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Polémique - Suspension du débat sur la présidentielle Les haririens accusent leurs contempteurs de transgresser les recommandations syriennes

Damas ne cesse de répéter qu’il est trop tôt pour parler de la présidentielle. Et qu’il ne faut pas ouvrir un débat déstabilisateur. Saisissant cette balle au bond, les haririens accusent leurs adversaires de passer outre à ces sages conseils des décideurs. Ainsi un ministre proche de Hariri souligne que ce dernier, depuis son entrevue avec Assad, s’abstient de tout commentaire sur l’échéance. Tandis qu’au contraire d’autres alliés de la Syrie, comme Frangié, Murr et Mikati, se sont longuement épanchés sur le sujet dans de multiples déclarations aux médias. Ce ministre précise qu’après ces interventions, il a relancé les autorités syriennes pour leur demander si elles avaient changé d’avis. Il lui a été répondu par la négative, dit-il, et on lui a répété qu’il reste déconseillé d’introduire le dossier de la présidentielle sur le circuit public. Il semble donc que la question doive de nouveau être mise de côté. Ce qui signifie, du même coup, que l’on ne va plus évoquer, comme Murr l’a fait il y a deux semaines, une retouche de la Constitution, en vue de la reconduction ou de la prorogation du mandat du président Lahoud. Cette révision, qui ne peut naturellement pas se limiter à l’article 49 mais porte également sur des points comme les délais de signature des décrets, le rééquilibrage des pouvoirs, ou la durée du mandat du président de la Chambre, prête dans son ensemble à controverse. Certains soutiennent en effet qu’elle est impérative. D’autres qu’elle est inopportune, bien que finalement souhaitable. Car, pour le fond, tout le monde ou presque convient que le texte fondamental souffre de graves lacunes et a besoin d’être réécrit en plusieurs endroits. Mais, bien entendu, les orientations à ce propos sont distinctes, souvent opposées. C’est bien pourquoi les attentistes estiment dangereux d’ouvrir la porte à un débat qui risquerait très vite de tourner à l’empoignade générale, affaiblissant le pays alors que mille nuages sombres pointent à l’horizon. Tant sur le plan extérieur qu’intérieur. On entend de la sorte Walid Joumblatt réaffirmer son attachement à Taëf, en mettant l’accent sur la nécessité d’élaborer un plan pour faire face aux lourdes échéances financières ou monétaires de l’an prochain. Ce qui implique, à son avis, qu’il faut mettre de côté toutes les divergences, tous les conflits sur la scène locale. De son côté, le patriarche Sfeir souligne qu’il faut d’abord parachever l’application de Taëf, après quoi l’on verrait ce qu’il convient de modifier dans les textes découlant de cet accord. Parallèlement, plusieurs pôles qui emboîtent le pas au président Hraoui, partisan d’un rééquilibrage des pouvoirs, préfèrent laisser dormir cette revendication pour le moment. Afin de ne pas favoriser une révision de l’article 49 débouchant sur la reconduction. D’ailleurs, la plupart des professionnels excluent une retouche de la Constitution avant la fin du mandat Lahoud. Husseini, pour sa part, souligne que certaines dispositions, dont l’article 49, se prêtent encore moins que d’autres à des modifications, car elles résultent d’un consensus sur des points considérés à Taëf comme fondamentaux. On peut certes relever que le 49 a déjà été traité, ou maltraité, tant pour la prorogation du mandat Hraoui que pour l’élection du général Lahoud. Mais les données ne sont plus tout à fait les mêmes. En effet, il faut sans doute prendre en compte la position des Occidentaux, Américains ou Européens, qui prônent le respect de la Constitution et le respect des délais. Si, en plus, la Syrie souhaite prendre en considération l’avis de l’écrasante majorité des Libanais, alors la révision ne serait pas envisagée. Le maintien du cabinet Hariri jusqu’à la fin du mandat présidentiel constituerait du reste un gage à ce sujet. Par contre, un changement de gouvernement pourrait signifier que la retouche est mise à l’ordre du jour. Émile KHOURY
Damas ne cesse de répéter qu’il est trop tôt pour parler de la présidentielle. Et qu’il ne faut pas ouvrir un débat déstabilisateur. Saisissant cette balle au bond, les haririens accusent leurs adversaires de passer outre à ces sages conseils des décideurs. Ainsi un ministre proche de Hariri souligne que ce dernier, depuis son entrevue avec Assad, s’abstient de tout...