SOMMET - Le président libanais est arrivé hier à Tunis, suivi de Hariri en soirée Lahoud : Les Arabes doivent décider de leur propre sort, loin des plans imposés TUNIS - de nos envoyés spéciaux Khalil FLEYHANE et Hoda CHÉDID

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a reçu hier soir dans sa suite de l’hôtel Abou Nouwas, à Tunis, le président du Conseil koweïtien, cheikh Sabah Ahmed el-Sabah. Le chef de l’État a déclaré à cette occasion que les touristes koweïtiens seraient les bienvenus cet été au Liban. Le président Lahoud était arrivé en fin de matinée en Tunisie accompagné d’une délégation formée du vice-Premier ministre Issam Farès et du directeur de la Sûreté générale, le général Jamil es-Sayyed, pour participer au 16e sommet arabe qui entamera aujourd’hui ses travaux pour les clôturer le lendemain dimanche. Le président du Conseil Rafic Hariri devait le rejoindre plus tard en soirée, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Celui-ci se trouvait déjà à Tunis en prévision de la réunion formelle à laquelle il a participé hier soir avec ses homologues arabes. À son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage, où il a été accueilli par le président tunisien Zine el-Abidine ben Ali, M. Lahoud a notamment déclaré qu’à l’occasion de ce sommet, les États arabes doivent insister sur la nécessité de décider eux-mêmes de leur sort, « conformément à la volonté de nos peuples, loin des plans qui nous sont imposés par la force ». Le chef de l’État a estimé qu’en l’absence d’une position arabe commune dans ces circonstances cruciales que traverse la région, « nous rendons un service gratuit aux ennemis de la nation arabe et à tous ceux qui s’obstinent à nous imposer des projets contraires à nos aspirations ». « Nos droits sont bafoués un peu partout dans la nation arabe tandis qu’Israël persiste à noyer notre quotidien dans le sang et les larmes, dans les murs de séparation », a-t-il ajouté. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Jean Obeid a notamment indiqué, au terme d’un entretien avec son homologue égyptien Ahmed Maher, que les sanctions américaines contre Damas étaient une violation de la souveraineté syrienne. « Demain, ce sera le tour du Liban, puis d’autres pays arabes », a-t-il ajouté, tout en estimant qu’on foulait ainsi aux pieds la légalité internationale représentée par l’Onu. « Aucun pays n’a le droit de s’improviser arbitre du monde grâce à sa force », a précisé M. Obeid en allusion à la politique américaine dans la région.