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Actualités - OPINION

Législatives - L’objectif est de couper court aux commentaires tendancieux Le régime se dit favorable au caza tel quel

Selon des parlementaires loyalistes réputés proches de Baabda, le président Lahoud se déclare, côté découpage des circonscriptions, en faveur du caza tel quel. Sans modification des frontières, sans division et sans jonction avec un autre district. Cela pour couper court aux commentaires tendancieux qui attribuent au pouvoir l’intention de tailler le costume électoral à sa guise, pour faire passer ses candidats et décrocher la majorité. Il reste qu’il se pose une question de dimensions. En effet, la population électorale est loin d’être de même volume dans tous les cazas. Certains ont ainsi droit à non moins de huit députés, tandis que d’autres ne peuvent en faire élire que deux. Si l’on veut appliquer le principe de l’égalité, il faut alors soit agrandir les petits cazas, en les associant à d’autres ; soit raccourcir les grands, en les divisant en deux. Mais, répondent les loyalistes, l’une ou l’autre de ces formules risque de provoquer des doutes et des querelles. Car elles favoriseraient des candidats déterminés. Et comme après tout les districts administratifs ne sont pas des entités morales, il n’est pas nécessaire de leur appliquer un principe éthique comme l’égalité. Qui prend son sens quand elle prévoit qu’une même règle de base est retenue dans l’ensemble des régions, pour l’ensemble des citoyens. Sans compter qu’un député, élu ici ou là, est censé aux termes de la loi représenter toute la nation. Pour éviter les polémiques et les contestations, il vaut donc mieux ne pas manipuler les contours géographiques de ces circonscriptions naturelles que sont les cazas. Si l’on prend, par exemple, Bécharré, un candidat qui y serait fort risquerait de chuter en cas de fusion électorale avec Zghorta. Et inversement, du reste. Et ce serait évidemment bien pire si on devait mettre ensemble, comme certains le proposent, Tripoli, Denniyé, Bécharré et Zghorta. Quant au cas de Jezzine, c’est un comble. En le rattachant à Nabatiyeh, on prive pratiquement ce caza de tous ses droits et ses vrais représentants, engloutis dans un ensemble débordant, ne peuvent rien pour lui. Ils ne peuvent d’ailleurs même pas être élus. Il en irait de même d’ailleurs si on devait le lier à Saïda ou au Zahrani. Du côté de l’opposition, on n’a évidemment rien contre le caza. On attend, dans l’unité, le choix du pouvoir. Les différents courants loyalistes restent pour leur part divisés. Certains veulent le Liban tout entier ou le mohafazat. D’autres, également, mais avec une dose de proportionnelle. Il y a aussi des partisans de la circonscription dite moyenne, soit deux cazas liés ou un mohafazat coupé en deux. Mais que ferait l’opposition si la discrimination traditionnelle, les vexations, les intimidations et l’immixtionnisme devaient encore avoir cours ? Comment réagir si, malgré la confiance qu’inspirent le chef du gouvernement et certains ministres, dont celui de l’Intérieur, la partialité imputée au cabinet des candidats, au pouvoir et aux décideurs, devait se confirmer ? Avant que d’aborder les possibilités de réactions après coup, les opposants insistent pour une normalisation immédiate. C’est-à-dire pour le remplacement du cabinet par une équipe impartiale de non-candidats, éventuellement formée de magistrats et de juristes au-dessus de tout soupçon. L’opération électorale se déroulant en présence d’observateurs internationaux. Si la régularité du scrutin ne devait pas être assurée, certains opposants pencheraient pour un report, même si cela signifie la survie de la Chambre actuelle, majoritairement aux ordres. D’autres envisagent un mouvement de masse, des manifestations, des grèves et des sit-in. Pour court-circuiter le pouvoir, l’obliger à cause de l’instabilité ambiante à ne pas organiser des élections à sa guise. Mais, dans l’ensemble, les opposants ne semblent pas vouloir, cette fois, opter pour le boycottage des urnes comme en 1992. Émile KHOURY
Selon des parlementaires loyalistes réputés proches de Baabda, le président Lahoud se déclare, côté découpage des circonscriptions, en faveur du caza tel quel. Sans modification des frontières, sans division et sans jonction avec un autre district. Cela pour couper court aux commentaires tendancieux qui attribuent au pouvoir l’intention de tailler le costume électoral à sa...