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Actualités - CHRONOLOGIE

La Suisse a demandé la levée de l’immunité diplomatique pour pouvoir lancer une enquête de police judiciaire Nouveau scandale à l’Onu : le Salon français au siège de Genève mis sur écoute

Une installation sophistiquée d’écoutes clandestines a été découverte début novembre au siège des Nations unies à Genève dans une salle utilisée notamment par la délégation française, mais l’enquête n’a pas permis de démasquer les espions. « Je confirme qu’au cours de la rénovation du Salon francais, des ouvriers de l’Office des Nations unies à Genève ont découvert un système sophistiqué d’écoute », a déclaré la porte-parole du siège européen de l’Onu, Marie Heuzé, confirmant des informations révélées jeudi soir par la Télévision suisse romande (TSR). Selon Jacques Baud, auteur d’une encyclopédie des services de renseignements, « c’est la première fois depuis la guerre froide qu’il y a une preuve matérielle d’une installation d’un tel système à l’Onu ». L’engin, dont la TSR a diffusé une photo, était dissimulé derrière une boiserie dans le Salon français du Palais des Nations. Un expert a déclaré à la TSR qu’il semblait de conception russe ou d’Europe de l’Est. Sa taille semble indiquer qu’il a été fabriqué il y a trois ou quatre ans, a-t-il ajouté, soulignant qu’il s’agissait d’un dispositif très sophistiqué et très difficile à détecter, du fait de ses émissions très courtes. Le salon d’apparat de style Art déco tient son nom de l’artiste français Jules Leleu, qui l’a décoré dans les années 1930. Il est notamment utilisé pour des entretiens bilatéraux entre des chefs d’État de passage à l’Onu et des vidéoconférences entre les sièges de l’Onu à Genève et à New York. Le salon a été utilisé par la délégation française en septembre 2003 lors d’une importante réunion des ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de Russie, de Chine, de Grande-Bretagne et de France, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, au sujet de l’Irak. Il a aussi servi de cadre en janvier dernier à une rencontre entre les présidents français Jacques Chirac et brésilien Luiz Inacio « Lula » da Silva. Interrogé par l’AFP, un diplomate français a néanmoins estimé que la France n’était vraisemblablement pas visée par cette installation et que les poseurs de micros étaient plutôt intéressés par la liaison onusienne entre Genève et New York. « La France s’en sert beaucoup moins que d’autres. Je suis persuadé qu’il n’y a jamais eu de choses secrètes dites dans ce salon », a affirmé ce diplomate. « Ce n’est pas une pièce qui sert aux négociations, mais une pièce prestigieuse qui présente un intérêt historique et qui est mise à la disposition des chefs de délégation », a souligné Mme Heuzé. La Suisse a, quant à elle, demandé à l’Onu la levée de l’immunité diplomatique pour pouvoir lancer une enquête de police judiciaire, du fait d’une possibilité d’infraction au code pénal helvétique qui réprime les actes exécutés sans droit par un État étranger. La porte-parole de l’Onu a indiqué qu’une demande de levée de l’immunité est sans précédent et n’a pas pu préciser quand les Nations unies donneraient leur réponse à la requête suisse. En début d’année, l’ancienne ministre britannique du Développement international Clare Short, qui avait démissionné pour protester contre la guerre en Irak, avait affirmé à la BBC que les services secrets britanniques avaient placé le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan et d’autres responsables des Nations unies sur écoutes téléphoniques, avant le lancement de l’offensive en mars 2003 par les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Une installation sophistiquée d’écoutes clandestines a été découverte début novembre au siège des Nations unies à Genève dans une salle utilisée notamment par la délégation française, mais l’enquête n’a pas permis de démasquer les espions. « Je confirme qu’au cours de la rénovation du Salon francais, des ouvriers de l’Office des Nations unies à Genève ont...