Baabda - Rencontre avec une délégation libano-américaine Lahoud condamne les sanctions US frappant la Syrie (Photo)

Intéressants entretiens hier à Baabda entre le chef de l’État et une délégation du lobby libanais d’Amérique labellisé American Task Force for Lebanon. Groupe qui comprend notamment des Congressmen et qui se trouve ici en mission exploratoire. Le président de la République leur a fait un exposé de la situation intérieure comme des convulsions régionales. Pour qualifier les sanctions US frappant la Syrie de « grave erreur » politique, tout en notant que ces mesures ne peuvent influer sur la Syrie, attachée à des choix pannationaux légitimes. En lever de rideau, le président Lahoud a mis l’accent sur les efforts déployés par le pouvoir pour assurer la stabilité de ce pays. Il a évoqué les réalisations accomplies sur le plan sécuritaire comme dans le domaine politique. Ainsi que les moyens envisagés pour améliorer la situation économique et conforter l’essor touristique. Puis le président Lahoud s’est prêté au feu roulant des questions de ses visiteurs. Plus particulièrement intéressés, cela se comprend aisément, par le dossier régional. Il leur a répété la position du Liban contre l’implantation et pour le droit de retour des réfugiés palestiniens dans leur terre d’origine. • Au sujet de la présence militaire syrienne, le chef de l’État a affirmé qu’elle concourt finalement autant à la stabilité régionale qu’à la sécurité intérieure dans ce pays. Il a rendu un vibrant hommage aux sacrifices consentis par la Syrie pour consolider le processus de protection de la paix civile au Liban. Ainsi que pour la réunification et le renforcement de l’armée nationale libanaise. • Pour le président Lahoud, « la priorité de l’heure n’est pas de parler du retrait syrien du Liban. Mais de rechercher les moyens à mettre en œuvre pour instaurer une paix équitable, globale et durable dans la région. Où il faut faire cesser cet état de guerre qui se répercute négativement, en définitive, sur la stabilité du monde dans son ensemble ». • Revenant sur le cas syrien, le président Lahoud a tenu à souligner la solidité des relations bilatérales privilégiées. Pour souligner que les sanctions US frappant la Syrie montrent en fait combien Washington cherche, à l’approche de la présidentielle US, à complaire à Israël. Il a soutenu que, cependant, les pratiques américaines dirigées contre la Syrie ne vont pas infléchir la ligne modérée que ce dernier pays a choisi de suivre ces dernières années. • Interrogé sur l’Irak, le président de la République a rappelé que le Liban a toujours estimé qu’il faut confier à l’Onu la mission de rétablir la stabilité et la paix dans ce pays. Afin d’en préserver l’unité, d’en empêcher la dislocation. Et de permettre au peuple d’exprimer sa volonté à travers des élections libres, sous l’égide de la communauté internationale. Il a souligné que le maintien de l’état de fait actuel complique les donnes et menace de précipiter la région dans de dangereuses turbulences. • Quant à la situation en Palestine, le président Lahoud impute à Sharon la pleine responsabilité de l’échec des initiatives en faveur d’une solution équitable pour la cause palestinienne. Il accuse le Premier ministre israélien d’avoir lancé une véritable guerre d’extermination du peuple palestinien, de sa direction et de ses institutions. Le président Lahoud ajoute que lorsque la justice se trouve gommée, que les droits des peuples sont ignorés, que des massacres sont commis, des quartiers détruits, il y a de quoi se trouver poussé au désespoir. C’est-à-dire que ces forfaits provoquent automatiquement une montée en puissance de l’extrémisme et de la violence, en réduisant la marge de manœuvre des modérés. Le chef de l’État a souligné que le message d’approbation, ou de garantie, délivré à Sharon par les USA est contraire aux résolutions de l’Onu. Et légitime ce qui est injustifiable, à savoir l’occupation et le rejet du droit de retour. Interrogé, avec insistance, sur les opérations-suicide visant des cibles israéliennes aussi bien civiles que militaires, le président Lahoud a répondu qu’il faut en étudier les causes profondes, pour tenter de leur trouver des réponses qui soient autant de solutions. Ajoutant à ce propos que les pratiques israéliennes, et le silence du monde, poussent le peuple palestinien à recourir à tout moyen pour défendre son existence même et tenter de recouvrer son territoire comme sa souveraineté.