir le même « cinéma » se reproduire à l’occasion des échéances municipales. Oui, c’est petit à petit que la conscience politique d’un peuple se forme, et c’est un travail qui doit être repris de génération en génération. Il faut tenir compte des obstacles extraordinaires à laquelle cette conscience se heurte aujourd’hui, souvent faute de mémoire, faute d’histoire. Fady NOUN Retour au pays natal, grâce à « L’Orient-Le Jour » Chers amis de L’Orient-Le Jour, Je suis l’un de vos lecteurs dévoué. J’ai toujours maintenu vivant le lien avec la patrie grâce à la lecture de votre journal qui nous offre un service très apprécié. Je vous écris ce mot pour vous remercier de permettre à la diaspora libanaise de rester en contact avec la mère-patrie et pour vous annoncer que grâce à vos articles, vous nous avez encouragés à faire un effort pour renouer les liens ancestraux avec notre terre chérie. Je suis membre de l’association Dominico Libanéses Inc., vivant en République dominicaine. Après avoir beaucoup lu et entendu nos représentants religieux et politiques lancer des appels en faveur du maintien de nos liens avec la patrie, nous avons décidé de faire notre part de travail en ce sens. L’association a songé, cette année, à organiser un voyage au Liban aux membres et descendants de Libanais vivant en République dominicaine. Malgré tous les revers économiques dont nous avons souffert ici, malgré la dévaluation de la monnaie, malgré toutes les entraves économiques qu’un voyage si lointain a pu rencontrer, nous avons réussi à former un groupe important de quelque 75 personnes. Pour nous, c’est un premier succès que nous devons au travail acharné des membres de l’association, en particulier de nos président et vice-président. Nous apprécierons beaucoup que notre expérience en ce sens soit connue. Étant donné que L’Orient-Le Jour a un public très nombreux dans le monde et que beaucoup de vos lecteurs songent souvent à retrouver leur cher Liban, ne fût-ce que momentanément, je pense que c’est une occasion pour nous tous de pouvoir conjuguer et unir notre inspiration à votre expérience. Ramy MAKHLOUF – Asociación Dominico Libanéses Inc. Ya beck... Afin de ne pas laisser les Libanais de France mourir dans l’ignorance, nous aimerions poser quelques questions aux idoles médiatiques de la politique libanaise qui ont tout emprunté aux dieux de l’Olympe sauf le respect qu’on aurait dû leur devoir... En France, nous ne sommes pas des nuls ; ni des nantis non plus. Nous avons quitté nos familles, nos maisons, nos racines pour survivre, fuyant une guerre (imposée), des massacres fractricides commandités par ces mêmes politiciens (d’aujourd’hui et d’hier avec seuls les prénoms qui ont changé, et encore...) qui continuent à s’imposer pour asseoir davantage leur pouvoir et concéder à leur opulence le droit d’engendrer des monstres, et à leur fortune d’enfanter dans la paillardise laissant le soin aux miséreux de se draper de leurs haillons, rampant à leurs portes, serviles et démunis. Qu’importe les raisons ! De quel droit a-t-on chassé des centaines de milliers de Libanais de leur terre, de leur foyer, de leur pays, les remplaçant par des centaines de milliers d’étrangers ? De quel droit cherche-t-on par tous les moyens à mettre des bâtons dans les roues de ces familles libanaises qui, au prix de mille et un sacrifices, rêvent d’un illusoire retour à leur patrie, ne serait-ce que pour quelques semaines, le temps de distribuer quelques baisers à une vieille tante ou à un oncle agonisant ? De quel droit leur impose-t-on le renouvellement de leur passeport à 300 $ et un billet d’avion avec sa seigneurie la Middle East avec ses privilèges et ses monopoles à 1 000 $ le billet ? De quel droit a-t-on imposé même aux scolaires et aux étudiants de payer 300 $ le renouvellement du passeport lorsqu’il était gratuit jusqu’à présent (à titre d’exemple, un passeport français valable 10 ans revient à 70 $). Je vous relate l’exemple d’une famille de trois enfants avec père, mère et belle-mère infirme qui ne peut se permettre de voyager que sur un vol direct, à savoir la MEA, détentrice du monopole. Le compte est très simple, à savoir 1 300 $ par personne, soit 7 800. Pour ces nababs du Liban, 7 800 $ représentent à peine la facture d’un dîner d’apparat dans un grand restaurant de Beyrouth, mais pour un Libanais de France, c’est une fortune qu’il doit économiser euro après euro au fil des mois et des années. Sont-ils donc conscients, ces ploutocrates qui règnent en nababs au Liban, semant la terreur et la misère? L’argent coule de leur poches en liasses, et leur triste prestige illumine leur morale décadente. Bravo messieurs, vous avez tenu bon le long de votre parcours, respectant l’héritage transmis de père en fils. À savoir qu’au Liban, le riche n’est pas assez riche et le pauvre pas assez pauvre ! Ya beck... vivez dans vos turpitudes, nous n’avons pas les mêmes valeurs ! Antoine ASSI – un Libanais de France Il faut savoir ce que l’on veut Dans L’Orient-Le Jour de mardi dernier, Albert Sara s’inquiétait de ce qu’un « magnat de la finance internationale grignote tout une portion de notre territoire ». Pour le rassurer, voici quelques observations : Albert Sara fait peu cas de l’esprit civique des Libanais. S’ils venaient à se rendre compte qu’un projet immobilier aux retombées financières bénéfiques pour leur pays est en fait une opération de mainmise sur tout ou partie du pays, ces Libanais auraient tôt fait de court-circuiter, d’une manière ou d’une autre, cette appropriation déloyale. Le sens civique – et le simple bon sens – des Libanais a fait avorter, il y a quelques années, un projet de rachat d’une cité universitaire à Kaslik parce que, d’abord, sur ce bien-fonds, souffle l’Esprit (une université n’y est-elle pas implantée?) et qu’ensuite, ce secteur est sociologiquement « sensible » et démographiquement surpeuplé. Rappelons, pour mémoire, que ce projet était le fait d’un Libanais. Mais pour parler plus précisément du projet Sannine-Zénith, son assise géographique est une région du Liban déshéritée entre toutes. Le versant oriental du Mont-Liban est aussi magnifique que son versant occidental, mais il a été, à ce jour, complètement abandonné à lui-même. Un projet d’envergure internationale qui viendrait l’animer est donc plus que bienvenu. D’autant plus que, pour finir, notre pays, qui est effectivement superbe, jouit depuis trois décades d’une réputation qui fait fuir les investisseurs (...) C’est pourquoi un projet comme celui-ci est pain béni pour les Libanais qui, à juste titre, crient misère. Sinon, qu’ils arrêtent de pleurer. Comme le chante Jean Ferrat : « Il faut savoir ce qu’on aime et rentrer dans son HLM, manger du poulet aux hormones. » Nabil FAYED
Cinéma pas mort

Qui a dit que le cinéma est mort au Liban ?
Qui a dit que Hollywood demeure la capitale du cinéma mondial ?
Faudrait regarder un peu du côté de chez nous, regarder nos chères élections municipales, pour avoir une petite idée de nos talents en matière de scénario, de mise en scène et même en production. Le scénario ? Simple : un ignard corrompu issu...