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BILAN - 650 catastrophes naturelles et plus de 40 milliards de dollars de pertes L’assurance mondiale boucle l’année la plus coûteuse de son histoire

Les raz-de-marée dévastateurs en Asie du Sud viennent conclure l’année « la plus coûteuse de l’histoire de l’assurance », selon le premier réassureur mondial, Munich Ré, qui a dénombré quelque 650 catastrophes naturelles depuis le mois de janvier. Le groupe allemand publie depuis trente ans une étude annuelle faisant autorité sur les désastres d’origine naturelle. Au total, les assureurs et leurs réassureurs devraient perdre plus de 40 milliards de dollars en 2004 en raison des catastrophes naturelles, en particulier des cyclones qui ont touché les États-Unis et les Caraïbes cet automne. Jusqu’ici, l’addition la plus salée pour le secteur était tombée en 1992 : 26 milliards de dollars après le passage du cyclone Andrew aux États-Unis. En ce qui concerne le coût économique total des catastrophes, englobant à la fois les dégâts assurés et les dommages non couverts, 2004 se conclut sur une note de 130 milliards de dollars, sans prendre en compte le tsunami venant de dévaster les côtes de l’Asie du Sud et qui coûtera des dizaines de milliards de dollars, estime déjà Munich Ré. Le triste record de 172 milliards de dollars atteint en 1995, année du tremblement de terre de Kobe au Japon, n’est donc pas loin. En causant plus de 65 000 morts, selon les derniers chiffres au 29 décembre, le séisme en Asie du Sud restera comme la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’année. Le bilan depuis janvier était auparavant de 15 000 décès. Mais l’addition ne sera pas lourde pour les assureurs: « Les régions sinistrées sont pauvres, les seuls assurés sont les groupes touristiques, les hôtels, les vacanciers », explique Volker Kudszus, analyste de la banque allemande WestLB. Par ailleurs, « la grande majorité des contrats d’assurance dans la région ne couvre pas les dégâts matériels causés par des tremblements de terre, seulement les coûts liés à une interruption forcée de l’activité des entreprises, » dans le cas des voyagistes notamment, précise-t-il. Au final, c’est surtout la saison des cyclones (dans l’Atlantique) et des typhons (dans le Pacifique), « exceptionnelle tant au point de vue des dégâts que sous un angle météorologique », qui coûtera cher aux assureurs selon Munich Ré. Le réassureur avait lui-même dû revoir en baisse son objectif de résultat annuel en raison de l’impact négatif de ces tempêtes automnales sur ses comptes, qui se monte à 500 millions d’euros. Les ouragans Charley, Frances, Ivan et Jeanne, qui ont frappé le riche État américain de Floride et tué plus de 2 000 personnes, surtout en Haïti et République dominicaine, ont coûté au total quelque 28 milliards de dollars aux assureurs. Pour les typhons Chaba, Songda et Tokage, la note pour le secteur s’élève à plus de 5 milliards de dollars. Cette accumulation de désastres naturels a plus ou moins gelé les tarifs des polices d’assurance, « alors qu’on était persuadé en début d’année qu’ils entreraient dans un cycle de baisse », explique Volker Kudszus. Munich Ré appelle les responsables politiques à ne pas laisser le secteur de l’assurance seul face à la multiplication, inévitable selon lui, des catastrophes naturelles en raison du réchauffement de la planète. « Nous sommes au début d’un changement climatique global qui aura de graves conséquences pour les générations futures si des mesures radicales ne sont pas prises aux niveaux politique, économique et social », affirme Gerhard Berz, responsable du département des risques naturels.
Les raz-de-marée dévastateurs en Asie du Sud viennent conclure l’année « la plus coûteuse de l’histoire de l’assurance », selon le premier réassureur mondial, Munich Ré, qui a dénombré quelque 650 catastrophes naturelles depuis le mois de janvier.
Le groupe allemand publie depuis trente ans une étude annuelle faisant autorité sur les désastres d’origine...