L’électricité et l’essence, l’un dans l’autre…

Les 20 litres à 25 000 LL : les syndicats ruent dans les brancards. Et l’Électricité du Liban frémit, de son côté, à la flambée des carburants. Cet office, qui ne vit que sur le fuel acheté, est accablé par le bond du baril, qui flirte avec les 43 dollars. Pour colmater ses vieilles brèches, l’EDL avait mis au point un programme multiforme, basé sur un pétrole à 28 dollars le baril. Le plan tombe ipso facto à l’eau. Il faut trouver une solution. Et l’EDL s’arrache les cheveux, car tout dépend en fait de cette autorité politique. Qui continue, souverainement dédaigneuse, à se cantonner dans une attitude de simple spectateur. En disant aux gens de l’office: débrouillez-vous, c’est votre problème. C’est ce qui a été littéralement signifié au directeur général quand il a voulu saisir l’Exécutif du dossier. En lui précisant aimablement, toutefois, qu’il ne doit pas un seul instant penser à une mesure qui rendrait le pouvoir impopulaire, comme relever les tarifs au compteur… Autre chose : le Koweït, qui s’était dit prêt à aider, n’a finalement pas assez de fuel à donner. Des tractations ont été engagées avec l’Algérie. Soumis à l’ordre du jour du Conseil des ministres, ce dossier en a été retiré. Sans que l’on ne parvienne à savoir pourquoi. L’Algérie rappelle de son côté que son offre ne tient que jusqu’à la fin de la semaine présente. Il faut espérer que la belle au bois dormant libanaise se réveille à temps. Et que Hariri, par exemple, se rappelle qu’il a de solides amitiés du côté des pays producteurs. Le temps presse d’autant plus que l’on enregistre beaucoup de retard (toujours sans savoir pourquoi) dans la pose du gazoduc devant nous relier à la Syrie pour faire fonctionner certaines de nos centrales à moindre coût. P. A.-A.