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Actualités - ANALYSE

Doit-on envisager une intervention du FMI ?

Le Fonds monétaire international a organisé hier un séminaire d’information à la Chambre des députés. Bien que l’initiative n’ait rien d’exceptionnel, elle arrive à une période particulièrement délicate de l’histoire financière du pays et suscite donc une interrogation : le FMI prépare-t-il le terrain à une prochaine intervention au Liban ? Le séminaire coïncide avec la fin de la mission annuelle effectuée par des experts du FMI dans le cadre des consultations de l’article IV de la charte qui consiste à évaluer la situation macroéconomique et financière des pays membres. Selon une source ministérielle qui a pris connaissance des conclusions préliminaires des experts, celles-ci sont « plus positives que prévu ». La mission met en garde le gouvernement contre les risques liés à la détérioration du déficit et de la dette publique et déplore le non-respect des engagements de Paris II, tout en soulignant les évolutions positives de l’économie. Rien de neuf dans cette analyse qui témoigne d’une grande réserve de la part du FMI dont le rôle n’est ni de remuer le couteau dans la plaie ni de risquer de provoquer une crise par des critiques trop sévères, mais de venir au secours d’un pays en difficultés financières, le cas échéant. Tout le monde s’accorde pour dire que l’année 2004 se passera sans écueils. En revanche, le Trésor doit trouver près de 2,8 milliards de dollars en devises pour des échéances d’eurobonds en 2005 et un montant équivalent en 2006. Le gouverneur de la Banque centrale a assuré récemment que le Liban avait les moyens d’y faire face en tablant sur les recettes des privatisations et des opérations de titrisation. Sinon, cette dette sera rééchelonnée, a-t-il dit. Le palmarès du gouvernement en matiière de privatisation autorise des doutes quant au succès d’une opération de ce type dans les prochains mois. Quant au rééchelonnement de la dette, il supposera la participation des banques déjà fortement engagées auprès de l’État dans un contexte de hausse mondiale des taux d’intérêt. L’opération risque donc de s’avérer coûteuse. L’une des alternatives, sauf nouveau miracle sur le mode Paris II, serait une intervention du FMI. Celle-ci prendrait la forme d’un apport massif d’argent frais en échange d’une restructuration drastique des finances publiques. Le Liban a raté tant d’occasions « d’aterrissage en douceur » que l’hypothèse n’est plus à exclure. Sibylle RIZK

Le Fonds monétaire international a organisé hier un séminaire d’information à la Chambre des députés. Bien que l’initiative n’ait rien d’exceptionnel, elle arrive à une période particulièrement délicate de l’histoire financière du pays et suscite donc une interrogation : le FMI prépare-t-il le terrain à une prochaine intervention au Liban ?
Le séminaire...