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COOPÉRATION - Appel à la multiplication des accords commerciaux et touristiques bilatéraux La complémentarité bancaire et financière, principal pilier des relations économiques libano-koweïtiennes

Le Liban a beaucoup à apprendre du secteur bancaire et financier koweïtien, notamment au niveau de la transparence et de la bonne gouvernance au sein des instances financières et monétaires. La mise sur pied d’une complémentarité des activités bancaires des deux pays constituera l’élément de base pour le développement des relations bilatérales libano-koweïtiennes. Ainsi, l’engouement des investisseurs koweïtiens pour le Liban pourra être nourri dans les secteurs de l’immobilier, du tourisme et du commerce « très propices aux investissements étrangers ». C’est ce qui ressort du 1er Forum économique libano-koweïtien, qui a clôturé hier ses travaux à l’hôtel Phoenicia Inter-Continental. Certes, les intervenants libanais ont insisté sur la capacité du secteur bancaire et financier libanais « à gérer l’ampleur de la dette publique et à préserver une stabilité monétaire », mais les Koweïtiens conservent malgré tout une longueur d’avance sur les Libanais en matière bancaire, selon les statistiques présentées lors de la conférence. Standard & Poor’s classe le Koweït parmi les pays à très faible risque souverain. « Le Koweït jouit ainsi d’un secteur bancaire en pleine effervescence, avec un haut niveau de transparence », déclare Abdel Majid el-Shotti, directeur général de la Banque commerciale du Koweït. Les banques koweïtiennes ont engrangé des bénéfices au 3e trimestre 2004 de plus d’un milliard de dollars et des bénéfices nets de 1,250 milliard de dollars, en hausse de 23 % par rapport à la période précédente. Plus encore, la Banque centrale koweïtienne, créée en 1952, figure parmi les meilleures instances financières des pays arabes. Selon l’agence de notation Fitch, elle serait la meilleure Banque centrale régionale avec une notation de A/B, ajoute M. Shotti.` « La Bourse koweïtienne arrive en deuxième position du classement des Bourses arabes, après celle de l’Arabie saoudite », ajoute M. Shotti. « Le Koweït jouit d’une excellente autonomie financière », souligne pour sa part le PDG de Banque Audi, Raymond Audi. Quant au Liban, malgré la croissance des bénéfices et des actifs de ses institutions financières, il souffre d’un « manque de transparence, d’un niveau élevé de corruption et d’une instabilité politique », note Makram Sader, secrétaire général de l’Association des banques au Liban. Mis à part la multiplication des accords financiers avec les pays du Golfe, « le secteur bancaire au Liban doit avant tout s’aligner sur les normes internationales et adopter des politiques monétaires qui prônent la transparence et améliorent la qualité des produits financiers », renchérit M. Sader. S&P classe le Liban en bas de l’échelle des pays à risque avec un maximum de 7 points, autrement dit un environnement à très haut risque souverain. La modernisation du secteur bancaire koweïtien à travers le développement d’instruments et de services financiers à l’instar des institutions internationales profiterait sans doute au Liban, remarquent les responsables koweïtiens. Les autorités monétaires locales sont bien conscientes des avantages du secteur bancaire islamique, au vu des lois financières récemment adoptées. Les banques islamiques, désormais autorisées à opérer au Liban, représenteraient un énorme potentiel pour le pays, puisque « la valeur des investissements dans les pays arabes dépasseraient les 100 milliards de dollars », selon le ministre du Commerce, Adnane Kassar. Au Koweït, les sociétés d’investissement ont plus que doublé au cours des dernières décennies, passant de 10 à plus de 28 sociétés en 2004. De plus, les Koweïtiens comptent investir d’ici à 2010 plus de 112 milliards de dollars dans leur pays et à travers les pays de la région, selon Toufiq Khouri, vice-président de la Consolidated Contractors Compagny. Cette année, le Koweït a investi dans des projets d’une valeur de 45 milliards de dollars. « Le Koweït figure parmi les trois premiers investisseurs arabes au Liban », souligne M. Audi. Mais la valeur des échanges commerciaux reste faible. « Ils ont totalisé 65 millions de dollars de 1996 à 2002 », a rappelé le ministre koweïtien du Commerce et de l’Industrie, Abdallah el-Tawil. Les responsables libanais participant au forum ont, à cet effet, appelé les hommes d’affaires koweïtiens à investir davantage dans les secteurs « prometteurs » du Liban, tels que l’immobilier, le tourisme et le commerce, ce qui nécessite une multiplication des accords bilatéraux dans ces domaines. Selon le directeur général de Solidere, Mounir Douaïdi, les investisseurs koweïtiens seraient intéressés ou impliqués dans les futurs projets touristiques ou immobiliers de l’entreprise chargée de la reconstruction du centre-ville de Beyrouth. Environ 50 projets sont en cours d’implantation ou d’étude, et couvrent une superficie de plus de 850 000 m2. Anwar AZZI
Le Liban a beaucoup à apprendre du secteur bancaire et financier koweïtien, notamment au niveau de la transparence et de la bonne gouvernance au sein des instances financières et monétaires. La mise sur pied d’une complémentarité des activités bancaires des deux pays constituera l’élément de base pour le développement des relations bilatérales libano-koweïtiennes....