THÉÂTRE - Sous le patronage de Jean-Louis Cardahi De jeunes acteurs suisses jouent la carte du cœur en faveur des enfants libanais (Photo)

Genève, de Zahi Haddad Jean-Louis Cardahi en parrain de la soirée, l’Association Liban-Suisse en chef d’orchestre et le Théâtre des jeunes de Pully (TJP) en acteur bénévole et brillant d’un vaudeville musical burlesque et divertissant, Hello Gigi: le tout au service de quatre associations caritatives libanaises… et de la scolarisation de nos benjamins. Créé en 1979, le TJP avait pour vocation de permettre aux adolescents d’exprimer leur talent naturel dans la création de spectacles. Depuis 1986, Année internationale de la paix, le théâtre et les étudiants qui l’animent se mobilisent en faveur d’enfants en détresse ou dans le besoin. Cette année-là, ce sont ceux des bidonvilles de Mexico qui ont reçu le soutien du Théâtre des jeunes de Pully. Mercredi soir, à Genève, «il s’agissait d’un coup de cœur de jeunes Suisses pour de jeunes Libanais. La troupe, composée d’une quarantaine d’acteurs, a offert son cachet à quatre associations libanaises», explique Irène Albrecht, fondatrice de l’Association Liban-Suisse. À noter qu’en 1989, Le fantôme de Broadway a été joué pour aider les jeunes dans les pays en guerre, dont le Liban. Diplômé de l’École polytechnique fédérale de Lausanne, le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, s’est dit «très concerné par cet engagement social, d’autant plus indispensable aujourd’hui que l’urgence de la guerre ne se fait plus sentir». M. Cardahi a souligné à quel point il était important pour lui de participer, en Suisse où il a vécu treize ans, à cette soirée à laquelle il a d’ailleurs pu entraîner diverses personnalités – avec lesquelles il a développé des liens d’amitié – ainsi que d’anciens camarades de faculté. À noter, entre autres, la présence de l’ambassadeur de l’Organisation internationale de la francophonie, M. Hervé Cassan, et du représentant libanais permanent auprès de l’Onu à Genève, M. Gebrane Soufane. Marieuse professionnelle Côté scène, les tableaux se sont succédé crescendo dans une ambiance bon enfant. Irrésistible, intrigante, exubérante, entremetteuse, mais tellement délicieuse, Gigi noue et dénoue les quiproquos tambour battant dans ce vaudeville musical qui fait tourbillonner le Paris des années folles et valser les couleurs et les références: on virevolte ainsi gaiement des airs romantiques de My Fair Lady au french cancan débridé, un brin halluciné, puis au Moulin Rouge de Baz Lurman, en passant par les inoubliables répliques et facéties du chef Louis de Funès menant à la baguette son «Maximus» de restaurant, ou encore par quelques repères historiques distillés tout au long du spectacle. Résultat: la «guimauve», annoncée par le narrateur du moment, prend et finit par envahir la scène. Partout des couples formés, volontairement ou non d’ailleurs, par Gigi qui n’est pas sans rappeler la Dolly incarnée en 1969 par Barbra Streisand. Une marieuse professionnelle en tout genre qui finit, elle aussi, par succomber à l’amour… à «son» mariage bien organisé. À croire qu’en un siècle rien n’a changé, si ce n’est parfois la touche d’innocence et de fraîcheur proposée par le TJP dans ce Paris de 1900. Un théâtre de jeunes enthousiastes et solidaires qui jouent une belle carte, celle du cœur.