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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON - Obscur rationnement

Et voilà, il ne manquait plus que ça. Des pannes de courant. Le noir absolu, de manière intermittente. De nouveau, comme par hasard, alors que les prix des carburants poursuivent leur flambée. Comme en pleine guerre. Comme à l’époque où les Libanais se battaient entre eux. Comme à l’époque où les Israéliens s’acharnaient à détruire les centrales électriques du pays. Comme à l’époque où les citoyens ne s’acquittaient pas de leurs redevances. À part qu’aujourd’hui, la guerre est bel et bien finie et depuis belle lurette. À part qu’aujoud’hui, les citoyens (disons plutôt la frange des citoyens qui règle ses factures) plient sous le poids des charges d’électricité qu’ils doivent payer à l’État ou à des particuliers, sous peine d’être privés de courant. Et à quels tarifs ! Pas vraiment étudiés pour encourager la grande consommation. À part qu’aujourd’hui, 14 ans après l’arrêt des combats dans la capitale et 4 ans après la fin de la guerre au Sud, les Libanais ne comprennent plus. Ils ne comprennent plus pourquoi le mazout vient à manquer de manière cyclique, à l’approche de la saison froide ou des fortes chaleurs. Ils ne comprennent plus pourquoi les tarifs des carburants, essence, gaz, mazout, et donc d’électricité, flambent dès qu’une crise politique pointe à l’horizon. Mais parlons-en de ces crises politiques que l’on nous sert en veux-tu, en voilà ! Plutôt des crêpages des chignon dignes des querelles des mégères! Ou même d’enfantillages dignes des bagarres de jardin d’enfants ! Ils ne comprennent plus pourquoi l’EDL est toujours déficitaire, pourquoi la transparence n’est pas encore entrée dans les mœurs du pays et pourquoi certains privilégiés sont encore dispensés de s’acquitter des charges. Ils ne comprennent plus l’état de décrépitude des centrales électriques qui rendent l’âme, l’une après l’autre, sans que personne n’y trouve à redire, sans que personne ne bouge le petit doigt. Ils ne comprennent plus pourquoi les livraisons de fuel se déroulent toujours dans l’urgence, alors que les réserves sont déjà épuisées ou en passe de l’être. Ils ne comprennent plus pourquoi le citoyen est encore une fois le dindon de la farce. Pourquoi c’est encore lui qui paie les frais de ce laxisme, de ce m’enfichisme généralisé et ô combien contagieux. Pourquoi il doit encore une fois subir les pannes de courant, supporter le rationnement anarchique et se retrouver dans le noir, selon le bon vouloir des techniciens de l’office. Car ses finances ne lui permettent plus désormais de s’équiper d’un groupe électrogène ou de s’abonner à un générateur de quartier. Lui qui espérait profiter de la normalisation du courant pour combler les trous de son budget familal et faire ainsi quelques économies... Comble du comble, la compagnie iranienne Taamirat qui devait gérer les centrales de Zahrani et de Deir Ammar s’est désistée de son contrat. Comme par hasard ! On ne sait pourquoi. Probablement, encore une louche affaire de pressions par une société tierce ou une personne d’influence. Mais ça, c’est une autre paire de manches ! Entre-temps, le citoyen ne sait plus à quel saint se vouer. Il continue de payer ses factures d’électricité en priant Dieu que Sa Lumière éclaire les responsables, et qu’à leur tour, ces derniers rétablissent la lumière, celle qui permet de voir, de lire, de travailler, de vivre, quoi ! Anne-Marie EL-HAGE
Et voilà, il ne manquait plus que ça. Des pannes de courant. Le noir absolu, de manière intermittente. De nouveau, comme par hasard, alors que les prix des carburants poursuivent leur flambée. Comme en pleine guerre. Comme à l’époque où les Libanais se battaient entre eux. Comme à l’époque où les Israéliens s’acharnaient à détruire les centrales électriques du pays....