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Actualités - CHRONOLOGIE

L’État n’a pas besoin de manipuler le découpage pour obtenir la majorité des députés, affirme le ministre de l’Intérieur Frangié persiste et signe : La loi électorale tiendra compte des préoccupations des chrétiens(photo)

C’est avec insistance que le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a répété hier que la loi électorale tiendra compte des « préoccupations et des appréhensions du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir », et de la communauté chrétienne en général, indiquant que le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, avait fait preuve de beaucoup de compréhension à ce sujet. M. Frangié, qui s’exprimait hier à l’issue de sa rencontre avec le mufti Kabbani, a indiqué : « Si nous considérons les lois électorales depuis 1992, nous constatons que le problème se posait au niveau des chrétiens. C’est pour cette raison que nous affirmions qu’il fallait prendre en considération les préoccupations du patriarche. Le mufti de la République s’est montré compréhensif. J’avais peur qu’il y ait une confusion quelconque, mais le mufti a la même perception que nous de la situation. Sa perception est même meilleure que la nôtre. » Pour M. Frangié, il est difficile de dire que les chrétiens étaient lésés auparavant. Selon le ministre de l’Intérieur, ce sont les chrétiens eux-mêmes, dans certaines régions où ils ne sont pas bien représentés, qui avaient ce sentiment. « Telle est la plainte qui m’a été communiquée, une plainte dont tout le monde parle», a-t-il indiqué. «Nous avons analysé la situation selon cette perspective. S’il y a un problème, nous le réglerons. Le problème qui est apparu, c’est que Bécharré est dans la même circonscription que le Akkar et que les chrétiens de Beyrouth se plaignent. Au Liban-Sud, le patriarche Sfeir affirme qu’il y a un problème dans la région de Jezzine. Je suis soulagé par le fait que le mufti est compréhensif, qu’il ne se méprend pas sur le sens de nos paroles », a-t-il poursuivi. Interrogé sur les minorités musulmanes à Jbeil et Batroun, M. Frangié a souligné la nécesité de faire preuve de « réalisme », estimant qu’il est certaines régions où il est impossible de représenter tout le monde. À titre d’exemple, il est possible de garantir la représentation des chrétiens et des chiites à Jbeil, des sunnites et des druzes au Chouf. Mais le problème se pose par exemple quand Bécharré se retrouve dans la même circonscription que le Akkar. « Il existe une montagne d’une distance de 3 000 mètres entre les deux régions. C’est un problème auquel il faut trouver une solution et qui peut être réglé », a-t-il dit. Rappelant que la nouvelle loi paraîtra au début de l’année prochaine et que le Premier ministre Omar Karamé avait parlé de février comme date butoir, M. Frangié a indiqué que « cela laisse quand même un intervalle de trois ou quatre mois avant les élections ». « Ceux qui nous ont précédés rendaient publique la loi un mois avant le scrutin, a-t-il souligné. De plus, nous n’avons pris le pouvoir que depuis un mois et demi. Et lorsque j’ai été nommé à l’Intérieur, le minimum requis pour la loi n’avait pas été réalisé. J’ai retrouvé 20 à 30 projets de loi électorale, mais rien n’avait été travaillé », a ajouté M. Frangié, précisant qu’il œuvrera à « l’élaboration, après consultations, de la loi la plus représentative, mais qui ne pourra certainement pas satisfaire tout le monde ». L’opinion française fondée sur des intérêts Interrogé sur la position française concernant la loi électorale, il a estimé que les États-Unis et la France jugeront la loi électorale en fonction de leur politique régionale. « S’ils sont d’accord avec la Syrie et le Liban, ils diront que la loi est excellente, a déclaré M. Frangié. S’ils sont en état de conflit, ils diront que la loi est nulle. (...) Je suis sûr aussi qu’ils percevront le processus électoral en fonction de leur politique (...). Ce qui est important, pour nous, c’est notre intention et notre action (...), c’est le fait d’élaborer une loi juste et d’organiser des élections transparentes. Voilà ce que nous ferons. Que cela leur plaise ou non ne découle pas d’un point de vue technique et neutre, mais politique et fondé sur les intérêts », a souligné Sleimane Frangié. Et de poursuivre : « Je ne serai pas obligé de manipuler la loi, parce que, quelle que soit la loi, l’État aura la majorité. Il n’est pas obligé de falsifier la loi ou la carte politique pour gagner un ou deux députés. (...) Que la loi soit fondée sur le caza, la proportionnelle ou le mohafazat, l’État aura la majorité. » M. Frangié a ajouté que ce sont les élections qui révéleront la véritable ampleur de l’opposition, affirmant que les opposants se contredisent en réclamant le caza et l’équilibre au niveau du nombre de députés. « Ils vont rechercher une centaine de raisons pour attaquer la loi électorale », a-t-il conclu.


C’est avec insistance que le ministre de l’Intérieur, Sleimane Frangié, a répété hier que la loi électorale tiendra compte des « préoccupations et des appréhensions du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir », et de la communauté chrétienne en général, indiquant que le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, avait fait preuve de beaucoup de...