DESIGN Ateliers de travail, exposition et débat organisés par Adapo Étudiants, designers et artisans autour d’une même table (photo)

Worksop Beyrouth 2004, organisé par Sophie Skaf et Yasmina Skaff (Association du design et d’architecture au Proche-Orient – Adapo) sous le patronage du ministère des Affaires sociales et de l’Association française des arts, avait une idée de base très louable : amener de jeunes étudiants en architecture ou en design à collaborer avec des artisans ou des industriels autour des arts de la table. Ces ateliers de travail étaient épaulés par des designers français et des artisans libanais. Le résultat est exposé au quartier des Arts, à Saïfi Village, centre-ville. « Ce projet expérimental vise en premier lieu à dynamiser les produits de l’artisanat libanais et à porter un regard nouveau sur les moyens mis à la disposition des designers et architectes de la nouvelle génération », indique Yasmina Skaff. Les ateliers de travail ont porté sur trois artisanats et une industrie : – Le verre soufflé : sous les directives d’Éric Jourdan, qui a voulu donner une relecture de cet artisanat, et en collaboration avec Hussein Khalifé, les étudiants de l’Alba ont tenté de créer des objets « s’inspirant de la culture mais pouvant s’affranchir de l’esthétique traditionnelle ». Résultat : assiettes de mezzé, cruche en forme de goutte d’eau, vases de table… – La marqueterie : accompagnés de David Thoumazeau et avec l’appui de Michel Tohmé, les étudiants de l’UL se sont emparés du matériau brut pour lui donner une nouvelle vision et fonction. Des plateaux repas aux strates de bois visibles, des assiettes soliflore ou porte-bougie… – Le tissage sur le « nol » : c’est sur la recherche autour du matériau que l’atelier de Mathias Pladys était centré. Les étudiants de l’Usek, avec l’aide des tisserands de Zouk, ont ainsi imaginé de nouvelles manières de concevoir le tissage, ses couleurs et ses formes. Comme premiers prototypes : un porte-pain, des contenants pour épices et condiments, un luminaire aux panneaux tissés, une nappe parasol… – Le plastique moulé : les étudiants de la LAU, sous les conseils de François Bauchet et avec l’aide de GPI, un industriel du plastique, ont été amenés à se pencher sur le « conditionnement plastique en relation avec les arts de la table ». L’outil de production étant assez coûteux et la technique assez fastidieuse, le champ exploratoire était assez limité. Dans le prolongement logique de ces ateliers, un débat sur « les faiblesses et les opportunités des métiers de l’artisanat au Liban », aura lieu aujourd’hui, vendredi 17 décembre, à 18h, à l’espace temporaire de l’Adapo, à Saïfi Village, face à l’église arménienne. « Nous espérons, en deuxième phase du projet, aller plus loin et définir une stratégie de développement au sein d’une structure de type coopérative », indique Skaff. Andrée Salhab, conseillère artistique à la Maison de l’artisan présentera « les difficultés de l’artisan au Liban : offre et demande ». Maya Eid, artiste, responsable designer auprès de «L’Artisan du Liban, mouvement social » et professeur de design à l’Usek, partagera son expérience dans le travail de l’artisanat et son enseignement. Norma Nassif, architecte d’intérieur et professeur à l’UL, abordera le thème du « design, unité entre l’art et l’architecture d’intérieur ». Mona Yazbeck : architecte d’intérieur et artiste, attirera l’attention sur un artisanat en voie de disparition, la feuille de palmier. Charlie Dabbaghian, architecte et professeur de design à l’Alba et Balamand, s’intéressera à la valeur ajoutée du design. Milia M., styliste, donnera une relecture de la technique du savoir-faire appliquée au métier de styliste. Enfin Nada Debs, designer et architecte d’intérieur, étudiera les moyens d’introduire les arts modernes arabes dans le design. M.G.H.