Conférence - Le 20 mai est dédié à la promotion de l’héritage national Pour la journée du patrimoine, visites gratuites des musées, sites archéologiques, maisons traditionnelles et jardins privés (Photo)

Le troisième jeudi du mois de mai est devenu un rituel : le Liban célèbre la journée nationale du patrimoine. Lancée il y a six ans par Mme Mouna Hraoui, cette manifestation dédiée à la promotion de l’héritage national a pour but de mobiliser le pays et de sensibiliser le public en faveur du patrimoine, une des mémoires principales de l’humanité. À cette occasion, le ministre de la Culture, M. Ghazi Aridi, Mme Mouna Hraoui, présidente de la Fondation nationale du patrimoine (FNP), et M. Assem Salam, président de l’Association pour la sauvegarde des sites et anciennes demeures (APSAD), ont tenu une conférence de presse pour annoncer le programme prévu pour après-demain, jeudi 20 mai. En présence des directeurs généraux des ministères du Tourisme et de l’Éducation, respectivement Mme Nada Sardouk et Jean Hayek, ainsi que du Directeur général des antiquités, M. Fréderic Husseini, du président de la municipalité de Moukhtara M. Roger Achi, des membres de la FNP parmi lesquels Mmes Myrna Boustany, Rima Chéhadé et M. Raymond Audi, le ministre Aridi a déclaré qu’à l’occasion de cette journée, « musées, sites archéologiques, jardins privés et maisons à caractère traditionnel ouvrent leurs portes au public. Les visites organisées par la DGA et l’APSAD sont guidées et gratuites », a-t-il ajouté avant de mettre l’accent sur l’initiative de son ministère et sur celle des associations militantes dans la défense des vieilles pierres et des paysages menacés. Il a dénoncé, par contre, l’attitude de certaines municipalités qui se considèrent exemptées d’obligations à l’égard du patrimoine. Alors qu’elles ont pour mission de s’armer d’une politique de développement fondée sur une prise de conscience des données historiques et archéologiques, elles multiplient les spéculations immobilières, causant ainsi des dommages irréversibles qui hypothèquent l’avenir. Soulignant à son tour le rôle actif du secteur privé dans le domaine de la préservation du patrimoine, Mme Mouna Hraoui a signalé, à titre d’exemple, que l’aménagement du site de Nahr el-Kalb a été réalisé grâce à la contribution financière et à l’appui soutenu de la Fondation nationale du patrimoine. Rappelons que ce site archéologique regroupe 22 stèles dont les plus anciennes datent du IIe millénaire avant J-C. Pour la plupart taillées à même le roc, elles racontent l’histoire millénaire du Liban, attestant du passage des souverains Égyptiens, assyriens, néo-babyloniens, commémorant les travaux entrepris sur les lieux (construction du pont ottoman en 1901, par exemple) ou encore célébrant un événement marquant de l’histoire moderne et contemporaine du Liban (stèle du départ de la puissance mandataire en 1946, de la libération du Sud en 2000). Mme Hraoui devait également annoncer l’inauguration en août prochain du musée de la vie rurale, dans le village de Turbol, caza de Zahlé. Ce nouvel ouvrage permettra à la FNP d’exposer les diverses faces de la vie rurale : l’habitation du paysan et ses instruments aratoires. M. Assem Salam a déclaré, pour sa part, que pour faire œuvre constructive, il faudrait commencer par dépoussiérer une législation remontant à 1933 et appliquer strictement une loi moderne portant sur la sauvegarde des sites archéologiques et des bâtiments présentant un cachet historique. « Le patrimoine est un sujet complexe qui fait appel à différentes disciplines et doit être géré par des dispositions administratives, techniques et institutionnelles », a dit, en substance, M. Salam. On croit comprendre que le ministère de la Culture peaufine actuellement un nouveau projet de loi en ce sens. Il sera soumis prochainement au gouvernement. May MAKAREM