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Actualités - CHRONOLOGIE

Ankara ne s’est pas engagé à reconnaître officiellement Chypre L’UE et la Turquie lancent le processus historique et controversé de l’adhésion (photo)

L’Union européenne et la Turquie ont lancé officiellement, hier à Bruxelles, le processus historique et controversé d’une adhésion d’Ankara qui étendrait l’UE de l’Irlande à la frontière irakienne et pourrait intervenir vers 2015. Toutefois, Ankara ne s’est pas engagé à reconnaître officiellement Chypre, principale pierre d’achoppement aux négociations de son adhésion. Après un dernier marathon de réunions bilatérales ou en petit comité autour du président du Conseil européen, le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende, et du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, les 25 dirigeants de l’UE ont entériné par applaudissements, dans l’après-midi, un accord global sur les négociations d’adhésion avec la Turquie à partir du 3 octobre 2005. « Je crois que nous pouvons dire qu’aujourd’hui, nous avons écrit l’histoire », a déclaré M. Balkenende lors de la conférence de presse finale. « La Turquie a accepté la main que nous lui avons tendue », s’est-il félicité. « C’est un nouveau départ pour l’Europe et la Turquie », a renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso. Le compromis intègre un « engagement écrit de la Turquie » sur la reconnaissance de Chypre dans les conclusions du sommet, sorte de contrat de fiançailles avec Ankara en vue d’un mariage prévu pour dans 10 à 15 ans. Le texte stipule que « le gouvernement turc confirme qu’il est prêt à signer le protocole sur l’adaptation de l’accord d’Ankara préalablement au début des négociations » d’adhésion. Ce protocole étendra à l’ensemble des dix pays entrés dans l’Union le 1er mai dernier, dont Chypre, l’accord d’association signé en 1963 à Ankara par les Turcs et les Européens. Les dirigeants européens et turcs ont démenti que ce compromis implique une reconnaissance de la République de Chypre. Cet accord ne constitue « absolument pas » une reconnaissance de Chypre par Ankara, a affirmé M. Erdogan lors d’une conférence de presse. « D’un point de vue légal, ce n’est pas ce que vous pouvez qualifier de reconnaissance formelle », a expliqué M. Balkenende lors d’une autre conférence de presse. « Mais c’est une étape importante », a-t-il ajouté. M. Erdogan a fustigé l’UE pour avoir imposé à son pays lors du sommet des « mesures nouvelles qui n’ont rien à voir avec les critères de Copenhague » que la Turquie estime avoir remplis pour l’ouverture des négociations d’adhésion à l’Union. Mais il a estimé que son pays avait « réussi » à Bruxelles, même si cela n’était pas un succès total. « Cela montre que ceux qui pensent qu’il y aurait une sorte de clash de civilisation fondamental entre les mondes chrétien et musulman ont en fait tort », a estimé le Premier ministre britannique Tony Blair. Chef de file des « turco-sceptiques », son homologue autrichien, Wolfgang Schuessel, a annoncé que les Autrichiens seront appelés à se prononcer par référendum sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne à la conclusion des négociations, une démarche que la France a d’ores et déjà retenue. Le président français Jacques Chirac a pris hier l’engagement de consulter le Parlement « dans le détail et en permanence » sur le déroulement des futures négociations d’adhésion. Dans leurs conclusions, les chefs d’État et de gouvernement européens prônent un « ancrage ferme » de la Turquie à l’Union européenne « avec le lien le plus fort possible », si jamais Ankara n’était pas en mesure d’adhérer. Les 25 réaffirment que les négociations « sont un processus ouvert, dont l’issue ne peut être garantie à l’avance ». Le texte maintient la possibilité que le futur traité d’adhésion prévoie des « longues périodes de transition, des dérogations, des arrangements spécifiques ou des clauses de sauvegarde permanentes », dans des domaines comme la libre circulation des personnes, les aides structurelles ou l’agriculture. Le sommet de Bruxelles a par ailleurs retenu la date du 17 mars 2005 pour l’ouverture de négociations avec la Croatie, si elle coopère avec le Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie. La signature du traité d’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie, attendues toutes deux dans l’UE le 1er janvier 2007, est toujours prévue pour les 15 et 16 avril. Les Européens ont aussi réaffirmé leur « volonté politique » de travailler à la levée de l’embargo sur les armes à la Chine, et ils ont reçu le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, pour discuter de la réforme de l’organisation internationale.
L’Union européenne et la Turquie ont lancé officiellement, hier à Bruxelles, le processus historique et controversé d’une adhésion d’Ankara qui étendrait l’UE de l’Irlande à la frontière irakienne et pourrait intervenir vers 2015. Toutefois, Ankara ne s’est pas engagé à reconnaître officiellement Chypre, principale pierre d’achoppement aux négociations de son...