Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

POINT DE VUE Comment mieux lutter contre la barbarie américaine?

Le scandale des détenus irakiens a révélé une fois de plus que la politique de «deux poids deux mesures», adoptée par l’Occident en général et par les États-Unis et le Royaume-Uni en particulier, incite ces pays à minimiser la portée et le sens de leurs exactions. En évoquant le scandale des prisonniers d’Abou Ghraib, les forces d’occupation parlent d’«actes isolés»; les bombardements des infrastructures et la mort de civils ne sont que des «dommages collatéraux», et, pour défendre la solidité de leur démocratie, elles affirment que les geôliers tortionnaires seront poursuivis en justice... Il faut bien noter que le lieutenant William Calley n’a même pas été emprisonné après avoir été reconnu coupable par le tribunal militaire américain du massacre de centaines de civils à May Lai (Vietnam) en 1971. Les États-Unis et l’Occident traitent également les résistants palestiniens et irakiens de « terroristes », et critiquent toute velléité d’indépendance des peuples arabes. Il ne faut toutefois pas oublier que cette politique de «deux poids deux mesures» est aussi appliquée chez nous, par nos propres régimes arabes. Nous devons traiter d’urgence cette ambivalence, cette politique injuste, au nom de la défense de nos intérêts. Il faut trouver le moyen de supprimer la torture des détenus dans nos commissariats, nos prisons et autres centres dédiés aux services de renseignements parce que cela affaiblit et décrédibilise notre opposition à toute forme de sévices exercée par les Américains et les Israéliens. La pratique de la torture dans nos pays arabes réduit également l’impact de nos revendications au niveau des instances judiciaires internationales. Si nous parvenons à éliminer la torture chez nous, nous renforcerons d’autant plus la défense du peuple arabe en Irak et en Palestine, et aussi au Liban et en Syrie, face à la double agression américaine et sioniste. L’élimination de la torture dans nos prisons et dans les centres de détention de l’armée et des services de renseignements (au Liban, ces centres de détention sont inaccessibles au Comité international de la Croix-Rouge) commencera quand notre société sera convaincue de l’inutilité et de l’inefficacité de la torture et de l’humiliation comme moyen de traiter avec les opposants, avec nos enfants ou nos criminels. La punition brutale et dégradante, qu’elle soit infligée dans nos prisons, nos écoles ou nos commissariats, ne fait que créer une blessure profonde, une cicatrice indélébile et irrémédiable. Dans un rapport «secret» de la police militaire américaine, rendu public grâce à des fuites au sein du Pentagone, on mentionne le nom de Adel Nakhlé, un traducteur ayant participé aux actes de torture dans la sinistre prison d’Abou Ghraib. Il serait intéressant de s’interroger sur l’identité du prénommé Adel Nakhlé. Les services des pays arabes devraient vérifier s’il s’agit bien d’un Arabe. Mais ces services savent très bien que des milliers de Adel Nakhlé procèdent inlassablement à l’arrestation, à la torture et autres interrogatoires «musclés» de détenus. Nous devons en effet admettre que ce qui unit les régimes arabes, c’est malheureusement la torture et le non-respect des droits de l’homme. Au lieu de nous lamenter et de pleurer devant les écrans de télévision, il serait préférable que nous nous adressions aux régimes et aux sociétés arabes pour exiger la suppression de la torture et de l’humiliation, et le respect de droits de l’homme. Il serait aussi primordial de rappeler que la grande majorité des régimes arabes se soumet à la volonté américaine. Des régimes qui optent pour la torture et la dégradation comme moyen de contrôle. L’abandon de toute forme de torture et de pratiques dégradantes partout dans le monde arabe pourrait barrer la route aux États-Unis et à Israël, qui utilisent le dossier des droits de l’homme pour mieux bafouer les droits de l’homme arabe. Omar NASHABÉ Département des sciences sociales Université américaine de Beyrouth
Le scandale des détenus irakiens a révélé une fois de plus que la politique de «deux poids deux mesures», adoptée par l’Occident en général et par les États-Unis et le Royaume-Uni en particulier, incite ces pays à minimiser la portée et le sens de leurs exactions.
En évoquant le scandale des prisonniers d’Abou Ghraib, les forces d’occupation parlent d’«actes...