Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Social - Le Conseil des ministres va charger le secteur privé de déterminer les sites des dépotoirs Le gouvernement fixe à 23 000 livres le plafond du prix des 20 litres d’essence

C’est finalement pour une solution médiane, située à mi-chemin entre les revendications de la CGTL, la proposition du gouvernement et celle d’un groupe de députés concernant le plafond à ne pas dépasser pour le prix de l’essence, que le Conseil des ministres a opté hier. Les 20 litres d’essence seront vendus à 23 000 livres, quelle que soit la hausse du prix du brut sur le marché international. Celle-ci sera ainsi assumée par le Trésor. Cette mesure est cependant loin de satisfaire les syndicats, qui souhaitent voir les prix à la pompe ramenés à 15 000. Mais pour le gouvernement, les 23 000 livres sont la meilleure solution possible dans les circonstances actuelles. La barre des 23 000 livres, proposée par le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a été adoptée au terme d’un long débat au cours de la réunion présidée par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, en l’absence des ministres Talal Arslan, Sleiman Frangié, Jean Obeid, Karam Karam, Khalil Hraoui et Ali Hassan Khalil. Sa proposition initiale était de 25 000 LL, mais elle a été contestée par de nombreux ministres, notamment par le vice-président du Conseil, Issam Farès, hostile, lui, à l’idée même d’un plafond pour l’essence, alors que le ministre de l’Économie, Marwan Hamadé, a proposé que la barre soit fixée à 20 000 LL. La réduction de 2 000 livres représente la TVA déduite des taxes douanières, a expliqué le ministre de l’Information, Michel Samaha, au terme de la réunion, en précisant qu’il s’agit d’une mesure provisoire et que le Conseil des ministres doit examiner les fluctuations du prix du brut sur le marché international et leur impact sur les prix à la pompe au cours de chacune des réunions qu’il tiendra à l’avenir. Selon lui, les taxes imposées par le gouvernement sur le bidon d’essence ne représentent pas plus du tiers de son prix. Répondant aux questions de la presse au terme de la réunion, M. Hariri a pour sa part indiqué que c’est lui qui a proposé les 23 000 livres, alors que le ministre des Finances, Fouad Siniora, qui l’accompagnait, a exprimé son opposition à cette décision dans la mesure où elle réduit les recettes du Trésor. Le chef du gouvernement a également annoncé à la presse que l’affaire de la remise en fonctionnement des centrales de Zahrani et de Deir Ammar sera à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres. Pour en revenir aux résolutions officielles, M. Samaha a indiqué que le Conseil des ministres a également autorisé les industriels à importer tous les dérivés pétroliers nécessaires pour leur secteur, à condition qu’ils soient conformes aux normes techniques en vigueur. Il a aussi expliqué que le Premier ministre demandera au président de la Chambre, Nabih Berry, de faire en sorte que le Parlement promulgue au plus vite le projet de loi relatif à l’Euro-3, à savoir les voitures dotés de moteurs roulant au diesel. Il a été également demandé au ministre des Transports, Nagib Mikati, de présenter au Conseil des ministres son plan de développement du secteur des transports publics, afin qu’il soit examiné et voté au cours de la prochaine réunion. Auparavant, le chef de l’État s’était interrogé sur les raisons pour lesquelles les transports publics n’avaient pas été développés bien que des décisions en ce sens eussent été prises. M. Samaha a en outre indiqué que le problème des centrales de Zahrani et de Deir Ammar n’a pas été évoqué en Conseil des ministres parce qu’il n’a pas été soumis par le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, et parce qu’il relève de l’EDL qui doit le régler. Autre point important discuté en Conseil des ministres : les dépotoirs. Onze compagnies ont été préqualifiées pour participer à l’appel d’offres international lancé pour l’installation de décharges publiques en fonction d’un cahier des charges établissant des normes très rigoureuses à cette fin, a déclaré M. Samaha. Plusieurs ministres, dont le vice-président du Conseil, ont exprimé des réserves concernant la formule sous étude en Conseil des ministres, partant du principe qu’elle n’est pas équitable. Au terme d’un long débat, il a été décidé de confier aux sociétés qui seront choisies le soin de déterminer dans les cazas les sites destinés à accueillir les décharges publiques. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sebouh Hovnanian, a mis l’accent sur la nécessité de faire attention à ce que les prix des terrains ne soient pas le facteur déterminant pour le choix des sites. Il a été approuvé en cela par le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz. Le Conseil des ministres a ensuite rejeté la proposition de contrat envisagé par le ministère de l’Énergie avec une compagnie algérienne, pour l’importation de fuel-oil, parce qu’il ne s’agit pas d’un contrat conclu entre États et parce que l’offre expirait hier, alors que les ministres n’en ont pris connaissance que la veille. Le coût de l’électricité Cependant, lorsque le sujet a été évoqué, M. Hariri s’est longuement arrêté sur le coût de l’électricité et les pertes accumulées dans ce secteur. M. Farès a demandé à savoir pourquoi le prix de l’électricité au Liban est le plus élevé au monde et s’est interrogé sur le sort de la privatisation de ce secteur, soulignant la nécessité d’en finir avec ce problème. Le chef de l’État a pour sa part relevé que la subvention de la production de l’énergie électrique accable le Trésor, jugeant nécessaire de réviser le coût de la production de manière à tenir compte des intérêts des citoyens et du Trésor dans le même temps, tout en permettant à l’EDL de continuer à produire l’énergie. Selon lui, il est grand temps d’entamer les arrangements nécessaires à la privatisation du secteur de l’électricité. Le général Lahoud s’est aussi prononcé en faveur d’une autorisation de l’importation libre du gaz, susceptible de briser les monopoles, mais à condition, pour les importateurs, de se conformer aux normes en vigueur. Le Conseil des ministres a ensuite examiné une proposition de loi prévoyant une révision du régime du service du drapeau, proposition élaborée par les députés Salah Honein et Mohammed Fneich. Au terme d’un long débat sur la question, il a chargé le ministre de la Défense, Mahmoud Hammoud, de l’étudier et de soumettre ses remarques au Conseil des ministres, qui était divisé sur l’opportunité d’une révision de ce régime. Pour ce qui est de la contribution du Liban à la Caisse d’al-Aqsa pour le soutien à la cause palestinienne, à l’ordre du jour de la séance, elle a été fixée, à titre symbolique, à 100 000 dollars, au lieu des 600 000 dollars proposés initialement par le ministre des Finances, Fouad Siniora. Le Conseil des ministres a approuvé le déblocage des fonds destinés à couvrir les frais de l’arbitrage international relatif au contentieux entre l’État et les deux opérateurs de téléphonie mobile. À la demande de M. Farès, le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, a exposé en résumé l’évolution de l’arbitrage, promettant de préparer un rapport complet qu’il soumettra au Conseil des ministres.
C’est finalement pour une solution médiane, située à mi-chemin entre les revendications de la CGTL, la proposition du gouvernement et celle d’un groupe de députés concernant le plafond à ne pas dépasser pour le prix de l’essence, que le Conseil des ministres a opté hier. Les 20 litres d’essence seront vendus à 23 000 livres, quelle que soit la hausse du prix du brut...