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COMMERCE - La moitié des usines fermeront, un million d’emplois seront perdus La fin des quotas textiles, une catastrophe pour le Bangladesh

Les prévisions du FMI et de l’OMC sur les conséquences au Bangladesh de la fin des quotas textiles sont catastrophiques, l’industrie est sous-développée en amont, les infrastructures insuffisantes, mais, à Dacca, syndicats et industriels veulent dédramatiser. Le Bangladesh, qui compte 4 000 usines de confection employant 1,8 million de personnes et dont l’industrie du textile représente 76 % des exportations totales (5,7 milliards de dollars), apparaît comme l’un des grands perdants potentiels de l’abolition, le 1er janvier, du régime des quotas encadrant le commerce du textile depuis quatre décennies. Selon le Fonds monétaire international, 25 à 40 % des usines pourraient fermer au cours des trois prochaines années et selon l’Organisation mondiale du commerce, jusqu’à 50 %, ce qui entraînerait un million de pertes d’emploi. Non seulement le pays ne produit pas de coton, mais l’industrie en amont, tissage et filature, est réduite et le Bangladesh dépend des importations de tissus, ce qui augmente le coût de production et allonge les délais. La main-d’œuvre est certes meilleur marché qu’en Chine (salaire moyen de 35 dollars) mais « la productivité au Bangladesh y est inférieure de 30 à 40 % », relève Éric Sauvage, établi à Dacca pour Tex Europe. Les infrastructures sont insuffisantes et l’administration lourde. Le port terrestre de Benapole (Ouest) est fermé depuis mars 2002. Au port maritime congestionné de Chittagong (Sud-Est), un conteneur doit passer par une vingtaine de points de contrôle avant de sortir. Sans compter la corruption généralisée. Déjà des acheteurs ont commencé à s’orienter vers la Chine, grand vainqueur annoncé de cette suppression des derniers quotas sur le textile. M. Sauvage rappelle que lors du démantèlement des contingents sur les grosses pièces en 1998, « le Bangladesh a perdu son industrie grosses pièces en une saison ». Pourtant, à quelques jours de l’échéance, syndicats et industriels se montrent raisonnablement optimistes. Officiellement, le ministère du Commerce ne prévoit pas de pertes d’emploi en 2005. Officieusement, on parle de la disparition d’environ 10 % des petites entreprises, soit 100 000 emplois, l’année prochaine. « Il y a une sérieuse inquiétude pour les plus petites usines qui pourraient être très touchées. Mais le Bangladesh a aussi le potentiel d’accroître (sa production) », affirme Annisul Haq, président de l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements. Les petites usines représentent 70 % du total. Au cours du deuxième semestre, les principaux groupes ont confirmé leurs commandes, selon les professionnels qui mettent en avant la qualité des produits au Bangladesh.
Les prévisions du FMI et de l’OMC sur les conséquences au Bangladesh de la fin des quotas textiles sont catastrophiques, l’industrie est sous-développée en amont, les infrastructures insuffisantes, mais, à Dacca, syndicats et industriels veulent dédramatiser.
Le Bangladesh, qui compte 4 000 usines de confection employant 1,8 million de personnes et dont l’industrie du...