Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

EUROMED - Le Liban va présenter une demande d’adhésion à Agadir Patrick Renauld : Les conditions s’aggravent et les échéances difficiles approchent (photo)

«Paris II n’aura été qu’un feu de paille sans les réformes qui étaient convenues. » Le chef de la délégation de la Commission européenne, Patrick Renauld, n’a pas mâché ses mots, deux semaines après l’avertissement lancé à Beyrouth par le troisième Conseil de coopération entre l’Union européenne et le Liban. « Les conditions macroéconomiques s’aggravent et les échéances difficiles approchent », a averti M. Renauld, précisant que rien qu’en 2004 la dette exigible sera l’équivalent de 13 milliards de dollars. L’ambassadeur s’exprimait au cours d’une conférence organisée hier à l’hôtel Metropolitan sur le thème du partenariat entre le Liban et l’Union européenne, à l’occasion de l’inauguration des activités du World Trade Center-Beyrouth. Le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, le directeur général du WTC-Beyrouth, Chadi Abou Daher, la représentante de l’ambassade d’Italie, Valentina Muiesen, le président de l’Association des industriels, Fadi Abboud, et le président de l’Ena-Liban, Élie Assaf, ont participé à la conférence aux côtés de M. Renauld. L’ambassadeur européen a estimé que le déficit budgétaire de plus de 30 % des dépenses, la dette publique de plus de 180 % du PIB et le déficit commercial de plus de 600 % « brisent tout effort de redressement, malgré les efforts significatifs faits par le Liban dans sa reconstruction physique ». Il a constaté que les PME « sont toujours dans une situation d’isolement et continuent de perdre des parts de marché à l’étranger », ajoutant que l’environnement des affaires (capitaux, énergie, transport) demeure l’un des plus chers de la région. M. Renauld a par ailleurs critiqué l’absence de cadre légal propice aux investissements. « À moins de disposer d’un grand marché ou de pétrole, souligne-t-il, il n’y a pas d’investissements étrangers ou nationaux qui se risquent dans un pays qui ne dispose pas d’un minimum de règles de concurrence loyale et qui les appliquent ou dans un pays qui n’assure pas une complète sécurité juridique à ses investisseurs ». Quant à la qualité des produits libanais, le diplomate européen a appelé les autorités à mettre en œuvre des réglementations modernes au niveau des standards et des normes. « C’est seulement ainsi qu’on pourra éviter des situations où des produits libanais se voient interdits d’entrer en Europe, parce qu’ils ne respectent pas les règles sanitaires et phytosanitaires », a-t-il assuré. Le ministre Hamadé a indiqué dans ce cadre qu’après la « téhiné » et la « halawé » libanaises, c’est au tour des pépins d’apéritif d’être repoussés aux frontières européennes parce qu’ils étaient peints en rouge. Agadir M. Hamadé a signalé que le Liban doit se montrer à la hauteur des défis qui accompagnent l’élargissement de l’Union européenne, s’il entend saisir les nombreuses occasions qui se présenteront à lui du fait de l’adhésion de nouveaux pays. « Nous ne devons pas laisser l’Union désespérer de notre capacité de redressement », a-t-il affirmé, ajoutant que l’accord d’association va au-delà d’une simple abolition de taxes douanières. M. Renauld a précisé à cet effet que l’accord d’association, déjà ratifié par quatre pays, le sera par l’ensemble des pays de l’Union dans un délai n’allant pas au-delà du 1er mai. M. Hamadé a évoqué les différents fronts sur lesquels s’active le Liban, en plus de l’adhésion à l’OMC et de la mise en œuvre de la zone arabe de libre-échange. Il a ainsi annoncé que le Liban compte présenter une demande d’adhésion à l’accord régional de libre-échange d’Agadir, en vue de bénéficier d’un « cumul diagonal des certificats d’origine », à l’instar des pays membres. Le ministre a affirmé par ailleurs que la visite effectuée par le président de la République au Brésil devrait déboucher sur un accès des produits libanais aux marchés des pays du Mercosur. La représentante de l’ambassadeur italien a noté pour sa part que les excellentes relations commerciales entre l’Italie et le Liban connaissent quelques problèmes. Le gouvernement libanais ne rembourse pas ses dettes envers certaines institutions privées et publiques italiennes opérant au Liban. Mme Muiesen a estimé que cette situation pourrait entraver à l’avenir le développement de la coopération entre les deux pays, malgré les échanges intenses qui marquent leurs rapports. Hamadé se félicite des accords avec l’AELE Le ministre de l’Économie et du Commerce, Marwan Hamadé, s’est félicité hier des accords conclus à Génève, les 11 et 12 mars, entre l’Association européenne pour le libre-échange (AELE) et la délégation libanaise, présidée par le directeur générale du ministère de l’Économie, Fadi Makki. M. Hamadé a salué cette initiative permettant aux produits agricoles libanais exportés dans les pays de l’AELE – Suisse, Norvège, Icelande, Liechtenstein – de bénéficier d’exemptions douanières. Rana MOUSSAOUI

«Paris II n’aura été qu’un feu de paille sans les réformes qui étaient convenues. » Le chef de la délégation de la Commission européenne, Patrick Renauld, n’a pas mâché ses mots, deux semaines après l’avertissement lancé à Beyrouth par le troisième Conseil de coopération entre l’Union européenne et le Liban. « Les conditions macroéconomiques s’aggravent...